Le retrait de la proposition de suppression de deux jours fériés annoncé par le Premier ministre est une « première victoire » pour la CGT, une « première bonne nouvelle » pour la CFDT, qui reste insuffisante à leurs yeux.

Sébastien Lecornu a annoncé samedi le retrait de cette proposition très critiquée et impopulaire, prévue par son prédécesseur François Bayrou.

Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, premier syndicat de France, a salué « une première bonne nouvelle ». « Il reste beaucoup à faire pour équilibrer le budget », a-t-elle cependant nuancé à l’AFP.

« C’est une première victoire, ça confirme que nous sommes en position de force et ça nous motive encore plus pour renforcer la grève et les manifestations du 18 septembre », a réagi de son côté Sophie Binet auprès de l’AFP.

« Nous voulons battre le fer pendant qu’il est chaud, envoyer l’ensemble du musée des horreurs du budget Bayrou aux oubliettes de l’histoire et imposer nos priorités – à savoir la justice fiscale, l’abrogation de la réforme des retraites, de l’argent pour nos services publics et l’augmentation des salaires et des pensions », a-t-elle énuméré.

Ce retrait n’est donc « absolument pas suffisant » à ses yeux: « si le Premier ministre pense que le compte sera bon (…), il se met le doigt dans l’œil ».

« C’est la première fois depuis huit ans de macronisme qu’on est à ce niveau de colère sociale, donc évidemment c’est bien d’arrêter de vouloir nous voler deux jours de travail mais là c’est toutes les autres mesures antisociales qui doivent être annulées », a dit Mme Binet à l’AFP.

Elle avait averti plus tôt dans la journée qu’elle attendait « des actes immédiats », notamment sur la réforme des retraites, de la part du Premier ministre.

Confirmant qu’elle serait reçue par Sébastien Lecornu « lundi à 11 heures », la responsable syndicale a affirmé à la Fête de l’Humanité que pour cette rencontre « on va faire un QCM avec deux possibilités, oui, non ».

« On va poser des questions très simples. Jour férié: oui, non, désindexation des retraites: oui, non, suppression des postes de fonctionnaires: oui, non, abrogation de la réforme des retraites: oui, non », a-t-elle énuméré.

« A la sortie, dès lors qu’on n’aura pas eu oui, ça voudra dire non, et qu’il faudra se mobiliser encore plus massivement », a-t-elle ajouté.

M. Lecornu avait promis « des ruptures » mardi, lors de sa première allocution en tant que Premier ministre.

Il a commencé vendredi à consulter les partenaires sociaux, ouvrant le bal avec la CFDT qui a elle aussi réclamé des preuves de « rupture » avec les orientations budgétaires du gouvernement sortant.

« La suspension de la réforme des retraites est impérative », a de nouveau estimé samedi Marylise Léon. « Nous l’avions demandé avant le début des discussions en début d’année, nos conditions n’ont pas changé et le débat doit avoir lieu au Parlement », a-t-elle dit.

publié le 13 septembre à 21h15, AFP

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