Plus de 5 000 événements sont prévus partout en France, dimanche 14 septembre, pour la première édition de la Fête du sport lancée dans la foulée des JO de Paris 2024. Des voix contestataires s’élèvent toutefois pour dénoncer les coupes budgétaires subies par le milieu sportif un an après les promesses de l’héritage des Jeux.
Il y a un an, lors de la parade des champions le 14 septembre 2024 sur les Champs-Élysées, le chef de l’État avait annoncé la création de la Fête du sport, événement qui devait s’inscrire dans l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. L’idée est simple : faire bouger la France. Dans chaque région, dans chaque département, dans chaque ville, dans chaque village, il s’agit de rassembler les Français autour des valeurs positives du sport : respect, fraternité, goût de l’effort collectif et du dépassement de soi.
Cette journée se veut populaire, accessible, gratuite et ouverte à tous. À Paris par exemple, la rue de Rivoli se transformera en « boulevard du sport ». Sur plus de deux kilomètres, des défis seront lancés entre différents athlètes qui ne pratiquent pas la discipline. Les championnes olympiques Laure Manaudou – nageuse – et Manon Brunet – spécialiste du sabre – se sont ainsi donné rendez-vous pour un 100 mètres.
Au jardin des Tuileries, dans le 1er arrondissement, il sera possible de monter à poney dans le cadre d’ateliers de promotion des différentes disciplines équestres. Au niveau du bassin de Grenelle, dans le 15e arrondissement – l’un des sites de baignade dans la Seine – les curieux pourront eux observer des courses entre certains des plus grands nageurs français, parmi lesquels Alain Bernard, Charlotte Bonnet, Florent Manaudou, Maxime Grousset ou encore Camille Lacourt.
Un appel au boycott en Seine-Saint-Denis
Au total, plus de 5 000 événements « labellisés » Fête du sport vont être organisés à travers toute la France. « Il y a un vrai effet post-Jeux de mobilisation de tout le mouvement sportif pour donner envie aux Français de faire du sport, et porter le message que le sport est un outil très positif de cohésion sociale », résume Marie Barsacq, ministre démissionnaire des Sports.
L’évènement mobilise près de 50 fédérations sportives et a bénéficié d’un budget de deux millions d’euros issus de l’excédent du Comité d’organisation des Jeux de Paris, via le fonds de dotation, auxquels s’ajoutent des contributions privées de partenaires.
S’ils soulignent être « pleinement engagés pour la réussite », de cette Fête du sport, les Comités olympique et paralympique n’en dénoncent pas moins aussi le fait que le sport a « été fragilisé par les coupes budgétaires » depuis les JO 2024, dans une tribune signée par leurs présidentes respectives, Amélie Oudéa-Castéra et Marie-Amélie Le Fur, publiée dans plusieurs médias vendredi.
Ancienne ministre des Sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra a déclaré à l’AFP « espérer que dans le cadre de la nouvelle donne politique, on reviendra à plus de raison sur ce que doit être la contribution du sport », dans les coupes budgétaires pour 2026, ajoutant qu’elle « n’accepte pas qu’il y ait une trahison de l’héritage des Jeux ».
Un appel au boycott de l’événement a aussi été lancé par le président socialiste du département de Seine-Saint-Denis. Il est suivi par une dizaine d’élus : « Le cœur n’est pas à la fête, ce 14 septembre, appuie Stéphane Troussel. L’État, à travers les propositions gouvernementales, propose de raboter les budgets du sport. La promesse d’Emmanuel Macron de faire de la France une nation sportive est en train d’être jeté aux oubliettes. On ne peut pas dire que c’est la fête alors que le budget est en berne. J’invite les élus, associations, parents, citoyens… à se mobiliser pour défendre une vision du sport comme un bien commun, pas une dépense secondaire ».