La rentrée est arrivée en un clin d’œil. Comme celle du Ballet de l’Opéra national du Rhin. Première proposition de sa saison : En regard, un diptyque composé de deux créations des chorégraphes Sharon Eyal et Léo Lérus. The Look, une pièce hypnotique qui rentre au répertoire, et Ici, imaginée en miroir. Un face à face à découvrir du 18 au 29 septembre – et à Strasbourg du 26 au 29. Et bonne nouvelle : on vous fait gagner 2×2 places pour rentrer… à l’œil !
Si le rayonnement de l’Opéra national du Rhin (l’OnR) n’est plus à prouver, il en est de même pour son Ballet (le BOnR). Reconnu depuis 1985 comme Centre chorégraphique national (CCN), il est le seul à exister au sein d’une maison d’opéra. Une « identité singulière [qui] en fait un pôle d’excellence ».
Dans son répertoire – l’un des plus diversifiés du territoire –, on y croise à la fois des classiques et œuvres majeures renouvelées, et de nouvelles créations confiées à des chorégraphes émergent(e)s ou reconnu(e)s internationalement.
Répétitions « The Look » avec chorégraphie de Sharon Eyal, Ballet de l’Opéra national du Rhin. © Agathe Poupeney / Documents remis
Et le diptyque En regard (accessible dès 10 ans), proposé en ouverture de sa saison, en est la parfaite illustration. Une demande faite par le BOnR et son directeur artistique Bruno Bouché à l’occasion de la rentrée au répertoire du ballet The Look créé par la Batsheva Dance Company et Sharon Eyal, chorégraphe israélienne. Auquel s’ajoute donc une création originale du chorégraphe guadeloupéen Léo Lérus : Ici.
Répétitions « The Look » avec chorégraphie de Sharon Eyal, Ballet de l’Opéra national du Rhin. © Agathe Poupeney / Document remis
Un face à face
C’est pour célébrer l’entrée au répertoire de The Look, que le BOnR a fait appel à Léo Lérus, qui partage avec la chorégraphe Sharon Eyal « une complicité artistique et professionnelle ». Une histoire qui s’écrit depuis 2005, quand le premier intègre, pour quelques années, la Batsheva Dance Company, dont la chorégraphe venait à l’époque de devenir « chorégraphe attitrée ».
Si, depuis, chacun(e) multiplie les projets au sein de leur compagnie respective (la Sharon Eyal Dance Company en collaboration avec Gai Behar, et la compagnie Zimarèl pour Léo Lérus), ce diptyque permet de remettre en dialogue leurs pratiques.
Répétitions « The Look » avec chorégraphie de Sharon Eyal, Ballet de l’Opéra national du Rhin. © Agathe Poupeney / Document remis
D’un côté, « la force du collectif », avec 18 danseurs/ses mis(es) en corps par Sharon Eyal dont l’écriture est, pour Léo Lérus, « ciselée comme une dentelle, ne laiss[ant] aucune place à l’improvisation et port[ant] pourtant une puissance intuitive quasi viscérale qui la rend baroque ». [Comme il l’explique dans Effet miroir, un entretien mené par Valérie Bisson pour le BOnR, ndlr].
Et de l’autre, en « contre-pied », le chorégraphe a pensé Ici comme « une réponse qui agit en révélateur, en négatif de cette empreinte […] [avec] une pièce plus intimiste, avec douze danseurs et en tournant [son] regard vers l’intérieur ».
Répétitions « Ici » avec chorégraphie de Léo Lérus, Ballet de l’Opéra national du Rhin. © Agathe Poupeney / Documents remis
« En regard » : « Faire corps » en deux visions
Sans The Look, il n’y aurait donc pas Ici.
Prenant comme inspiration un mantra du Mahatma Gandhi (« Nobody can hurt me without my permission »), le ballet de Sharon Eyal « évoque la résilience du corps, de l’esprit et des communautés humaines face à la violence et l’oppression ».
Des silhouettes sombres, plongées dans un noir profond, depuis lequel des corps compacts, unis émergent. Comme dans nombre de ses créations, elle imagine ici le mouvement comme celui d’un groupe.
Un chœur, « un organisme, un écosystème ou peut-être un microcosme », dont les gestes sont captivants, et captent le regard. « Un tout qui observe le public droit dans les yeux, et qui respire, se déploie, ondule et vit au rythme hypnotique et organique d’un flot musical aux influences tribales et post-industrielles ». Donnant ainsi tout son sens à son titre : The Look (le regard).
Répétitions « The Look » avec chorégraphie de Sharon Eyal, Ballet de l’Opéra national du Rhin. © Agathe Poupeney / Document remis
En miroir à The Look, Léo Lérus compose donc Ici. Une pièce solaire, rythmée par des solos et ensembles intimistes qui prennent racine dans la culture caribéenne du chorégraphe.
En plus de partir d’enregistrements originaux des cyclones Ernesto (2024) et Maria (2017) pour la musique, il met en lumière une danse de sa Guadeloupe natale : le gwoka (dont l’origine remonte à la période de l’esclavage).
Répétitions « The Look » avec chorégraphie de Sharon Eyal, Ballet de l’Opéra national du Rhin. © Agathe Poupeney / Document remis
Sans être dans le traditionnel ou le folklore, le chorégraphe en reprend les codes avec un « jeu de groove, […] de rythme, énormément de jeu de pieds, […] d’équilibre et de déséquilibre, et de l’improvisation aussi », explique-t-il (plus bas, en vidéo). Face à la violence de l’extérieur – ici, représentée par les cyclones –, il s’agit là aussi de « faire corps », être en cohésion.
Une idée commune, et deux visions de celle-ci, à découvrir dans En Regard, dès le 18 et 19 septembre à La Filature de Mulhouse, et du 26 au 29 septembre à l’Opéra de Strasbourg.
Pour aller plus loin
Pour prolonger l’expérience, notons tout d’abord le « Prologue » (une courte introduction, 30 minutes en amont de la représentation). Ainsi que les répétitions publiques qui auront lieu à l’Opéra, le jeudi 25 septembre à 19h. Pour avoir, en avant-première du spectacle, un aperçu d’En regard en assistant, en catimini, aux répétitions sur scène du Ballet de l’OnR.
Et pour les parents, le prochain atelier pédagogique « Bébés danseurs » se tiendra le samedi 27 septembre (à 10h et 11h) à l’Opéra, Salle Bastide. Car « il n’y a pas d’âge pour s’initier à la danse, surtout lorsqu’on est en plein éveil et qu’on apprend à se tenir debout ou à marcher », nous dit-on. Un « rendez-vous unique en son genre » pour mettre un pied dans la danse, dès la plus tendre enfance.
Répétitions « Ici » avec chorégraphie de Léo Lérus, Ballet de l’Opéra national du Rhin. © Agathe Poupeney / Documents remis
Jeu-concours : gagnez vos places pour « En regard »
En Regard vous a tapé dans l’œil ? Bonne nouvelle : Pokaa et le Ballet de l’Opéra national du Rhin vous invitent à la représentation du samedi 27 septembre à 20h ! À gagner : 2×2 places !
Pour participer, rien de plus facile, il suffit de :
Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort très rapidement : restez connecté(e) !
« En regard » : avec « The Look » et « Ici »
Quoi ?
Diptyque composé – respectivement – des créations de Sharon Eyal et Léo Lérus, avec le Ballet de l’Opéra national du Rhin
Quand ?
Du 26 au 29 septembre
où ?
À l’Opéra national du Rhin, 19 place Broglie, à Strasbourg
Plus d’infos ?
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