l’essentiel
La petite balade quotidienne pour sortir Vulcain, son Border Collie d’un an, a failli tourner au drame pour Cindy. La faute à un pitbull qui errait sans muselière sur la voie publique, à Toulouse. L’histoire.
L’émotion perce encore dans sa voix lorsqu’elle relate la scène. Le 10 août 2025, quartier des Pradettes, à Toulouse, Cindy rentrait de balade avec son chien, tenu en laisse. « Vulcain est un Border Collie d’un an », précise la jeune femme, qui se promenait à proximité immédiate de son domicile où elle réside « depuis trois ans ».
Elle se remémore. « On allait traverser ensemble un passage piéton lorsque j’ai vu un pitbull devant Vulcain. Je précise qu’il était sans laisse, sans muselière et sans propriétaire. Je n’ai pas paniqué sur le moment car le pitbull ne montrait aucun signe qu’il allait attaquer. Mais d’un coup, sans prévenir, il s’est jeté sur la gorge de mon chien ».
« 20 minutes avant qu’il ne lâche prise »
Une scène d’une rare violence. « C’était insoutenable », soupire Cindy. « J’ai vu du sang dans sa gueule. Dès que j’ai compris que le pitbull n’allait pas lâcher mon chien j’ai mis ma main dans sa gueule pour le sauver. Il tentait de lui arracher la mâchoire. Nous étions sept personnes à tenter de dégager Vulcain. Il a fallu près de vingt minutes avant que le pitbull lâche prise ».
La vétérinaire a confirmé que sans ce geste, le Border Collie serait mort, « la carotide ayant été à deux doigts d’être touchée ». Anesthésie générale, blessure infectée pour l’animal. Deux jours d’incapacité légale pour sa propriétaire, mordue à la main gauche. Cure d’antibiotiques. « Physiquement, ça va mieux, mais mentalement, pas du tout. Je pleure tous les jours », confesse Cindy.
Un « sentiment d’injustice »
« Je fais des crises de panique quand je sors Vulcain. Je ne peux plus approcher un gros chien. On est obligé, lui et moi, d’aller voir un professionnel pour reprendre confiance », souffle-t-elle. Si la jeune femme prend la parole publiquement un mois après les faits, c’est avant tout par « sentiment d’injustice ».
Vulcain, un Border Collie âgé d’un an, a été attaqué à la mâchoire
DDM – DR
La plainte qu’elle a déposée contre le propriétaire du pitbull vient d’être classée sans suite. « Lorsqu’il a été entendu par la police, il s’est énervé, m’a accusée de mentir, disant que c’est mon chien qui avait attaqué en premier alors que ce monsieur n’était pas présent sur place ».
« Si ça avait été un enfant… »
Le portail était ouvert. Le pitbull est sorti. Fatalité ? « Ce n’était pas la première fois qu’il fuguait. C’est un chien de catégorie 1. D’ailleurs, le propriétaire en détient trois au total. Ils n’ont jamais été déclarés à la mairie comme la loi l’y oblige pourtant. Ce que je veux, c’est que ces animaux soient muselés et le jardin clôturé », martèle la jeune femme qui veut obtenir réparation pour le préjudice.
Avant d’imaginer le pire : « si ça n’avait pas été mon chien mais un enfant ce jour-là, les conséquences auraient été dramatiques… ». Contacté, le parquet de Toulouse n’a pas répondu pour l’heure à nos sollicitations.