Alors qu’il venait travailler à la Foire européenne de Strasbourg, un homme, originaire de Bordeaux, a fini sa soirée du 11 septembre en garde à vue.

Jeudi midi, ce technico-commercial dans le photovoltaïque et les pompes à chaleur, quitte les allées de la foire et attend un retour de son employeur pour savoir où il va dormir. Contrarié par ce dernier, il décide de boire et entame sa première bière. Les heures passent mais toujours aucune nouvelle de son patron. Il enchaîne alors les verres de vodka et de gin. Le trentenaire se met en route pour rejoindre d’autres prestataires de la foire qui logent au camping municipal de Strasbourg.

Une course folle dans le camping et des menaces au couteau

Il est 21 h 45 quand il défonce à vive allure les barrières du camping, musique à fond. Il s’arrête à l’accueil et sort de sa voiture pour uriner. Le veilleur de nuit lui demande de baisser le son et de quitter les lieux. Mais le chauffard l’agresse, lui porte un coup derrière la tête et reprend le volant. Pendant plusieurs minutes, il confond les allées du camping avec un circuit automobile.

La responsable de la réception entend le rugissement de son moteur et les grincements de ses pneus. Elle tente de le stopper mais rien n’y fait. Elle manque à deux reprises de se faire renverser.

En effectuant un demi-tour, le prévenu percute ensuite le véhicule d’une cliente. Pendant sa course folle, il croise un touriste allemand qui lui jette une bouteille sur le pare-brise afin de le ralentir. La violence monte d’un cran lorsque le technico-commercial brandit un couteau en sa direction. Fenêtre ouverte, le Bordelais menace un autre homme, toujours avec sa lame, juste avant de quitter le camping.

La brigade anticriminalité (BAC) finit par l’appréhender quelques rues plus loin. Son véhicule de fonction est dans un sale état, le pare-brise est brisé et son rétro gauche arraché. « Je n’arrive pas à m’arrêter quand je bois. Je ne me souviens de pas grand-chose… J’étais sous lamaline pour mes côtes cassées », lance-t-il, conscient de sa problématique.

Entre 2009 et 2022, il a d’ailleurs été condamné pour des délits routiers sur fond d’alcoolisme. La procureure, Anne-Gaëlle Breit, déplore sa dangerosité ce soir-là : « Son véhicule est devenu une arme. Il avait 2 grammes dans le sang et a multiplié les infractions. » Elle requiert une peine de 15 mois de prison dont dix avec sursis probatoire.

18 mois de prison

Romain Fievet est condamné à 18 mois de prison dont dix mois assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans. La partie ferme sera aménageable. Il a l’interdiction de paraître au camping et de porter une arme pendant cinq ans. Le tribunal prononce l’annulation de son permis de conduire.