Par
Christophe Ganne
Publié le
14 sept. 2025 à 15h31
Journaliste et documentariste, Robin Dussenne a des attaches dans le Trégor. Lundi 15 septembre 2025, il vient présenter aux Baladins son documentaire « Les passagers de la guerre ». Une autre façon d’aborder le conflit ukrainien.
Comment est née l’idée de ce documentaire ?
Je suis journaliste avant d’être réalisateur. Dans le cadre d’un reportage pour BFM TV, j’avais rencontré des gens d’une association, Les Convois d’Irina, à Marmonne près de Rouen qui préparaient un convoi pour venir en aide aux Ukrainiens. J’avais trouvé ça très fort. Surtout deux ans après le début de la guerre qu’ils aient encore l’énergie de continuer.

Robin Dussenne lors du tournage en Ukraine. ©DR
Comment avez-vous procédé ?
J’ai vraiment eu envie de comprendre leur démarche, d’interroger cet engagement depuis la préparation minutieuse des convois jusqu’à l’envoi du matériel médical et para-médical sur place. J’ai filmé tous ces moments et j’ai pris la route avec eux entre Rouen jusque dans l’est de l’Ukraine en mai 2024. Le reportage est entièrement auto-produit et je le fais diffuser par mes propres moyens.
C’est pour ça que vous proposez des soirées débat ?
Dès le début, j’ai voulu réaliser un long format pour lui donner une forme de ciné-débat. Ça me tient à cœur de rencontrer le public dans les salles et d’échanger sur cette guerre proche de chez nous. L’échange est toujours vif, les débats riches. C’est aussi une façon d’évoquer les besoins qui ne sont plus les mêmes depuis le début du conflit.

Le journaliste a suivi des bénévoles de Normandie jusqu’en Ukraine. ©DRVidéos : en ce moment sur Actu
Vous faites aussi parler des réfugiés, pourquoi ?
Je voulais mettre en perspective aussi le parcours de ces réfugiés que l’on a accueillis en France. Comment se reconstruire quand la guerre ravage encore son pays d’origine ? Comment trouver sa place dans une société nouvelle, sans perdre son identité ni oublier ceux restés au pays ? Autour de Rouen, plusieurs ont accepté de me parler. C’était très fort. J’avais de faire un pas de côté pour évoquer ce conflit en montrant l’aspect humain et social.
Il n’y a pas de commentaires, pourquoi ?
Je ne voulais pas de commentaires avec une voix off. Je veux laisser une libre interprétation aux spectateurs pendant 52 minutes. Je souhaite montrer l’engagement, l’accueil et l’incroyable capacité d’adaptation face à la brutalité de la guerre.
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CINEMA. A 20 h 30 lundi 15 septembre 2025 aux Baladins à Lannion.
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