Les prix des logements en Allemagne devraient augmenter de 3 % en 2025, après deux années de baisse, et progresser légèrement plus rapidement jusqu’en 2027, selon une enquête Reuters menée auprès d’experts de l’immobilier, qui anticipent toutefois une détérioration de l’accessibilité au marché.

Le secteur immobilier de la première économie européenne commence à sortir lentement de sa plus profonde récession depuis des décennies, selon les dernières données, soutenu par les 200 points de base de baisse des taux d’intérêt décidés par la Banque centrale européenne.

Les prix des logements ont progressé de 3,8 % sur un an au premier trimestre, enregistrant ainsi la plus forte hausse trimestrielle depuis 2022. Parallèlement, les permis de construire – un indicateur clé de l’activité future – ont bondi de 7,9 % en juin par rapport à l’an dernier.

Cependant, le contexte économique globalement morose fait peser un risque sur la pérennité de la reprise du marché immobilier. L’économie allemande s’est contractée au dernier trimestre, assombrissant les perspectives d’un rebond durable.

Selon l’enquête Reuters réalisée du 3 au 15 septembre auprès de 14 analystes du secteur, les prix des logements devraient augmenter de 3,0 % en 2025, marquant leur première hausse en trois ans, puis de 3,5 % en 2026. Ils avaient reculé de 8,4 % en 2023 et de 1,5 % l’an passé.

« La reprise du marché du logement se poursuit, malgré une accessibilité stagnante à l’achat de biens résidentiels, et nous ne voyons aucun signe d’inversion de cette tendance. Cependant, le niveau élevé d’incertitude, tant sur le plan économique que géopolitique… continuera probablement de peser sur la confiance des consommateurs », analyse Carsten Brzeski, responsable mondial de la macroéconomie chez ING.

Onze des quatorze analystes interrogés estiment que l’accessibilité au marché pour les primo-accédants se détériorera au cours de l’année à venir, alors même que la BCE devrait maintenir ses taux à un niveau stable pendant une période prolongée.

« Une amélioration substantielle de l’accessibilité n’est pas envisageable pour le reste de 2025 et l’année suivante », estime Sebastian Wunsch, responsable des analyses économiques immobilières chez GEWOS, un institut indépendant de conseil et de recherche.

« Compte tenu du nombre toujours très faible de permis de construire pour des logements locatifs… la situation du marché ne devrait pas évoluer fondamentalement dans un avenir proche », ajoute-t-il.

Selon la médiane du sondage, les loyers moyens des logements urbains devraient augmenter de 3 % à 5 % au cours de l’année à venir, et ce malgré les projets du gouvernement visant à prolonger le gel des loyers.

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