Créées en 1984 sous l’appellation « Journées portes ouvertes des monuments historiques », par le ministère de la Culture, les Journées européennes du patrimoine, qui ont pour objectif de dévoiler au plus grand nombre les richesses extraordinaires du patrimoine national, n’ont depuis cessé de gagner en notoriété et en affluence. Ces moments privilégiés, organisés le temps d’un week-end, offrent la possibilité de s’immiscer au cœur des édifices les plus divers, édifices religieux, bâtiments administratifs, militaires ou judiciaires, des lieux de commémoration, des sites industriels ou des ateliers d’artisans et d’artistes. Ils peuvent d’ailleurs concerner également des demeures privées.
En marge d’un programme très éclectique, établi pour l’ensemble de l’agglomération, et du département, la Micro-Folie, qui propose des activités autour de l’histoire de l’art, grâce à des outils numériques, et l’HiLo, qui élabore un projet culturel et scientifique autour de la mémoire de Vand’Est, organisent une visite guidée au cœur de la ville nouvelle.
Bien des vicissitudes…
Au programme notamment : la découverte de l’histoire du Domaine du Charmois et des mystérieuses caves du château, ainsi qu’un focus sur le château d’eau, transformé aujourd’hui en lieu d’habitation. Édifié entre 1726 et 1728 sur la propriété du peintre Charles-Joseph Gilles, dit Provençal, le domaine du Charmois, qui était entouré initialement d’un parc à la française, de près, et de vignes, soit une superficie de 15 hectares, a connu bien des vicissitudes.
Divisée en cinq lots au lendemain de la Révolution, la propriété a d’abord été laissée à l’abandon, jusqu’à ce que François-Camille Jeanpierre rase la bâtisse, en 1896, pour bâtir l’édifice actuel d’inspiration néogothique, et l’entourer d’un jardin à l’anglaise de 4 hectares.
Prouesse architecturale
Durant la Seconde Guerre mondiale, le château a été successivement occupé par l’Armée française, les Allemands et les Américains (les écuries du château ont même abrité un camp de prisonniers allemands en 1945), avant d’accueillir, dans les années 50, une école ménagère. La Ville de Vandœuvre enfin a racheté le parc, en 1981, puis le château, en 1983, restauré trois ans plus tard, pour être ouvert au public.
Le Château d’eau Saint-Charles a également une histoire peu banale. Construit en 1908 sur les plans d’Eugène Griffon, au cours de travaux d’envergure, qui ont nécessité le recours à une grue de 45 mètres de haut, il a été transformé, en 1990, en immeuble d’habitation de dix-huit logements. Un chantier considéré à l’époque comme une prouesse architecturale !
La principale particularité de l’édifice : on n’y trouve quasiment aucun d’angle droit, les murs épousant la courbure d’origine du bâtiment.
Balade urbaine le 20 septembre. Se munir de chaussures confortables. Rendez-vous à 14 h 30 sur le parking du Domaine du Charmois. Renseignements, médiathèque Jules-Verne, 2 rue de Malines à Vandœuvre, tél. 03 83 54 85 53.