Des œuvres de Camille Claudel, dont sa célèbre « Valse ». Quelques sculptures d’Auguste Rodin bien sûr. Et puis un coup de projecteur unique sur ces femmes sculptrices invisibilisées, entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle… Ce sera le temps fort du Musée de Pont-Aven, en 2026.
« Au temps de Camille Claudel, être sculptrice à Paris » : tel sera le titre de l’exposition phare de l’été prochain, dans les murs de l’institution pontavéniste. L’occasion pour le musée de poursuivre sa déclinaison de la place de la femme dans l’histoire de l’art, et son énorme travail de partenariat avec d’autres musées. Car cet événement, qui a reçu le label « Exposition d’intérêt national », a été mis en place avec le musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine, où il est présenté depuis samedi 13 septembre, et du Musée des Beaux-Arts de Tours, qui l’accueillera du 31 janvier au 1er juin 2026. Avec près de 90 objets (sculptures, portraits peints, dessinés ou photographiés des sculptrices, photographies, correspondances) prêtés par des institutions nationales et internationales.
Des artistes invisibilisées
« Ce travail a été réalisé avec la spécialiste de Camille Claudel (1864-1943), Anne Rivière, se réjouit Sophie Kervran, la directrice du Musée de Pont-Aven. On a fait de Camille Claudel une sorte de génie, au point d’en oublier qu’elle n’était pas la seule femme sculptrice, à cette époque, avant et après elle ». Une vingtaine d’autres artistes, étrangères notamment, seront ainsi mises en lumière. À l’image de la Britannique Jessie Lipscomb ou de la Suédoise Agnès de Frumerie.
Ce sera aussi le cas de la Française Jane Poupelet, qui travailla beaucoup sur des masques destinés aux « gueules cassées » de la Première Guerre mondiale. « Et si l’on parle souvent de sororité, il y a eu aussi de la rivalité », pointe Sophie Kervran.
Beaux-Arts, sciences et cinéma
Cette exposition sera accueillie à Pont-Aven du 27 juin au 8 novembre 2026. Mais, avant cela, un autre événement est annoncé au musée du 7 février au 31 mai, intitulé « Jean Painlevé, les pieds dans l’eau ». « Nous sommes là dans la lignée des dernières expositions photos, mais avec une dimension filmique, à travers l’œuvre de ce documentariste scientifique », indique Sophie Kervran. Avec une touche de surréalisme, plaçant cette exposition au carrefour des Beaux-Arts, des sciences et du cinéma.
Pour la première fois, le Musée de Pont-Aven s’est associé à celui du Jeu de Paume, à Paris, pour ce rendez-vous. Une sorte de retour sur les rives de l’Aven, pour Jean Painlevé (1902-1989), qui fréquenta la Cité des Peintres, lorsqu’il travaillait à la Station marine de Roscoff.
Après un été record…