C’est un handicap invisible qui touche 1,4 million d’adultes en France : l’illettrisme. Dans le cadre des Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme, des rencontres organisées par la mission locale rurale avaient lieu dans tout le département de la Haute-Vienne pour sensibiliser à ce sujet.

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Il y a quelque temps encore, Marie avait du mal à lire et à écrire en français. « Je voyais toutes mes amies qui lisaient des mangas. Moi aussi, je voulais lire, mais c’était compliqué. J’ai eu envie d’apprendre juste pour lire des mangas. »

Marie a donc suivi des cours de remise à niveau et repris des études. Aujourd’hui, elle maîtrise le français et espère travailler dans la vente. Elle a un conseil contre l’illettrisme : « Il vaut mieux en parler que s’enfermer et rester seul. Ça n’aide pas d’être seul. »

En parler, c’est tout l’objet des rencontres organisées par la mission locale rurale dans le cadre des Journées nationales d’action contre l’Illettrisme qui se tiennent du 8 au 15 septembre.

Jeudi 11 septembre, un temps d’échange avait lieu à la bibliothèque Simone Veil d’Aixe-sur-Vienne. La lecture, sous toutes ses formes, est un rempart contre l’illettrisme. Les bibliothèques, comme celle d’Aixe-sur-Vienne, cherchent donc à ouvrir au maximum leur offre pour sortir de l’élitisme : « Il faut sortir de ce cadre où on se dit qu’un enfant ne lit que des romans », souligne Kassandra Billy, agent de bibliothèque. Il n’y a pas que des romans : il y a des BD, des livres lus, où l’enfant ne va pas lire, mais il va écouter et intégrer aussi bien l’histoire. »

Dans le même temps, les organismes locaux apprennent à accompagner les personnes en difficulté. Premier enjeu : apprendre à discerner les différents publics.

« Souvent, il y a un amalgame entre analphabétisme – des personnes jamais scolarisées – et les personnes qui sont d’origine étrangère, migrantes, et qui ne parlent pas ou n’écrivent pas le français », indique Isabelle Lachèze, conseillère pédagogique au Centre de ressources contre l’illettrisme et l’analphabétisme de Limoges. « On a tendance à oublier les personnes scolarisées en France et qui ont des difficultés de lecture ou d’écriture. »

Une fois identifiées, ces personnes peuvent alors être prises en charge. Un accompagnement nécessaire, car aujourd’hui, seules 2% des personnes en situation d’illettrisme décident de reprendre une formation.