« C’est un mur qui arrive dans les années à venir », prévient Jean-Philippe Crocq, le président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) d’Ille-et-Vilaine. L’objet de son inquiétude : le vieillissement des dirigeants d’entreprise bretilliens, dont « un tiers ont aujourd’hui plus de 55 ans ». Un chiffre conforme à la moyenne nationale, qui sous-entend qu’à moyen terme, ils seront nombreux à partir en retraite et à chercher à transmettre leur entreprise pour que l’histoire se poursuivre. Et éviter que leur société, ses emplois et son savoir-faire disparaissent. « On parle souvent de petites entreprises, familiales, qui font la richesse et la diversité des territoires. Pour les plus grandes structures, c’est différent. On est plutôt dans une logique de rachat et donc d’intégration dans une autre entreprise. »

Nécessaire, la transmission d’entreprise n’est pourtant pas évidente. « Il y a des secteurs d’activité sur lesquels ça peut devenir complexe, estime Jean-Philippe Crocq. Si on est dans une période où, au niveau bancaire ou de l’ambiance générale, c’est un peu compliqué, on ne trouve pas toujours les repreneurs en face. » Autant dire que la période actuelle d’incertitude politique et fiscale n’aide pas, d’autant que selon une note de conjoncture de la CCI, 46 % des entreprises déclarent une baisse de leur chiffre d’affaires au premier semestre 2025.

« C’est toujours une rencontre »

Pour booster la transmission, la Chambre de commerce d’Ille-et-Vilaine a fait de ce sujet une priorité « renforcée », avec une offre de services dédiés. Elle va aussi organiser des conférences et ateliers du 13 octobre au 12 décembre dans le cadre de l’opération nationale « le mois des transmissions ». De transmission et de reprise d’entreprises, il est en sera aussi question lors du salon annuel Entreprendre dans l’Ouest, les 13 et 14 octobre prochains à Rennes.

Ces moments sont clés pour permettre aux cédants et aux repreneurs de se rencontrer. « C’est toujours une rencontre entre quelqu’un qui cède, mais qui, à ce moment-là, n’est pas forcément cédant ou qui ne veut pas forcément que ça se sache, et quelqu’un qui achète et qui n’est pas forcément acheteur ou qui ne veut pas forcément que ça se sache », explique Jean-Philippe Crocq. Qui note par ailleurs un nombre croissant de chefs d’entreprise n’attendant pas la cinquantaine pour se lancer dans une démarche de transmission. « Comme on n’est plus salarié dans la même entreprise toute sa vie, certains entreprennent et revendent au bout de cinq-six ans. La façon d’entreprendre a évolué avec le temps ».