C’est une véritable série noire pour le Muséum d’histoire naturelle. Selon les révélations du site Actu17, le célèbre musée parisien a été victime d’un vol pour le moins spectaculaire. Le parquet de Paris confirme au Parisien qu’une femme de ménage a découvert ce mardi matin le cambriolage.

Une équipe de malfaiteurs se serait vraisemblablement introduite dans la nuit au sein du bâtiment situé au cœur du Jardin des plantes, dans le Ve arrondissement, à l’aide d’une disqueuse.

Une porte de secours aurait été sciée et un outil de ce type aurait été retrouvé dans une cage d’escalier du musée. « Des effractions ont été constatées sur les accès », commente le parquet de Paris.

4 ou 5 pépites

Les malfaiteurs se sont ensuite dirigés vers la galerie de géologie et de minéralogie pour s’attaquer à une vitrine blindée renfermant plusieurs pépites d’or, « des spécimens d’or natif issus des collections nationales conservées par le Muséum », précise le musée ce mardi soir.

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Grâce à un chalumeau, ils sont parvenus à faire céder la vitre pour s’emparer de la collection d’une valeur totale de 600 000 euros.

Dans le détail, « quatre à cinq pépites d’or, certaines datant des XVIIIe et XIXe siècles, pour un total d’environ 6 kg ont été dérobées, dont une pépite de 5 kg de la taille d’un ballon de football achetée il y a une vingtaine d’années », précise ce mardi soir Emmanuel Skoulios, directeur général délégué du Muséum national d’histoire naturelle. Un métal « très convoité », plus facile à revendre « que les pierres précieuses ».

« Si la valeur des spécimens dérobés est évaluée au prix de l’or brut à environ 600 000 euros, ils revêtent cependant une valeur patrimoniale inestimable », indiquent les équipes du musée.

Une cyberattaque cet été

L’enquête a été confiée à la Brigade de répression du banditisme pour « vol en bande organisée », indique le ministère public. Le musée va réaliser, de son côté « un inventaire très précis » pour dresser un bilan exact des pertes.

Selon une source policière, l’équipe était, semble-t-il, bien renseignée puisque depuis plusieurs semaines l’alarme et la vidéosurveillance étaient hors service. Une situation liée à la cyberattaque dont le musée a été victime au mois de juillet.

« Le système de sécurité était fragilisé en raison de cette cyberattaque, ceci explique peut-être cela », reprend une source municipale. L’événement avait déjà forcé le Muséum à annuler la tenue de l’exposition « Automne Tropicale » qui devait être l’un des moments phares de l’année.

Interrogé ce mardi soir, Emmanuel Skoulios affirme que « les systèmes d’alarme et de vidéosurveillance fonctionnaient », malgré les récents événements. Au regard des premiers éléments de l’enquête, les malfaiteurs « sont une équipe très pro, parfaitement outillés, avec ce qu’il faut pour casser la vitrine sécurisée ».

« Contexte critique »

« Cet événement intervient dans un contexte critique pour les établissements culturels et notamment les musées, appuie-t-on au sein du Muséum. Plusieurs collections publiques ont été victimes de vols ces derniers mois. »

Et d’ajouter : « Cette perte est inestimable pour la recherche, le patrimoine. » Les équipes du musée indiquent ce mardi soir que « pour des raisons de sécurité et d’enquête », la galerie concernée « reste fermée au public jusqu’à nouvel ordre et fait l’objet de surveillance mesurée ».

La sécurité va être renforcée « afin de décourager au maximum » ce genre d’actes, avec des présences humaines supplémentaires dans ce site qui compte des dizaines de bâtiments répartis sur plus de 30 ha et qui abrite 400 ans d’histoire.

« Elle avait déjà été renforcée, car la situation était sensible, remarque le directeur général délégué. Nous allons analyser les failles. » Aucun fait similaire ne s’était produit dernièrement. « Un vol d’un butin de plusieurs millions d’euros avait été déjoué il y a plusieurs années. »