Imaginez que vous êtes en train de déambuler au milieu des chantiers navals reconstitués en 3D. Au fil de votre balade, vous pouvez consulter des informations sur les lieux, entendre les bruits de l’activité des ateliers de construction, ou encore écouter des anciens travailleurs qui racontent leur expérience. Autant de possibilités offertes par l’application Archistoire (à télécharger sur son smartphone), fruit d’un partenariat entre la Ville et le CAUE (Conseil en architecture, urbanisme et environnement).
Du pont levant à l’Atelier mécanique en passant par le parc de la Navale et la porte de la Rotonde, ce sont donc huit stations qui vont rythmer cette balade virtuelle et immersive baptisée « Dans le sillage des chantiers ». Pour nourrir cette application, la Ville s’est chargée, durant près de deux ans, d’organiser la collecte d’archives, la production de documents audio et vidéo, et la rédaction des textes explicatifs.
« Ce travail, explique Marie-Claude Paganelli-Argiolas, adjointe au maire en charge du projet, a été réalisé en collaboration entre les services de la Ville (Maison du patrimoine et archives municipales) et les quatre associations qui regroupent les anciens des Chantiers de La Seyne » (lire ci-après).
Neuf anciens partagent leur expérience
Le résultat est bluffant. L’application permet d’accéder à des vues à 360° qui mêlent photos actuelles du site et photos d’époque enchaînées. L’environnement sonore des chantiers est en partie reconstitué avec des bruits des ateliers, le son de la sirène qui marquait les heures d’entrée et de sortie des ouvriers, les chants d’enfants lors de la fête de la Navale… « Et comme nous avons la chance d’avoir encore des témoins directs qui ont vécu et travaillé sur le site, neuf d’entre eux ont accepté que leur voix soit enregistrée pour parler de leur expérience. Ce qui a été fait dans le studio du centre culturel Tisot, afin d’obtenir une qualité professionnelle ».
« Avec les anciens, on a produit un parcours très différent de ceux que propose habituellement Archistoire, qui sont très touristique et souvent figés, souligne Julie Ouvrard, responsable de la Maison du patrimoine. Au final, on obtient une forme de musée en extérieur, par le biais d’une balade d’environ deux heures sur le site. Mais si on n’a pas le temps de la faire intégralement, on peut la terminer où l’on veut puisque l’application est accessible dans le monde entier ».
« Préserver cette mémoire industrielle »
Si l’objectif premier de la Ville est « de préserver cette mémoire industrielle et la mettre en évidence au profit des Seynois », Archistoire permet aussi « d’apporter de l’information aux visiteurs qui arrivent à La Seyne et s’interrogent sur cette friche industrielle et ces espaces en bord de mer », ajoute Julie Ouvrard.
La réalisation de cette application représente un investissement de 25.000 euros pour la Ville. L’accès à la visite virtuelle sera en revanche fourni gratuitement à tous.
Pour en savoir plus, une présentation sera proposée le vendredi 19 septembre à 18h à la Maison du patrimoine. Elle y sera précédée (à 17h30) d’une introduction à l’exposition sur les coulisses de la réalisation de l’application (à voir jusqu’au 15 novembre). Des visites sur le site en compagnie d’anciens des chantiers sont aussi prévues samedi 20 et dimanche 21 septembre à 14h30(rendez-vous à la Maison du patrimoine).
Le concours des anciens
Pour produire les contenus accessibles dans l’application, la Ville a travaillé avec le Centre de ressources sur la construction navale (CRCN), l’Association de maintien des intérêts aux anciens de la navale de La Seyne (Amians), Les Argonautes (club de modélisme naval) et Les Amis du Laborieux (en charge de la restauration du remorqueur emblématique des chantiers). Neuf anciens ont accepté d’être enregistrés. Il s’agit de Lucien Conac, Michel Jambou, Jean-Claude Gusti, Alain Bart, Gisèle Kania, Marc Lefèbvre, Guy Bertolucci, Pierre Roume et Gérard Livache (décédé récemment).