Par

Cédric Nithard

Publié le

16 sept. 2025 à 11h33

Le moment était attendu. Le préfet de l’Hérault François-Xavier Lauch s’est présenté ce lundi 15 septembre devant les maires et vice-présidents de la Métropole de Montpellier afin de leur détailler le projet de Contournement Ouest de Montpellier. Après l’enquête publique, ce dernier a rappelé sa volonté de ne pas tarder à délivrer l’autorisation environnementale.

Pas avant la fin de l’enquête publique

« C’était un moment démocratique très important avec tous les élus métropolitains. Le Contournement Ouest de Montpellier s’apprête à vivre dans ces prochaines semaines sont derniers actes administratifs puisque je m’apprête d’ici le 30 octobre à donner l’autorisation pour faire des travaux pour cette infrastructure qui ouvrira en 2030 ». Dès ses premiers mots à la sortie de l’Hôtel de Métropole, le préfet de l’Hérault ne fait aucun détour. Et si le rendez-vous était attendu de longue date par les élus, François-Xavier Lauch n’y a répondu favorablement qu’au début de l’été. « Je souhaitais en tant que maître d’ouvrage, car c’est l’État qui crée cette infrastructure, que l’enquête publique soit passée » explique-t-il.

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Une enquête publique déroulée du 28 juillet au 29 août, « mon rôle est de tenir le calendrier et je ne veux pas avec cette décision polluer les élections à venir » répondant aux critiques quant à la période, qui a recueilli près de 6 000 contributions. « Je pense que c’est beaucoup et que tout le monde a pu s’exprimer » indique-t-il avec la satisfaction de pouvoir afficher 65% d’avis favorable. « Le COM règle un problème historique à Montpellier qui est de ne pas avoir de raccordement entre l’A9 et l’A75 et que l’on laisse circuler des véhicules dans des quartiers de Montpellier qui devraient être sur une voie dédiée » argumente-t-il.

« une infrastructure moderne, innovante et multimodale »

Et si en conseil de métropole les débats sont particulièrement vifs sur le sujet, en l’absence de l’opposition montpelliéraine, les échanges ont semble-t-il été plus apaisés. « Cela a été une réunion très satisfaisante et un débat démocratique très sain. Même si parmi les élus il y a une grande majorité qui est pour le COM quelques-uns avaient quelques critiques mais je retiendrai que tout le monde veut un contournement de Montpellier » s’est satisfait le préfet de l’Hérault qui a répondu aux inquiétudes : « Les avis peuvent diverger sur certains points mais j’estime avoir expliqué ce que l’État voulait faire. C’est à dire un projet moderne qui règle les problèmes d’embouteillage pour le contournement de Montpellier, de pollution pour un certains nombres de quartiers de Montpellier et surtout une infrastructure moderne, innovante et multimodale ».

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Une infrastructure qui portera le nom de RN109 dont François-Xavier Lauch ne manque pas de souligner le coût avoisinant les 300M€. Et pour cause. « Je rappelle aux habitants de la Métropole de Montpellier que l’on fait financer cette infrastructure par les usagers qui fréquenteront les péages de l’A9 parmi lesquels il n’y a pas que des habitants de l’Hérault. C’est une solution qui est économiquement intéressante pour les habitants de la métropole. Dans ces conditions, je pense que ma responsabilité est d’avancer ».

Trois nouvelles études

Quant à des modifications du projet comme le demandent certains, peu de chance de les voir aboutir. « Nous en avons déjà fait beaucoup entre la DUP et le projet que nous avons maintenant. Nous avons réduis d’un tiers les surfaces artificialisées et il est acté qu’il s’agira d’une voie express où l’on roulera à 90 km/h en précisant que le débat sur la vitesse pourra avoir lieu avec le préfet qui sera là le jour de l’ouverture. Nous avons aussi recalibré le projet pour par exemple faire circuler des bus à haut niveau de service ce qui est compatible avec le grand projet de Service Express Régionaux Métropolitains que nous portons avec le président de la métropole et pour lequel Montpellier a été qualifiée. Autant de choses qui explique qu’il s’agit d’une voirie moderne et très loin d’être l’autoroute présentée parfois » défend-il avec vigueur.

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Le préfet de l’Hérault s’est par ailleurs appuyé sur trois nouvelles études scientifiques portant sur la qualité de l’air, sur le chaînage routier et sur le trafic induit pour contredire celles présentées par les opposants et notamment les Shifters. « Le trafic induit pour le COM représente entre 0 et 5% du trafic c’est à dire 60 000 véhicules et certainement pas les chiffres avancés par les Shifters dont les études sont erronées au plan mathématique et qui demanderaient de faire une infrastructure beaucoup plus importante. Cela me paraissait essentiel de remettre l’église au milieu du village car je ne veux pas laisser dire n’importe quoi » tonne-t-il.

Quant au calendrier à venir, François-Xavier Lauch n’entend pas tarder. Suite à l’enquête publique, le commissaire enquêteur remettra sont rapport d’ici la fin septembre et le préfet de l’Hérault prendra l’autorisation environnementale avant la fin octobre. Une autorisation qui ne devrait pas manquer d’être attaqué juridiquement comme l’a été la DUP dont l’appel du recours doit encore être examiné par le tribunal administratif de Toulouse.  Sur le terrain, 2026 sera consacrée aux diagnostics archéologiques avant d’attaquer le chantier pour une ouverture attendue en 2030. « En croisant les doigts parce qu’elle est très attendue » conclut-il.

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