Surprise : le Centre Pompidou, qui s’apprête à fermer le 22 septembre pour cinq longues années de travaux, sera inscrit aux monuments historiques en 2026 ! L’annonce, qui vient d’être faite par son président Laurent Le Bon dans Le Figaro, marque une étape symbolique dans l’histoire de ce bâtiment parisien emblématique, écrin de l’un des plus grands musées d’art moderne d’Europe, reconnaissable entre mille avec ses grands tuyaux colorés rappelant des écoutilles de paquebot, sa façade évoquant des échafaudages et sa « chenille » transparente offrant une vue spectaculaire sur la ville.
La décision exceptionnelle, car l’édifice a été érigé il y a moins de 50 ans tandis que Renzo Piano, l’un de ses deux architectes, est encore vivant – ce qui, en général, empêche de prétendre à ce titre. Cette consécration est également un grand pas en avant dans la reconnaissance architecturale de ce bâtiment ironiquement conçu comme un « anti-monument ». Au moment de son inauguration en 1977, la construction avait fait scandale, accusée par certains d’être une verrue dans le paysage parisien. Aujourd’hui, elle continue de diviser les habitants, même si sa popularité, notamment auprès des jeunes et des touristes étrangers, n’a cessé de croître, au fur et à mesure de son apprivoisement par les Parisiens.
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Des avantages financiers
« Le ministère de la Culture nous a autorisés à l’inscrire aux monuments historiques », a confirmé Laurent Le Bon, qui a également admis que cela était « rare » pour un bâtiment aussi récent. Selon le directeur, le processus est en cours, et sera finalisé en 2026. Cette inscription apporte plusieurs avantages financiers, dont des aides plus importantes de l’État pour les travaux (s’accompagnant aussi d’un contrôle plus strict de ces derniers pour s’assurer du respect de son architecture), ainsi que des recettes publicitaires.
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Un programme d’événements autour du chantier
Le bâtiment entre dans une phase de cinq années de travaux, d’un coût pharaonique de 460 millions d’euros, dont 280 fournis par l’État, alors que 80 restent encore à trouver pour 2030. Depuis ce printemps, le programme « Constellation » permet de continuer à profiter des collections du musée à travers des expositions hors-les-murs (comme « Niki de Saint-Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten » au Grand Palais ou « Dimanche sans fin. Maurizio Cattelan » au Centre Pompidou-Metz), tandis que sa Bibliothèque publique d’information (BPI) a rouvert ses portes le 25 août dans l’immeuble Lumière à Bercy après un déménagement complexe de six mois.
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Le célèbre escalator du centre Pompidou
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Laurent Le Bon vient également d’indiquer au Figaro le lancement de « Plateau Pompidou », projet qui permettra au public de visiter le chantier et d’assister à des événements organisés sur la piazza, afin de continuer à faire vivre ce grand navire amiral. Et de s’assurer que ces cinq ans de travaux ne soient pas pour lui, et son quartier, une longue traversée du désert.
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