Sans surprise, Axel Dugua, maire LR de Saint-Chamond, désigné par sa majorité il y a bientôt 2 ans pour succéder à Hervé Reynaud parti en cours de mandat, sera candidat à sa succession aux Municipales 2026. Une cérémonie électorale de lancement s’est déroulée vendredi en présence de plusieurs centaines de personnes. L’occasion pour lui de défendre, au-delà de ses intentions, un double bilan, depuis 2014.
Axel Dugua, maire depuis octobre 2023 va sans surprise être candidat à sa succession. ©If Saint-Etienne / XA
Et maintenant, l’épreuve des urnes. Certes, pas la première pour Axel Dugua, candidat LR aux Législatives 2022, mais bien la première, au suffrage universel, en tant que maire et tête de liste, qui plus est, titulaire d’un bilan auquel il a d’abord participé comme adjoint. C’était attendu et il le laissait largement entendre depuis son intronisation en tant que premier magistrat de Saint-Chamond en octobre 2023 : le successeur d’Hervé Reynaud n’était pas là que pour achever le mandat municipal 2020 / 2026. Il a annoncé officiellement sa candidature à la presse locale, vendredi dernier, en amont d’une cérémonie de lancement de campagne qui a attiré plusieurs centaines de personnes, venues manifester leur soutien dans le parc de la salle du Bujarret, jouxtant l’Arena.
Parmi les personnalités présentes, nous y avons – entre autres – aperçu, bien sûr son prédécesseur qui l’a adoubé après être devenu sénateur mais aussi bien d’autres membres des LR de la Loire à l’image d’Antoine Poméon, président de Jeunes Républicains ligériens, Georges Ziegler, président du Département de la Loire ou encore les Stéphanois Robert Karulak et Claude Liogier. Ce n’est pas pour autant une équipe forcément composée d’encartés dans ce parti ou d’une sensibilité strictement équivalente que présentera aux Saint-Chamonais Axel Dugua en mars mais avant tout, martèle-t-il des gens motivés pour Saint-Chamond. C’est entouré de son 1er adjoint aux finances Régis Cadegros, et d’Andonella Fléchet, adjointe à la vie associative et au logement que le maire de Saint-Chamond a rencontré la presse locale en amont. Est-ce à dire que ces deux sortants seront de sa liste ? « Vous verrez !, sourit Axel Dugua. Ma liste est en cours de constitution et sera communiquée en début d’année prochaine. »
Quel degré d’adversité ?
En attendant, « je sais désormais pouvoir compter sur une majorité de 27 élus pleinement à la tâche pour finir le mandat en cours. C’est nettement plus que les 18 ayant voté en ma faveur pour succéder à Hervé Reynaud. Nous poursuivrons le travail parallèlement à la campagne jusqu’au bout, comme il se doit. Certains souhaitent continuer. D’autres non. Ce sera donc un mixte entre renouvellement et continuité. » Pour rappel, la majorité municipale couramiaude s’est en partie progressivement fracturée avec le départ à l’été 2024 de l’adjoint à l’urbanisme Jean-Luc Degraix puis, en plusieurs vagues, de cinq autres adjoints ou conseillers. Départs imposés pour deux d’entre eux. Les circonstances de la succession d’Hervé Reynaud générant d’autres épisodes conflictuels ont laissé quelques traces. Jean-Luc Degraix sera d’ailleurs un des concurrents d’Axel Dugua en mars prochain. « Remake » des divisions à droite de 2008 et 2014 cependant aux dénouements si différents ?
Je sais désormais pouvoir compter sur une majorité de 27 élus pleinement à la tâche pour finir le mandat en cours. C’est nettement plus que les 18 ayant voté en ma faveur pour succéder à Hervé Reynaud.
Si la première fois, la situation avait offert la mairie sur un plateau à la majorité du socialiste Philippe Kizirian, les deux camps qui étaient dans le même il y a 11 ans, comme il y a 5 ans, nous ont tous les deux fait observer qu’Hervé Reynaud s’était aisément imposé en 2014 au 1er comme au 2e tour malgré un RN qualifié pour ce dernier… En 2020, il avait été ensuite réélu dans un fauteuil dès le 1er avec, d’emblée, près de 59 % des voix exprimées… Autant de voix à partager entre les deux camps de la droite et du centre, 6 ans plus tard ? Remarquons que l’union de la gauche, complète en 2026 à l’exception – pour l’instant ? – de LFI, si elle avait existé à l’époque n’aurait cumulé que 26,5 %, tandis que le RN avait, lui, capté 13 % des suffrages exprimés… Une des grandes inconnues en cas de candidature d’extrême droite unie à Saint-Chamond. Et elle pourrait tout déterminer : son score, jusque-là, relativement peu élevé dans le contexte des Municipales se calera-t-il cette fois sur ceux exponentiels aux Législatives, à savoir sur la seule ville de 16,04 % en 2017, 22,65 % (cumulés) en 2022, 36,86 % en 2024 (30 % environ aux Europénnes de 2019 ; plus de 40 % cumulés en 2024) ?
