Une instabilité politique au coût élevé

La scène politique française a basculé après le rejet massif du vote de confiance du Premier ministre François Bayrou, désavoué par 65 % des députés. Cette défaite ouvre la voie à une dissolution de l’Assemblée et à d’éventuelles élections anticipées. Pour les marchés, le calendrier politique complique l’élaboration du budget 2026, déjà considéré comme peu ambitieux au regard des déficits persistants.

Selon Robert-Schramm Fuchs, gérant de portefeuille chez Janus Henderson, cette instabilité se traduit par une hausse probable de la volatilité des actifs français et par un risque accru sur les spreads de crédit souverain. Fitch doit d’ailleurs publier une nouvelle évaluation de la note de la France (AA- avec perspective négative), suivie de Moody’s en octobre et de S&P en novembre. Une dégradation accentuerait la pression sur les taux d’emprunt.

Le climat social ajoute à l’incertitude : de nouvelles mobilisations, comparées par certains observateurs à la révolte des « gilets jaunes », se préparent via les réseaux sociaux. Dans ce contexte, la réduction de l’écart entre la dette française et la dette allemande paraît improbable à court terme. Tout dépendra de la capacité des autorités à restaurer la confiance, mais aussi de la lecture que fera Bruxelles du futur budget dans le cadre de la procédure pour déficit excessif.

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L’Europe reste attractive, l’Allemagne en tête

Face aux fragilités françaises, les investisseurs distinguent de plus en plus l’Allemagne, où le scénario macroéconomique inspire confiance. Berlin engage 500 milliards d’euros de dépenses publiques dans les infrastructures et la défense, auxquels s’ajoutent 631 milliards d’investissements privés dans le cadre de l’initiative « Made for Germany ». Le pays bénéficie d’une coalition gouvernementale relativement stable, qui mène des réformes modestes mais crédibles dans la protection sociale et la fiscalité.

Au niveau mondial, la tendance est à la détente monétaire : les banques centrales réduisent leurs taux et les courbes de rendement plus pentues signalent une reprise de l’activité. Pour l’Allemagne, dont l’économie reste largement orientée vers l’exportation, cette dynamique constitue un levier puissant de croissance.

Dans cette configuration, Robert-Schramm Fuchs maintient une stratégie pro-cyclique et haussière sur l’Europe, mais avec un biais clair en faveur des marchés allemands. Si la France reste engluée dans ses incertitudes, les investisseurs devraient continuer à privilégier Berlin, perçue comme le phare économique d’une Europe que beaucoup estiment encore sous-évaluée à moyen terme.

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