Pour le contenu et la maîtrise, on repassera. Mais l’important n’est pas là, « c’est les huit points », comme le soulignait en souriant Grégory Patat après la victoire de l’Aviron Bayonnais, hier, contre Montpellier, une semaine après celle à Perpignan (19-26). Un succès obtenu cette fois à l’arraché, dans les cinq dernières minutes, comme une habitude oubliée à Jean-Dauger. La série d’invincibilité à la maison est lancée, le haut de tableau déjà accroché, comme le veut tout bon demi-finaliste qui se respecte. Mais que ce fut dur.

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Aviron Bayonnais : Esteban Capilla, nulle part ailleurs

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L’international français à 7 attaque sa deuxième saison en ne se concentrant que sur le rugby à 15. Et ça marche, avec un début d’exercice canon, à l’image de sa prestation de patron contre Montpellier ce samedi (26-23)

« On se fait une frayeur encore une fois, pointe Arnaud Erbinartegaray. On s’était dit qu’on ne voulait pas à nouveau jeter la pièce en l’air à la maison. Mais c’était le cas, et elle est retombée de notre côté. » Les Ciel et Blanc se sont laissés emmener dans le money time presque seuls. Après avoir eu les cartes et le match bien en main.

Le démarrage était raté, c’est vrai. Un ballon haut bégayé par Tiberghien qui concédait la touche, une montée à contretemps de Machenaud et un essai de N’Gandebe. Jean-Dauger n’a même pas le temps de s’inquiéter. Ses protégés n’avaient besoin que d’être réveillés. Deux essais assez géniaux de Maqala, absent « surprise » de la première journée, puis Capilla, et les Bayonnais étaient devant (14-7, 21e). Tout leur souriait alors.

« Les années précédentes, on aurait tapé contre la porte. Notre devise est : qui ose, gagne. On n’est pas allés le chercher »

Les impacts, le pied, la mêlée, malgré un début de pénurie chez les piliers avec les absences de Tatafu et Tagi. Bordelai et Setiano, qui a joué les 80 minutes, ont tenu la baraque. « Pour un pilier droit, rester 80 minutes sur un terrain… On sait qu’il va peut-être le payer plus tard. Mais il faut le féliciter », insiste Grégory Patat. Dans le pack montpelliérain, Verhaeghe recevait même un jaune pour un déblayage très haut sur Capilla.

Scénario répétitif

Et puis patatras. Comme souvent la saison dernière, l’Aviron a eu du mal à ressortir des vestiaires. De la facilité ? Plutôt de la fébrilité. « On a une mêlée à la 50e minute, qui est le résumé du match », estime le manager ciel et blanc, qui regrette les choix effectués, alors que la première ligne montpelliéraine était pénalisée. « On prend mêlée, on reprend mêlée et on prend les trois points. Les années précédentes, on aurait tapé contre la porte, on serait allés en pénaltouche. Aujourd’hui, je trouvais qu’on avait du mal à se situer par rapport à ça. Notre devise est : qui ose, gagne. On n’est pas allés le chercher. »

En dilettante, Bayonne a vu le MHR venir lui souffler dans la nuque, malgré les quatre échecs au pied de l’ouvreur Miotti. Avant de recoller à dix minutes du terme, quand Tolofua sanctionnait logiquement sur maul (23-23, 68e). Alors les Basques ont refait le coup de la saison dernière, quand ils avaient coiffé Montpellier sur le poteau lors de la 4e journée (28-27). Cette fois, c’est par une dernière pénalité de Segonds qu’ils ont dégoûté Joan Caudullo (26-23, 77e). « Ça fait deux fois ici. Ça se répète un petit peu trop, grince le technicien héraultais. La récurrence, c’est qu’on est responsables. Et je suis responsable. »

Quinze victoires de suite

Jean-Dauger peut respirer : la maison ne tombera pas dès la première réception. Mieux, l’invincibilité à domicile se poursuit, avec un 15e succès en Top 14, série en cours. Cela ne doit pas faire perdre de vue que les points à corriger sont nombreux. La touche, la discipline, la constance. « Il le faut, parce qu’on a des gros rendez-vous qui nous attendent, souligne Erbinartegaray. Je pense qu’on doit maîtriser plus nos possessions. On se dit des choses qu’on ne fait pas forcément, alors que la semaine, c’est fluide. Il y a eu vraiment des bonnes choses aujourd’hui, mais des fois un peu moins. Il va falloir travailler là-dessus. »

« Mais je préfère travailler avec huit points qu’avec quatre ou zéro. C’est plus facile quand tu rentres le lundi », enchaîne Grégory Patat. Un début de semaine déjà tourné vers le déplacement à Castres, samedi prochain (16 h 35). Avec sans doute déjà en tête les réceptions de Toulon puis Toulouse. Tu parles de gros rendez-vous.

Le contrat de Patat
Le dossier était censé être clos. Visiblement, il ne l’est toujours pas complètement. Il y a bientôt deux semaines, « Sud Ouest » révélait qu’un accord avait été trouvé entre Grégory Patat et le président bayonnais Philippe Tayeb concernant la prolongation du manager. Mais ce samedi, le contrat n’était toujours pas signé. « C’est en cours », s’est contenté de répondre le technicien. Décidément.

Les notes
4/10 Tiberghien, Machenaud, Spring, Tuilagi
5/10 Iturria, Setiano, Habel-Küffner, Heguy, Fischer
6/10 Segonds, Bruni, Bosch, Erbinartegaray, Moon
7/10 Capilla, Maqala, Bordelai