Ces divisions européennes ne facilitent pas la tâche de la présidente de la Commission. Si le début de son discours était fort, la suite consacrée aux priorités politiques était « assez classique, assez plate », estime Eric Maurice. « Il y avait un manque de vision, un manque de cohérence. Ursula von der Leyen a cité toute une série de mesures, mais elle ne les a pas liées dans une sorte de récit ou en tout cas de stratégie claire. »

Dans son discours, Ursula von der Leyen a égrené plus d’une vingtaine d’initiatives que sa Commission présentera dans les mois à venir dans des domaines aussi variés que la compétitivité, la défense, le social, la qualité de vie, la démocratie, les valeurs. « Ursula von der Leyen devait donner des gages aux différentes composantes du Parlement européen, notamment la majorité pro-européenne », composée des démocrates-chrétiens (PPE), des sociaux-démocrates (S&D) et des centristes et libéraux de Renew.

Dans cette liste à la Prévert, Eric Maurice met en exergue l’accent social de la déclaration de la présidente de la Commission. « Elle a voulu adresser un message aux sociaux-démocrates, aux écologistes et une partie des centristes notamment sur la question du logement. Elle a aussi fixé l’objectif d’éradiquer la pauvreté d’ici 2050, ce qui est assez irréaliste malheureusement. Mais on a senti qu’elle voulait se positionner sur ce terrain social. Cela dit, attendons de voir ce qui sera effectivement proposé et fait. »

Sur la question de la démocratie, l’analyste de l’EPC épingle également avec intérêt et prudence l’annonce notamment d’un plan de soutien à la presse indépendante. « Là aussi, attendons de voir ce qui sera fait. »