À six mois des élections municipales, l’union de la gauche semble bien lointaine, en témoignent encore les débats du week-end à la Fête de l’Humanité.

Le patron du PS Olivier Faure, la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier, le président des députés communistes Stéphane Peu, l’ancien insoumis François Ruffin et le député LFI Hadrien Clouet se sont tous retrouvés sur scène samedi pour un échange, qui a mis leurs divergences en lumière.

Des huées pour Olivier Faure

Fustigeant l’accord de non-censure « catastrophique » passé en début d’année entre l’ex-Premier ministre François Bayrou et les socialistes, Hadrien Clouet a mis en garde contre « l’union bourgeoise » avec la macronie et dénoncé les « contre-budgets capitulards ». Autant de manières de cibler les socialistes.

« La fin de la Nupes a été orchestrée par ceux qui niaient qu’il y avait un génocide à Gaza […] Ils ont eu raison trop tard », a-t-il ajouté. Le PSG avait annoncé un « moratoire » sur l’alliance de gauche après les attaques du 7 octobre 2023 en Israël, en raison notamment du refus des Insoumis de qualifier le Hamas de mouvement « terroriste ».

« Nous n’avons pas tous compris qu’il y avait un acte terroriste perpétré par le Hamas », a répliqué Olivier Faure, sous les huées d’une partie du public. Le contre-budget proposé par les socialistes avant la nomination de Sébastien Lecornu a aussi été attaqué par Jean-Luc Mélenchon, qui tenait un meeting en fin d’après-midi.

Reprendre une coalition « sur la base du programme du NFP »

Seul sur scène, acclamé par de très nombreux militants, le leader de LFI a certes proposé à ses anciens partenaires de gauche de « reprendre une coalition », mais seulement « sur la base du programme du NFP », mis en place pour les législatives de 2024. « Il ne s’agit pas d’aller chercher le plus petit dénominateur commun », a-t-il mis en garde.

Le patron des députés communistes Stéphane Peu a mis en garde contre les divisions « inconséquentes », appelant à se concentrer sur « l’essentiel » et pas « l’accessoire ». Marine Tondelier s’est d’ailleurs dite convaincue que Raphaël Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon allaient finir par rejoindre un processus de candidature commune pour 2027.

Mais en privé, le doute est palpable. « Pour la gauche, ça sera difficile de gagner des élections, législatives ou présidentielles, même unie », reconnaissait dans la semaine un cadre socialiste.

« En ce moment c’est la gauche Zavatta. Tondelier fait la clown, Mélenchon veut gagner par magie, Glucksmann crache du feu et Faure fait le contorsionniste entre la gauche et les macronistes… Le problème c’est que les fauves sont sortis de la cage », philosophe un député insoumis.