Lucie Boudesseul, 21 ans, n’a toujours pas le permis moto. Ce qui n’empêchera cette Normande, originaire de Goupil-Othon près de Bernay (Eure) et installée à La Rochelle, de participer au FIM Women’s Circuit Racing World Championship, le championnat du monde féminin de vitesse sur circuit. La première étape conduira la vingtaine de pilotes engagées – dont trois Françaises – aux Pays-Bas du 11 au 13 avril.

Recrutée par GMT94, l’une des meilleures écuries mondiales, Lucie Boudesseul entend bien tracer son sillon et poursuivre son rêve. « J’ai toujours aimé la moto sans trop savoir pourquoi. Mes parents – carreleur et comptable – n’en font pas », raconte la jeune femme qui a enfourché sa première machine à l’âge de 14 ans avant d’imposer sa vitesse et son petit gabarit sur les circuits normands et sur les pistes du championnat de France.

Rapidement repérée, Lucie Boudesseul a fini par s’installer à La Rochelle voilà 3 ans pour progresser au côté du Rochelais David Veillon. Elle s’y entraîne notamment sur un simulateur, un plus auquel n’ont pas accès ses futures concurrentes. « Ça fait partie intégrante de ma préparation. Je peux m’entraîner sur tous les circuits du championnat du monde, prendre des repères visuels. On ne peut pas reproduire l’appréhension de la vitesse et de la chute mais c’est bien plus physique qu’en vrai », explique-t-elle.

« J’ai hâte que ça commence »

Lucie Boudesseul roule également sur les circuits du secteur et a dû acquérir la Yamaha R7 de 700 cm3, le bolide choisi pour toutes les pilotes de ce mondial. « On aura toute la même moto, presque d’origine, avec une vitesse max d’environ 230 km/h », confirme la Normande qui espère franchir un nouveau cap avec cette compétition. « Ce championnat, c’est une opportunité assez folle en terme de notoriété. Il sera retransmis à la télévision et sur les réseaux sociaux. Mon rêve, c’est de rouler sur des prototypes et en Moto 2 », sourit-elle.

En attendant ce Graal, Lucie Boudesseul a dû réunir la somme de 140 000 euros pour participer au FIM Women’s Circuit Racing World Championship. « Cela nous nous donnera plus de visibilité. À haut niveau, c’est encore plus difficile de boucler un budget quand on est une femme », constate la vingtenaire qui cherche toujours des sponsors. Titulaire d’une Licence STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives), Lucie Boudesseul a mis ses études entre parenthèses pour se donner toutes les chances de réussir. « J’ai hâte que ça commence », trépigne-t-elle. La France accueillera l’une des six étapes de ce championnat féminin sur le circuit de Magny-Cours (Nièvre) du 5 au 7 septembre prochain.