« Nos engagements de 2020 sont quasiment tous tenus »
Évaluer qui sur sa gauche ou qui sur sa droite, sinon de son quasi propre bord, sera le plus coriace des adversaires, à ce stade, Axel Dugua n’en est pas encore là. Mais, en attendant de détailler un programme en élaboration lui aussi, à d’abord défendre le bilan du mandat écoulé – et même celui d’avant – auquel il a aussi participé comme adjoint. Une défense qui commence par la sécurité… « Nos engagements de 2020 sont quasiment tous tenus. La thématique de la sécurité, première des libertés, me tient à cœur. Nous avons été très actifs à ce sujet en passant depuis 2014 de 10 à 30 policiers municipaux et de 10 à 280 caméras. Avec des résultats : la délinquance, tous faits cumulés, a baissé de 4,5 % en 2024. Notre politique a fait ses preuves lors des émeutes de 2023 où Saint-Chamond a été très peu touchée. Nous pouvons compter sur le soutien de la Région à ce sujet et d’ailleurs avec elle, projetons la création d’un nouveau commissariat pour la Police Municipale. »
Vendredi au Bujarret. ©If Saint-Etienne / XA
Idem question santé, estime-t-il avec l’incitation forte à la création de deux maisons de santé soutenus par la force publique qui devrait se poursuivre via un projet rue de la République. Autre priorité évidente : l’économie avec la mise en avant d’un Saint-Chamond actif, « non dortoir » – 10 600 emplois sur place – récemment enrichi par l’ouverture de l’usine Novasoie à Novaciéries et ses 150 emplois à terme. Logement, espace public et rénovations des places, des quartiers sont annoncés dans la continuité de ce qui a été réalisé ces dernières années. « Après Le Creux et Fonsala, le Crêt de l’œillet sera au programme. » La grande requalification du centre-ville ? Bien sûr aussi. En lien avec l’échelon national de la politique de la Ville et Saint-Etienne Métropole. « Jean-Luc Degraix me reproche de ne pas l’avoir lancé en fin de mandat comme nous aurions dû ? C’est lui qui était aux manettes de ce projet et ce que nous avons repris n’était qu’au stade d’esquisses. Mais ça ne fait pas un projet. Nous nous y attelons. »
Finances et échelon métropolitain
Un dossier central au prochain mandat couramiaud, d’ailleurs pour n’importe lequel des futurs vainqueurs et à travailler donc avec l’intercommunalité. Agglomération dans laquelle Axel Dugua n’est actuellement qu’observateur mais aspirant à naturellement y retrouver la première vice-présidence, celle depuis longtemps accordée au maire de sa seconde ville. Une 1ère vice-présidence au… minimum ? « Au minimum », nous sourit encore Axel Dugua qui ajoute au bilan, un Saint-Chamond qui a compté comme jamais ces dernières années à cette échelle : la création de l’Arena en est le totem évident mais le plan de relance a été bien utilisé ici (médiathèque, centre social Izieux Le Creux, Hôtel Dieu…), argue Andonella Flechet. A cette échelle encore, sur l’économie, il faudra avancer sur Stelytec II en petite partie sur le territoire couramiaud et confrontée à l’opposition l’hormoise. Ou encore réveiller le projet de pôle entrepreneurial innovant à la Halle 14 de Novaciéries, resté à l’état stationnaire depuis les annonces de 2021.
Côtés finances, c’est un bilan solide et de la sérénité que tient à afficher le maire. « Même si la dette s’est légèrement alourdie, nous restons à moins de 6 ans de capacité de désendettement, ce qui est très confortable (pour une collectivité locale, l’inquiétude est à 10, l’alerte rouge à 12, Ndlr), appuie Régis Cadegros. Cela sans augmenter nos bases d’imposition communales (elles peuvent l’être et l’ont été via l’Etat sans oublier la part augmentée ici comme ailleurs par Métropole sur la taxe foncière, Ndlr). » Et l’adjoint aux finances de poursuivre : « Nous attirons de plus en plus de propriétaires, leur taux augmente, cela démontre de l’attractivité et apporte des recettes. Nos recettes de service ont augmenté de 16 % en 2024 (avec parallèlement + 2,5 % en moyenne pour les tarifs, Ndlr) et nous sommes parvenus à baisser les charges d’intérêt général aussi. Dans un contexte très contraint par les faits externes (l’inflation par exemple), c’est une gestion très seine saluée par la Chambre régionale des comptes qui a permis et permet toujours d’investir 10 M€ par an. »
Bref : le bilan est plus qu’honorable, estime Axel Dugua, « jusqu’à l’image de notre ville qui significativement changé en bien, aidée par le parc Novaciéries, l’arrivée du Mausa… » Sa campagne vient de commencer : plus de 15 000 tracts de déclaration vont prendre place dans les boites aux lettres et 11 réunions publiques sont programmées d’ici fin octobre. Elle sera appuyée par un comité de soutien au « nom slogan » : « Avec vous, pour Saint-Chamond ». Comité de soutien coprésidé par Marine Piney et Franck Bersot basée sur les membres de l’association initiée pour 2014 par Hervé Reynaud, devenue l’Union des Saint-Chamonais. « C’est via celle-ci que je suis entré en politique en 2013. » Axel Dugua avait alors 18 ans.