Par
Nicolas Zaugra
Publié le
14 sept. 2025 à 7h42
La condamnation publique des violences par Grégory Doucet, le maire de Lyon et Bruno Bernard le président de la Métropole de Lyon n’a visiblement pas suffit. Les deux élus ainsi que des parlementaires lyonnais de gauche, LFI ou écologistes sont sous le feu des critiques cette semaine après les débordements survenus dans la ville en marge de la première journée de mobilisation du mouvement « Bloquons tout ».
Sa visite, dès le lendemain jeudi, de quelques commerçants inquiets des violences de la veille rue Victor Hugo ne semble pas non plus satisfaire ses opposants à six mois des élections municipales. Les attaques et les critiques se sont multipliées notamment sur la gestion par la Métropole des manifestations, qui se défend, mais aussi par le soutien dès cet été des partis de gauche à l’appel « Bloquons tout ».
Des critiques de la droite, du centre et de Jean-Michel Aulas
Les attaques ont fusé contre les écologistes dès le jour même. Pour Pierre Oliver, maire LR du 2e arrondissement dénonce « de vrais pompiers pyromanes tant leur complaisance vis-à-vis des agitateurs est flagrante depuis 5 ans ».
Jean-Michel Aulas, futur candidat à la mairie attaque quant à lui le « silence des Verts », alors qu’ils ont réagi pour condamner les violences. Il affirme que les écologistes « ferment les yeux sur ceux qui troublent Lyon uniquement pour préserver des accords électoraux ».
« Tous les élus qui ont appelé à l’embrasement dans la rue devront partager la responsabilité de ce chaos », dénonce le macroniste Loic Terrenes. L’élu Renaissance Thomas Rudigoz quant à lui attaque « l’impréparation de la Ville et du Grand Lyon » évoquant des chantiers pas assez sécurisés où les barrières ont pu servir de barricades.
Pierre Oliver dénonce auprès d’actu Lyon « la complicité indirecte de la Métropole écologiste qui a laissé tous les chantiers en plan, sans les vider. Par amateurisme, ils n’ont même pas demandé à faire débarrasser les chantiers. Mercredi, nous avons eu des dégâts qu’on aurait pu éviter si chacun avait pris ses responsabilités. »
« Nous avons vu que les casiers à bouteilles n’étaient pas vidés, ce qui devient autant d’armes dangereuses », affirme le candidat à la mairie de Lyon Georges Képénékian. « Donc prévenons, anticipons. »
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Le maire de Lyon condamne les violences mais « partage » l’aspiration du mouvement
« Les violences qui se déroulent dans notre ville sont intolérables. Je condamne fermement les attaques dirigées contre les policiers comme les dégradations de biens publics et privés. Tout mon soutien aux agents pris pour cible dans leurs missions. Lorsque des casseurs s’emparent de ces mobilisations populaires, ils en affaiblissent le message », a déploré Grégory Doucet.
Mais s’il condamne les violences qui sont survenues le matin lors de blocages puis après la manifestation de la CGT, l’élu dit comprendre la mobilisation. « A Lyon, comme partout ailleurs, de nombreux Lyonnais ont exprimé leur exigence de justice sociale. Une aspiration que je partage et à laquelle le Président de la République refuse de répondre ».
La visite de parlementaires au commissariat critiquée
Autre épisode qui a provoqué l’agacement de l’opposition de droite et du centre à Lyon : la visite de plusieurs parlementaires LFI et Ecologistes au commissariat du 8e arrondissement pour rendre visite à des participants présumés violents à la journée du 10 septembre.
Gabriel Amard, député LFI du Rhône, qui a demandé à voir un suspect en garde à vue affirme à actu Lyon que « s’assurer que tout se passe bien ne veut pas dire cautionner la violence et la casse ». Il insiste : « Je ne suis pas d’accord avec cette approche caricaturale. »
Par ailleurs, il se défend de tout soutien à la violence du mouvement et paraphrase Jean-Luc Mélenchon.
Casser ne mène à rien. La violence se retourne toujours contre l’idée même d’un mouvement. Là, il s’agit de se mobiliser contre l’austérité budgétaire, un autoritarisme d’État qui ne respecte ni les élections et le mouvement social. Casser nuit à la mobilisation qui doit être pacifique, surtout si on veut que la diversité du peuple de France s’y retrouve. Je ne suis pas d’accord avec les actes de vandalisme. Je n’excuse pas mais j’entends que cela révèle la souffrance de la jeunesse de notre pays.
Gabriel Amard à actu Lyon
Une défense qui ne convainc pas la droite lyonnaise. « Ils étaient au chevet des casseurs, je trouve ça odieux », lance Pierre Oliver (LR). Sa collègue conseillère municipale Béatrice de Montille utilise les mêmes termes. « Soutenir les casseurs plutôt que les victimes : voilà le message envoyé par les députés LFI et écologistes qui se pressent dans les cellules de garde à vue. C’est indigne », dit-elle.
Selon nos informations, une réunion se déroulera entre collectivités locales, l’Etat et les acteurs économiques pour anticiper la journée du 18 septembre. « La Métropole aurait pu mieux se préparer pour vider les bennes à verre dans le 3e et le 7e », glisse une source sécuritaire. Ce à quoi elle affirme l’avoir fait en Presqu’île.
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