La fermeture prévue au soir du 11 octobre prochain de l’énorme espace de vente d’articles de sport de l’enseigne multimarque a surpris. D’autant qu’elle intervient seulement deux ans après son ouverture, au 4 rue Cerf-Berr à Strasbourg-Hautepierre, dans les anciens locaux de Decathlon. Au cœur de l’été, le 12 août dernier, les affiches sont apparues et les sportifs amateurs se sont rendus en nombre dans le grand magasin de près de 3 000 m2  pour profiter de bonnes affaires à prix réduits.

L’avenir des salariés est aussi à l’ordre du jour. Les contrats à durée déterminée ne sont pas reconduits, appuie un représentant du personnel. Élu titulaire du comité social et économique (CSE), Valentin Viaud indique que la situation est plus compliquée pour ceux en CDI : « Quatre d’entre eux ont accepté des propositions de reclassement autour de Strasbourg. » En revanche, « quatre autres ne souhaitent pas continuer et les deux derniers sont en attente à un mois de la fermeture », appuie-t-il. Ce qui crée, souligne l’élu du CSE, « des conditions de travail difficiles » dans une « atmosphère dégradée ».

Une cessation d’activité et non une liquidation

En cause, selon Valentin Viaud, la décision (qu’a prise l’employeur) d’« une cessation d’activité au motif de mauvais résultats économiques ». Pour lui, « sa responsabilité est d’assumer l’échec économique du magasin et de recaser les salariés sur d’autres postes équivalents au sein de ses magasins, ou de licencier économiquement les salariés qui ne peuvent être reclassés ».

Le hic, selon le représentant du personnel, c’est que « l’employeur a choisi dans ce second cas d’imposer la rupture conventionnelle à certains de nos collègues, sans négociation possible ». En refusant d’un côté l’option du licenciement économique et en refusant, de l’autre, « toute négociation de l’indemnité de licenciement dans le cas de la rupture conventionnelle », « les droits des délégués du personnel sont bafoués », considère Claude Cuny, de la Fédération nationale CFE-CGC commerces et services – qui conseille le personnel.

L’inspection du travail est saisie

Le CSE, déclare Valentin Viaud, s’insurge contre « cette pratique de l’employeur », qui « ne repose sur aucune légalité ». Il exige que « l’employeur assume ses responsabilités et se sépare de son personnel non reclassable par le licenciement économique », davantage encadré par la loi. Et d’informer, par ailleurs, que la représentation du personnel a fait « appel à l’inspection du travail pour contrôler que la loi soit correctement appliquée dans le processus des licenciements en cours et les droits des salariés préservés ».

La direction d’Intersport n’a pas donné suite à nos sollicitations depuis vendredi 12 septembre.