Août 2025 a été marqué par une forte hausse de la mortalité routière en France métropolitaine avec 341 décès, le mois le plus meurtrier depuis 2011 (+18% par rapport à août 2024). Que disent réellement ces chiffres au regard de ceux de nos voisins européens ?

Août 2025 a été particulièrement meurtrier sur les routes françaises avec 341 personnes tuées, contre 290 l’année précédente à la même période, vient d’annoncer la Sécurité routière en ce 15 septembre. Le mois d’août 2025 devient donc «le plus meurtrier» depuis 2011. Au mois de juillet, la mortalité routière avait déjà augmenté de 23% par rapport à l’année passée, avec 338 personnes décédées en France métropolitaine.

Si les chiffres inquiètent, jusqu’au plus haut niveau de l’État – François-Noël Buffet, ministre démissionnaire auprès du ministre de l’Intérieur, dénonçant en juillet «un relâchement inacceptable des comportements au volant» – ils sont à mettre en perspective avec les données de la mortalité routière chez nos voisins européens.


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Avec un taux de mortalité routière de 48 décès par million d’habitants en 2024, la France se situe désormais au-dessus de la moyenne européenne (44 décès par million), indique la Direction générale de la mobilité et des transports de la Commission européenne.

Les élèves modèles européens : quand la route épargne les vies

Les routes où il est le plus sûr de conduire, se situent largement dans les pays nordiques. La Suède peut se vanter d’un excellent bilan de sa sécurité routière avec seulement 20 décès par million d’habitants en 2024, améliorant même son bilan de 8% par rapport à 2023. Le Danemark compte 24 décès par million d’habitants (-10% par rapport à 2023), quand la Norvège fait encore mieux avec 16 décès par million d’habitants et une baisse remarquable de 19% par rapport à 2023.

À ce jeu de la sûreté sur route, seuls des petits pays tel que Malte (21 décès par million d’habitants) le Luxembourg (27 décès par million d’habitants), ou la Suisse (28 décès par million d’habitants) peuvent se vanter de jouer dans la même cour.

Les élèves moyens : dans la norme européenne

Plusieurs pays européens naviguent autour de la moyenne continentale de 44 décès par million d’habitants. L’Espagne (35 décès par million) tire son épingle du jeu avec une amélioration de 4% en 2024, tandis que les Pays-Bas (31 décès par million), l’Allemagne (33 décès par million) et l’Autriche (38 décès par million) maintiennent de bonnes performances de sécurité routière.

La France, avec ses 48 décès par million d’habitants, se situe donc bien dans le groupe des «moyens-faibles», au-dessus de la moyenne européenne et avec une stagnation (+1% par rapport à 2023). L’Italie (51 décès par million) présente un profil similaire avec une stabilité qui cache l’absence de progrès significatifs.


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Les cancres européens : quand la route devient un piège mortel

À l’autre extrémité du classement, la Roumanie (77 décès par million d’habitants) et la Bulgarie (74 décès par million) présentent des taux de mortalité routière plus de trois fois supérieurs à celui de la Suède. Malgré des améliorations notables – la Roumanie a réduit sa mortalité de 21% depuis 2019 -, ces pays restent loin des standards européens.

La Lettonie (59 décès par million) et la Croatie (62 décès par million) complètent ce groupe des moins performants, même si ces pays affichent des progressions encourageantes avec respectivement -22% et -13% par rapport à 2023.

Des chiffres de la Sécurité routière insuffisants face aux objectifs européens

Que disent finalement tous ces chiffres ? Avec une baisse de seulement 3% des décès routiers en 2024, l’Union européenne est loin de l’objectif fixé de réduire de moitié la mortalité routière d’ici 2030. 

Certains États membres montrent pourtant qu’une amélioration significative est possible : la Bulgarie, le Danemark, la Lituanie, la Pologne et la Slovénie sont actuellement sur la bonne trajectoire pour atteindre l’objectif de réduction de 50%. La Lituanie se distingue particulièrement avec une baisse de 24% en 2024 et une réduction de 35% depuis 2019.

Ce bilan comparatif montre aussi que la France doit donc intensifier ses actions pour rattraper le retard par rapport aux pays les plus performants d’Europe et contribuer à l’autre objectif communautaire d’une «vision zéro» décès sur les routes d’ici 2050.