Dernier témoin de cette septième journée de procès, Annie Raphat, infirmière anesthésiste, a travaillé à la clinique Saint-Vincent le 20 janvier 2017.
Arrivée en décembre 2008, elle a été « assez troublée », à l’époque, par la survenue de deux premiers EIG mortels inexpliqués. « Et ensuite les cas se sont multipliés », déplore-t-elle, « mais les plus surprenants étant les derniers cas, Simard et Gandon. »
La veille de l’arrêt cardiaque de Jean-Claude Gandon, « le Dr Péchier avait demandé laquelle de nous travaillait le lendemain. Comme c’était mon cas, il m’a dit de venir plus tard, à 8 h. »
Le jour J ? Elle se trouve au bloc 3, où intervient également le Dr Péchier, M. Gandon se trouvant au bloc 4. « A un moment », se rappelle-t-elle, « le Dr Péchier est venu, il s’est penché vers moi en me disant ‘’Il se passe quelque chose de grave, je te raconterai’’, tout en mettant une poche d’anesthésique dans la poche arrière de sa tenue de bloc. »
« Ca y est, le patient est en arrêt »
Quelques secondes après ce geste qui l’a troublée, elle sort du bloc 3, pour aller demander au Dr Péchier des préconisations. « Il était à l’entrée du bloc 4, très agité », relate l’infirmière, « et m’a dit ‘’Pas tout de suite, j’ai des problèmes, là !’’ J’étais un peu bouleversée de le voir si inquiet et agité. Je suis repartie dans ma salle en me disant ‘’Il y a encore un problème dans la salle à côté’’. »
Peu après, une collègue partie voir ce qu’il se passait lui en apportait la confirmation lui disant : « Ca y est, le patient est en arrêt ».