Le musée londonien accueillera au « début des années 2030 » un nouveau département dédié à des œuvres d’art des XXe et XXIe siècles.

Une extension historique. La National Gallery, institution londonienne abritant depuis 1824 des peintures allant du XIIIe au XIXe siècle, comme celles de Monet, Raphaël, Rembrandt ou Van Gogh, va prochainement lancer les travaux de sa nouvelle aile après avoir obtenu un financement à hauteur de 375 millions de livres sterling (430 millions d’euros) de donateurs privés, rapporte la BBC. Ce projet, le plus ambitieux pour un musée britannique depuis plus de 25 ans, permettra l’installation d’un département dédié à des collections d’art moderne.

La National Gallery n’abritait pas jusqu’ici d’œuvres postérieures à l’année 1900 en raison d’un accord passé depuis deux décennies avec la Tate Modern, autre institution londonienne spécialisée dans la conservation de peintures des XXe et XXIe siècles. Aujourd’hui, les deux institutions britanniques travaillent en étroite collaboration, comme le précise au Guardian  Maria Balshaw, directrice de la Tate, se disant fière de « promouvoir la collection nationale dans son ensemble ».

La National Gallery de Londres accueille essentiellement des peintures allant du XIIIe au XIXe siècle.
BEN STANSALL / AFP


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« Accessible aux générations futures »

Avec ces travaux, le directeur du musée Gabriele Finaldi espère « raconter une histoire plus complète ». Ce dernier, investi en 2016, avait déclaré il y a quelques années qu’il était « quelque peu frustrant de ne pas aller plus loin que 1900 ». Il espère aussi remédier au déséquilibre de «genre» dans les collections, car seules 27 des 2300 peintures, exposées actuellement, sont l’œuvre de femmes. Le dirigeant précise à nos confrères de la BBC que les travaux ne changeront pas radicalement l’atmosphère de la galerie pensée « à taille humaine » et « visitable gratuitement en une journée » contrairement au Louvre à Paris et au Prado à Madrid.

Le projet stimule l’économie et ouvre la voie à des expériences éducatives pour les jeunes

Keir Starmer, Premier ministre britannique

De son côté, le Premier ministre britannique Keir Starmer s’est réjoui de « cette nouvelle fantastique pour la National Gallery et les arts en général ». « Le projet stimule l’économie, ouvre la voie à des expériences éducatives pour les jeunes et rend l’art accessible aux générations futures », a poursuivi le chef du gouvernement britannique.

Ouverture au début des années 2030

Sur les 375 millions de livres sterling promis à ce jour au musée londonien, 150 millions proviennent de Crankstart, la fondation caritative de Sir Michael Moritz et de son épouse, Harriet Heyman. La même somme devrait être versée par Julia Rausing Trust, une « fervente admiratrice de la National Gallery et de son rôle dans la démocratisation de l’art », selon son époux. Cette dernière, décédée en avril 2024, aurait « adhéré sans réserve à la vision et à l’ambition qui sous-tendent ce projet », assure-t-il.

Les 75 millions de livres sterling restants proviendraient du National Gallery Trust, du président du conseil d’administration de la National Gallery, John Booth, ainsi que d’autres donateurs anonymes. Un concours a été lancé le 10 septembre pour trouver l’architecte du nouveau site qui devrait ouvrir au « début des années 2030 » selon la direction du musée londonien.