Le jury du Prix du livre corse, réuni ce samedi 13 septembre à Corte, sous la présidence de Jocelyne Casta, a désigné ses lauréats pour l’année 2025, valorisant ainsi de nouvelles plumes aux côtés des valeurs sûres de la littérature insulaire. L’histoire de la Corse et sa langue restent des thèmes privilégiés d’inspiration, s’affirmant comme des piliers de l’identité culturelle. En créant un nouveau prix pour les Beaux livres, le jury tient à distinguer une catégorie magnifiant la Corse à travers l’expertise d’un savoir allié à une riche iconographie. Les délibérations se sont déroulées dans le cadre de l’Hôtel du Nord lors d’un échange convivial dans le respect des sensibilités de chacun*.

Du premier roman aux écrits des plumes confirmées

Le palmarès est le suivant.

– Ouvrages de fiction :  » Ceux que la nuit choisit «  de Joris Giovannetti, aux Éditions Denoël.

L’écrivain Jérôme Ferrari voit  » un roman d’une profonde humanité  » dans ce portrait d’une jeunesse étudiante qui se cherche un avenir entre les amphis de Corte et ceux de Nice, sans perdre le lien vital avec le village, un refuge bienvenu si le mal-être survient.

– Catégorie essais :  » La geste du peuple « . La société rurale dans la documentation criminelle génoise (XVIe-XVIIIe siècle) d’Antoine-Marie Graziani, aux Éditions Piazzola.

Documenté à bonne source, l’Archivio di stato de Gênes, l’historien livre une analyse de la société corse en proie au banditisme au travers d’affaires judiciaires révélatrices de drames familiaux, à une époque où tout un chacun porte une arme.

– Langue corse :  » A marghjina «  de Paul Desanti, aux Éditions Albiana.

Une troupe de saltimbanques italiens aux noms d’emprunt s’emploie à monter un spectacle lyrique au théâtre Saint-Gabriel à Ajaccio. Par leur conduite délurée, ils sèment un vent de libertinage sur la bonne société de la cité impériale. Des situations amusantes, un style percutant et un vocabulaire d’une grande richesse.

– Littérature jeunesse :  » Chi po fà «  de Claire Le Goff et Charles Caplette. Traduit en corse par Paula Bussi et Ghjermana de Zerbi, aux Éditions Éolienne. Les aventures de Coccò Ghjallu qui prend un matin le car de l’école en pyjama sans s’en apercevoir. Ses petits camarades se moquent de lui. Une fable sur le qu’en-dira-t-on.

– Beaux livres :  » Isula Corsica « . Au cœur de la collection cartographique du Musée de la Corse, un ouvrage collectif aux Éditions Albiana. Un panorama historique de la Corse à travers 120 cartes commentées dont quatre de très grand format. De Ptolémée à Braudel, les regards croisés de spécialistes.

La remise des prix 2025 aura lieu le samedi 11 octobre, à Bonifacio, dans le cadre d’une cérémonie officielle présidée par le maire Jean-Charles Orsucci, mettant à l’honneur le 41e Prix du Livre Corse et Bonifacio, première ville de Corse qui, fondée en 1195 par les Génois, a su garder au fil des siècles une identité originale dans son cadre médiéval.

(1) Ont participé aux débats : Pascale Antonetti, Maria Canonici, Jocelyne Casta, Jean-Pierre Girolami, Alain di Meglio, Marie-Pierre Marchini, Dominique Orsoni, Marie-Eugénie Poli Mordiconi, Janine Vittori
Ont communiqué leurs choix : Pierre-Louis Alessandri, Francis Beretti, Namaria Luciani, Marie-Lou Volpei, Ghjermana de Zerbi