Une cinquantaine de manifestants de « Bloquons tout » ont organisé un barrage filtrant sur le grand rond-point de Cleunay, à l’ouest de Rennes, près de centre E. Leclerc. Certains automobilistes affichent leur soutien en klaxonnant, d’autres dénoncent des actions « honteuses ».

C’est le rond-point le plus bloqué ce samedi matin à Rennes (Ille-et-Vilaine), parmi les deux autres annoncés par le mouvement « Bloquons tout ». Une cinquantaine de manifestants se sont rassemblés vers 11 heures, au niveau du rond-point de Cleunay, près de centre E. Leclerc, bloquant la circulant d’une centaine d’automobilistes, via un barrage filtrant. Une quinzaine de militants était présents dans le secteur d’Alma, une trentaine au niveau de l’enseigne de Macdonald’s de Grand Quartier au nord de Rennes.

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Ils klaxonnent pour soutenir

Certains conducteurs, freinés par ces manifestants, ont exprimé leur soutien, en klaxonnant, comme Victor. « Courage, il faut continuer à se faire entendre et à faire bouger des choses », lance le jeune homme, au volant de sa voiture électrique Tesla. Derrière lui, une autre automobile de la même marque appartenant au très controversé Elon Musk, se fait railler par une manifestante : « Tu as acheté une voiture à un nazi. Il faut se questionner sur ses choix, et assumer quand on fait une erreur », lance Cézambre*, une manifestante, cheveux courts et masque noir sur la bouche. « Il n’y a pas de discours très mature, moi, j’ai juste acheté une voiture performante, parce que je roule beaucoup », se défend la conductrice, Marion, buraliste en Ille-et-Vilaine.

« Ils ralentissent un peu la circulation, mais ça ne fait pas de mal, c’est le week-end. »

Parmi la cinquantaine de manifestants présents, seule Val, du syndicat CGT et de l’association féministe « Nous toutes 35 » a accepté de répondre à notre micro. Affublée d’un foulard violet, couleur de la cause féministe et d’une casquette en jean et paillette, la militante âgée de 29 ans arrête les automobilistes pour leur donner un tract. « Bonjour, je ne sais pas si vous êtes au courant de l’actualité politique, s’il y a eu des grèves au bureau », interroge la militante. « Non malheureusement, déplore Anaëlle, salariée dans une banque bretonne. Il n’y a pas eu d’action dans mon entreprise, mais j’aurais bien aimé. Je suis sensible à l’action des manifestants. Ils ralentissent un peu la circulation, mais ça ne fait pas de mal, on est en week-end. »

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« Ils feraient mieux d’aller bosser. »

D’autres riverains ont une réaction plus vive, à l’égard des manifestants. Amélie* tente de se frayer un chemin sur le rond-point à pied, entre les voitures, policiers et voitures à l’arrêt. « Vous trouvez ça normal, ces manifestants sur un rond-point. Ils embêtent ceux qui bossent. Moi, j’élève ma fille toute seule. Ils feraient mieux d’aller bosser. Ce n’est pas la France qui se lève tôt. C’est une honte. » Après une heure blocage, les manifestants ont quitté le rond-point, avant l’intervention de la vingtaine de policiers, sans faire de dégradation.

*prénoms d’emprunt.