Par
Maxime T’sjoen
Publié le
14 sept. 2025 à 18h31
; mis à jour le 14 sept. 2025 à 21h37
Huit jours après la mobilisation du 10 septembre, les syndicats (cette fois-ci) appellent à la grève ce jeudi 18 septembre 2025.
Pour rappel, les principales organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires) ont décidé de se coordonner pour une nouvelle journée commune de mobilisation nationale. Ils pourront peut-être s’appuyer sur les 200 000 Français mobilisés mercredi dernier à l’occasion du mouvement « Bloquons tout ».
S’il est trop tôt pour avoir une vision globale des manifestations organisées, voici ce que l’on sait à quelques jours de cette journée de grève qui pourrait entraîner des perturbations sur votre quotidien.
Mouvement très suivi dans les écoles
C’est la question que se posent les parents : les enfants pourront-ils aller à l’école ? À quatre jours de la mobilisation, il est difficile de se prononcer et les syndicats ne donnent pas encore de prévisions, mais cette journée de mobilisation pourrait être très suivie.
Déjà, car le mouvement « Bloquons tout » tombait un mercredi et que, par définition, les écoles sont fermées ce jour-là (bien que quelques collèges ou lycées sont ouverts). Ensuite, parce que les revendications sont nombreuses.
L’Éducation manque de tout et le service public de l’Éducation ne tient que par la conscience professionnelle des personnels
CGT’ Éducation
La CGT’Education demande, entre autres, des hausses des salaires, la titularisation de tous les contractuels, des ouvertures de poste, davantage de budget et le retour à la retraite à 60 ans. Plusieurs syndicats appellent d’ores et déjà à la reconduction de la grève.
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Galère dans les transports en commun
Dans les trains, la situation pourrait être assez compliquée ce jeudi 18 septembre. Trois syndicats de la SNCF, CGT-Cheminots, Unsa-Ferroviaire et CFDT-Cheminots, ont appelé à la grève le 18 septembre dans un communiqué commun.
Ces trois organisations, qui représentent ensemble 70 % des voix aux dernières élections professionnelles, encouragent « toutes les cheminotes et tous les cheminots à se mobiliser massivement le 18 septembre par la grève et à participer aux manifestations », précise le communiqué.
Dans les transports en commun, les prévisions de grève des grandes villes ne sont pas encore tombées, mais à Paris, la RATP s’attend à de grosses perturbations alors que les quatre principaux syndicats ont déposé un préavis. Des perturbations sont à prévoir du lundi 15 au dimanche 21 septembre, indique actu Paris.
À Toulouse et Grenoble, les transports en commun sont aussi annoncés perturbés ce jeudi.
Les compagnies aériennes pourraient suivre le mouvement
De son côté, le SNCTA (Syndicat national des Contrôleurs du Trafic Aérien, principal syndicat des contrôleurs aériens français, a reporté sa grève prévue le 18 septembre, faute d’interlocuteur au gouvernement pour faire aboutir ses revendications, mais entend poursuivre le mouvement du 7 au 9 octobre.
En revanche, les compagnies aériennes pourraient être touchées : FO, la CGT et la CFDT chez Air France appellent à la grève.
Pharmacies fermées, cabinets de kiné aussi…
À l’appel de l’intersyndicale, les pharmaciens sont appelés à la grève également et grand nombre d’officines devraient rester closes ce jeudi.
Les kinésithérapeutes libéraux, aussi, sont appelés à rester fermés par la Fédération française des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR), le principal syndicat.
Le secteur de l’énergie aussi touché
Les employés du gaz et de l’énergie, en mouvement depuis le 2 septembre, sont appelés par la CGT à continuer la mobilisation jusqu’au 18 septembre 2025.
Manifestations en région
Par ailleurs, des manifestations sont prévues dans de nombreuses communes, comme l’ont repéré nos rédactions locales.
Dans l’Orne, selon Le Journal de l’Orne, des rassemblements sont prévus à Alençon, Argentan, L’Aigle, Flers et Mortagne-au-Perche.
Une manifestation est aussi prévue à Sablé-sur-Sarthe, selon Les Nouvelles de Sablé, à Dijon ou encore à Poligny (Jura) Le Morbihan devrait également se mobiliser via six mobilisations recensées par actu Morbihan à Vannes, Pontivy, Lorient, Auray, Ploërmel et Belle-Île-en-Mer.
Des poubelles bloquent la chaussée rue du Capitaine Jude à Vannes (Morbihan), lors de la journée de mobilisation du 10 septembre 2025. (©Morgane Macé / actu Morbihan)
actu Toulouse écrit que la grève pourrait être importante dans la ville, avec le mouvement « Bloquons tout » qui a rejoint les syndicats. Pour l’heure, la manifestation dans la Ville rose n’était pas déclarée, mais des initiatives se mettent en place : le lycée Berthelot, par exemple, sera bloqué par les lycéens « à partir de 7h et toute la matinée », préviennent le Mouvement des Élèves de Berthelot et la section USL, auprès d’actu Toulouse.
À Lyon, où la journée du 10 septembre a dégénéré en manifestations sauvages et en violences urbaines, rendez-vous est donné pour le 18 septembre. Cette fois, précise actu Lyon, c’est une manifestation déclarée en préfecture (et donc encadrée par les forces de l’ordre) qui se prépare.
Ce qui n’exclut pas la présence de casseurs, probablement à nouveau prêts à rejoindre la tête du cortège.
Des CRS surveillent les manifestants à Lyon le 10 septembre. (©Théo Zuili / actu Lyon)
De nombreuses assemblées générales, symbole du mouvement horizontal voulu par les organisateurs de « Bloquons tout », sont encore prévues pour décider de la suite.
Les agriculteurs mobilisés le 26 septembre
Arnaud Rousseau, le patron du syndicat agricole FNSEA, a annoncé une « grande journée d’action » le 26 septembre 2025. Les motifs de cette mobilisation des agriculteurs ? L’accord de libre-échange Mercosur et les droits de douane imposés cet été par le gouvernement Trump.
« Les actions sont à l’appréciation des fédérations départementales. Ça peut prendre la forme de visite de grandes surfaces pour aller chercher tous les produits non conformes », a précisé à l’AFP un porte-parole de la FNSEA, qui mènera ces actions avec un autre syndicat, les Jeunes agriculteurs (JA).
Même les patrons pourraient se mobiliser
Fait plutôt inédit dans ce genre de mobilisation, même les patrons pourraient manifester leur ras-le-bol. Samedi, le patron du Medef, Patrick Martin, a brandi la menace d’une « grande mobilisation patronale », « si les impôts augmentent ».
Pas de date annoncée ni d’appel à rejoindre la prochaine grève du 18 septembre, mais un coup de pression contre le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu. Dans un entretien au Parisien, le patron du Medef a prévenu dans le cadre du Budget 2026 : « Les entreprises ne peuvent pas supporter de nouveaux impôts ou des hausses d’impôts supplémentaires. Au contraire, il est même urgent de desserrer le frein à main pour relancer l’investissement ».
Patrick Martin a toutefois souligné que les patrons ne descendront pas dans la rue. « On réunira massivement, comme ce fut le cas par le passé, sous forme de meeting, des milliers de chefs d’entreprise de tout profil, en termes de taille, de secteur d’activité, d’origine territoriale pour bien signifier que nous refusons d’être la variable d’ajustement de politiques qui nous paraissent contraires à la bonne marche de l’économie et à l’intérêt du pays, dans lequel nous jouons un rôle important ».
Le prochain gouvernement, qui doit encore être formé par le Premier ministre, sait à quoi s’attendre.
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