Par
Glenn Gillet
Publié le
14 sept. 2025 à 20h19
Du beach-volley face au Louvre, du taekwondo vers la place du Châtelet ou encore du tennis fauteuil devant l’Académie du climat. La rue de Rivoli et ses alentours ont accueilli ce dimanche 14 septembre 2025 la première Fête nationale du sport, un événement gratuit et festif voulu par Emmanuel Macron pour faire perdurer la ferveur des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Façon forum des associations XXL, une cinquantaine de fédérations sportives et leurs membres (avec la participation d’une centaine d’athlètes des Jeux, dont des stars multimédaillées) ont ainsi proposé aux petits comme aux grands de venir s’initier à leur discipline. Malgré la pluie fine qui a rythmé une bonne partie de la journée, faisant ainsi écho à la très humide cérémonie d’ouverture des JO, la journée a attiré la foule et apparaît comme un succès.
« Ça rappelle l’ambiance particulière des JO »
Sur les 2,6 kilomètres de la rue de Rivoli piétonnisés et renommée pour l’occasion « Boulevard du sport », les passants pouvaient tester une bonne centaine de disciplines. Nina et Quentin, venus des Yvelines, se sont laissés tenter par le curling, sur une piste en bois montée pour l’occasion entre la place des Pyramides où trône la statue de Jeanne d’Arc et le Jardin des Tuileries. Nina a beau être une grande sportive, amatrice de handball et bientôt de triathlon, et Quentin professeur d’EPS (Éducation physique et sportive), il n’avait jamais eu l’occasion d’essayer ce sport souvent mal connu.
Malgré un duel face à Quentin dont elle ressort peu fière, Nina est dithyrambique : « C’était trop bien, on va prendre notre licence ! », rigole-t-elle. Et ce n’est que le premier sport testé par le duo, qui dit être venu à la Fête du sport « pour démonstrations et les initiations », avec pour objectif notamment d’aller faire un tour du côté des stands d’athlétisme et de handball. Quentin le reconnaît : cette ferveur sportive en plein cœur de la capitale, « ça rappelle l’ambiance particulière des JO ».
Dans la rue, on pouvait d’ailleurs croiser la légende du biathlon Martin Fourcade enseignant les bases du tir à la carabine une autre légende, de l’athlétisme cette fois : Marie-José Pérec, celle qui a allumé la vasque olympique lors de la cérémonie d’ouverture le 26 juillet 2024. Cette dernière faisait partie des parrains et marraines de l’événement, au même titre Florent Manaudou, Désiré Doué et plusieurs champions des compétitions handisport comme la cycliste Marie Patouillet (médaillée d’or paralympique à Paris et Tokyo), le skieur Arthur Bauchet (médaillé d’or en ski alpin à Pékin en 2022), la lanceuse de poids Gloria Agblemagnon.

Le spécialiste du biathlon Martin Fourcade a pu coacher la légende de l’athélisme Marie-José Pérec sur son maniement de la carabine, dimanche 14 septembre 2024 lors de la Fête nationale du sport à Paris. (©GG / actu Paris)515 événements labellisés en Île-de-France
Certains ont même ressorti leur fameuse tenue de bénévoles des Jeux, déambulant en groupe dans un esprit festif tout en se rappelant des bons moments passés au plus près des épreuves et des athlètes. Certains sont revenus à Paris en provenance d’autres villes comme Lille ou Bordeaux spécialement pour la Fête du sport, sur l’initiative de Dingan Chen, un jeune homme basé en Seine-Saint-Denis et ancien volontaire qui tient un groupe Facebook destiné à maintenir du lien entre les anciens bénévoles olympiques.

Ces anciens bénévoles des JO ont à nouveau enfilé leur fameuse tenue à l’occasion de la Fête nationale du sport à Paris, dimanche 14 septembre 2025. (©GG / actu Paris)
Votre région, votre actu !
Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.
Cette Fête du sport, « c’est une très bonne initiative », commente avec enthousiasme Cécile Bezo, une bénévole basée à Paris qui a notamment convoyé des athlètes israéliens et palestiniens pour plusieurs épreuves, et qui se dit « très heureuse » de retrouver une ambiance populaire de partage et de communion autour du sport, saluant au passage la place importante réservée au handisport dans les divers stands de la rue de Rivoli.
Sous son costume de coq, Côme Moudenner, président de la Fédération des mascottes, goûte au plaisir de revêtir son costume de MasCoq, devenu une petite vedette au moment des JO. Revenant d’un voyage de 2000 km à vélo pour aller soutenir, toujours emplumé, l’équipe de France lors de son récent match face à l’Ukraine à Varsovie (Pologne), il est de retour dans l’Hexagone et joue le jeu des photos avec les enfants et les familles. « On fait durer la fête. Ce qu’on a vécu pendant les Jeux, pour beaucoup de gens ça a été les plus gros événements de notre vie. Le sport, ça rassemble, c’est la fraternité », partage le trentenaire, qui trouve dans cette fête du sport une même « parenthèse enchantée » en des temps politiques troubles que pendants les JO, déjà marqués par les tractations après la dissolution de l’Assemblée nationale.

Côme Mondenner, président de la Fédération des mascottes, a enfilé à nouveau son costume de Mascot pour répandre la bonne humeur lors de la Fête nationale du sport à Paris, dimanche 14 septembre 2025. (©G.G. / actu Paris)Un événement bientôt aussi bien ancré que la Fête de la musique ?
Aux côtés des artisans de l’organisation des Jeux Tony Estanguet (président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris) et Amélie Oudéa-Castéra (ministre des Sports pendant les JO), la ministre démissionnaire des Sports Marie Barsacq a d’ailleurs salué la tenue de cette Fête du sport non seulement à Paris mais sur les « 5 000 événement labellisés à travers toute la France » dont 515 en Île-de-France, destinés à « donner envie de pratiquer du sport, aux plus jeunes notamment, et leur donner envie de rejoindre un club de sport ». La ministre a par ailleurs partagé son souhait que ce « plaidoyer pour le sport » partout en France devienne effectivement, comme l’a souhaité Emmanuel Macron, un rendez-vous annuel « comme la Fête de la musique ».
À noter toutefois que toute la France est loin d’être à la fête en ce dimanche 14 septembre, puisqu’à quelques kilomètres de la rue de Rivoli, en Seine-Saint-Denis, de nombreuses municipalités ainsi que le président du département Stéphane Troussel (PS) ont décidé de boycotter l’événement, dénonçant des coupes dans le budget du ministère des Sports et la refonte du Pass’sport, mis en place en 2021 pour le réserver aux adolescents de 14 à 17 ans sous condition de ressources, aux jeunes en situation de handicap et aux étudiants boursiers. Reste à savoir si le nécessaire pourra être fait d’ici septembre 2026 pour que la Seine-Saint-Denis décide de se joindre, cette fois-ci, à la fête.
Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.