Publié : 8h56 – Modifié : 9h01 Dolorès CHARLES
CHU de Nantes
Crédit : Hit West
Les acteurs de la santé en Pays de la Loire manifestent ce mardi (16 septembre), à Nantes pour demander plus de moyens et l’arrêt des suppressions de lits.
Cette mobilisation était prévue de longue date, pour dénoncer « l’économie de 1,1 milliard d’euros demandée à l’Agence régionale de Santé » par le gouvernement Bayrou. Aujourd’hui François Bayrou est parti mais la colère reste grande face au manque de moyens, de lits et de personnels.
Non aux efforts demandés
Maxime Lebigot, infirmier et représentant du syndicat FO au Centre Hospitalier de Laval. « Cette manifestation à Nantes, c’est vraiment pour dire non aux efforts demandés à l’hôpital public, nous avons besoin de bras et de lits.
Bien avant les annonces de François Bayrou cet été, bien avant les mobilisations de l’Hôpital de Laval, notamment au mois de juin, cette mobilisation s’est déclenchée en mai sur un constat simple : l’ensemble des hôpitaux de la région et de France n’ont pas les moyens suffisants pour accueillir au mieux nos patients. On attend mille personnes, avec des associations d’usagers également dont l’ACCDM, qui est l’Association de Citoyens Contre les Déserts Médicaux, parce que ça nous concerne tous, soignants et usagers ! »
Maxime Lebigot (FO 53)Maxime Lebigot (FO 53)
L’ARS doit faire passer le message de détresse des hôpitaux publics, pour Maxime Lebigot. « On veut travailler correctement et on veut surtout accueillir nos patients dans de bonnes conditions. Et pour cela, il nous faut des bras, il faut augmenter les places en formation, supprimer Parcoursup pour le métier de soignants, parce que c’est une aberration totale et avoir des réouvertures de lits ! Aucune fermeture de lit comme on le subit tous en ce moment. C’est un point sur lesquel on se bat, surtout en période estivale et en période hivernale.
« Pour nos patients c’est une perte de chance tout simplement. »
A Laval, par exemple, on a trois services qui sont regroupés dans un seul et unique service. Evidemment, on réduit le nombre de lits et pour l’instant, on n’est pas sûr de pouvoir réouvrir ces lits au 1er novembre. C’est une catastrophe annoncée pour cet hiver et pour nos patients c’est une perte de chance tout simplement. »
Maxime Lebigot (FO 53)Maxime Lebigot (FO 53)
Tous les services sont concernés, y compris la psychiatrie pourtant « priorité nationale du dernier Gouvernement ». « Partout en France et en Pays de la Loire, la psychiatrie est le parents pauvre de la médecine.
« Il faut arrêter de faire des économies sur le dos de l’hopital »
A l’hôpital de Laval, précise Maxime Lebigot, on n’a plus que deux psychiatres au 1er novembre pour faire tourner l’ensemble du secteur de la psychiatrie adulte. C’est une catastrophe. On voit bien que jamais les Français et les plus jeunes n’ont été autant en souffrance psychique et on a moins de place pour les accueillir, c’est inquiétant.
Il nous faut des moyens, il faut arrêter de faire des économies sur le dos de l’hopital. La sécurité sociale n’est pas en déficit, c’est un problème de recette. Il y a des dizaines de milliards d’euros que l’on donne aux entreprises en exonérant les cotisations sociales. Pour moi, la sécurité sociale n’est pas un déficit et il faut donner des moyens pour l’hôpitlal public. »
Maxime Lebigot (FO 53)Maxime Lebigot (FO 53)
Les syndicats (FO, CGT et CFDT) attendent plus de 1 000 agents et médecins venus de toute la région ; le rendez-vous est donné à 10h30 devant l’Hôtel Dieu de Nantes et le cortège se rendra ensuite à l’ARS.