L’Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes a exclu l’hypothèse d’une contamination de l’eau dans la flambée des cas d’hépatite A qui a frappé l’agglomération lyonnaise cet été.

Entre juillet et août, les cas d’hépatite A ont explosé de plus de 350% à Lyon et plus particulièrement dans le 7e arrondissement. Une épidémie qui a conduit l’Agence régionale de santé à mener des investigations pour comprendre l’origine des 87 cas recensés depuis le début de l’été. Si «aucune hypothèse» n’a été avancée par l’ARS d’Auvergne-Rhône-Alpes, fin août, elle a depuis réussi à conclure que la majorité des cas «ont été importés». «Ce sont des personnes qui sont revenues de pays où il y a une forte endémie de la maladie ou qui ont consommé des aliments potentiellement contaminés dans ces pays», confie au Figaro Anne-Sophie Ronnaux-Baron, directrice du pôle régional de veille sanitaire à l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes.

Si la flambée des cas estivaux a laissé craindre à une possible contamination de l’eau, les investigations ont permis d’écarter cette hypothèse, explique la docteur. «Si ça avait été le cas, nous aurions eu beaucoup plus de malades», précise-t-elle. Récemment, un enfant de trois ans a été testé positif à l’hépatite A dans la métropole lyonnaise. L’ensemble des membres de sa famille ont été testés et, à ce jour, aucun d’entre eux n’a montré de signes de contamination. Jugée inquiétante pendant l’été, la flambée des cas est aujourd’hui sur une «phase descendante» mais reste «surveillée de près», précise-t-elle.


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Une vaccination conseillée

Le virus de l’hépatite A est présent dans les matières fécales des personnes atteintes et la maladie se transmet par l’intermédiaire des mains ou d’aliments contaminés ou par contact direct avec une personne contaminée.

Anne-Sophie Ronnaux-Baron rappelle que la vaccination contre l’hépatite A existe et qu’elle est forcément conseillée pour tout voyage dans un pays à risque, mais aussi pour toutes les personnes fragiles ou ayant déjà une maladie du foie. L’ARS indique également que la vaccination est systématiquement recommandée aux personnes vivant sous le même toit qu’un patient infecté. Les autorités identifient d’autres pratiques et publics à risque comme «les personnes en situation de précarité et ayant des difficultés d’accès à l’eau, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les rapports sexuels ano-buccaux et l’usage de drogue par voie intraveineuse».

L’hépatite A peut se manifester par la présence de fièvre, de douleurs abdominales, de nausées, d’une perte d’appétit, d’une fatigue intense et durable ainsi que d’une coloration jaune de la peau ou des yeux appelée ictère. «Dans la majorité des cas, l’hépatite A aiguë guérit spontanément sans séquelles, indiquent les autorités sanitaires. Les formes graves, plus rares, surviennent surtout chez les adultes, le risque de sévérité et de mortalité augmentant avec l’âge et en présence de comorbidités hépatiques», détaille l’ARS.