Yaourts, biscuits, petits pots aux saveurs toutes prêtes… Dans les rayons des supermarchés, l’offre destinée aux enfants est pléthorique. Mais derrière les étiquettes rassurantes, une étude citée par 60 millions de consommateurs révèle un chiffre qui interpelle : 88 % de ces produits seraient ultra-transformés.

Dans les foyers, pourtant, beaucoup de parents préfèrent rester fidèles aux repas maison. « On fait du riz, du cari, à la maison, ce n’est pas un souci. Tout ce qui est petit pot, honnêtement notre enfant n’aime pas trop ça », confie un papa rencontré à la sortie d’une école. Une maman raconte à son tour : « À la maison, il a tendance à manger que du riz, des choses sèches. Pas beaucoup de plats transformés. Il n’aime pas quand c’est en sauce ou avec des légumes.  » D’autres familles essaient au contraire de diversifier : «  On lui fait souvent des légumes, et surtout, on évite les fast-food », explique une autre mère.

Les crèches aussi sont en première ligne. À la crèche Marylou, l’équipe a choisi le fait maison dès que possible. «  Les repas arrivent d’une cuisine centrale, on fait attention à la température, on adapte pour les enfants… Mais pour le goûter, on cuisine nous-mêmes  », raconte Sunita Touneji, agent de cuisine. Pain, biscuits, manioc, patate douce, fruits à pain : des produits locaux, agrémentés de safran, de vanille ou de géranium, qui éveillent les petits palais.

Reste que la frontière entre « produit transformé » et « ultra-transformé » n’est pas toujours évidente. Le nutritionniste Fridor Funte apporte un repère : « Quand la liste d’ingrédients dépasse quatre ou cinq éléments, on peut considérer qu’il s’agit d’un produit ultra-transformé. Souvent, ils sont riches en sucre, en gras et en sel. Une vraie catastrophe pour la santé. On déconseille leur consommation de manière courante.  »

Face à ce constat, une piste semble faire l’unanimité : éveiller la curiosité des enfants par le jeu des sens. Leur donner envie de toucher, de sentir, de goûter. Autant de petites étapes qui, dès le plus jeune âge, peuvent ouvrir la voie vers une alimentation plus variée, et moins transformée.