À Toulon, Fréjus, Draguignan, Saint-Raphaël, Brignoles, comme dans toutes les grandes villes de France, le mot d’ordre des syndicats, qui appellent à une « grève massive » ce jeudi contre la réforme du budget de l’État, sera partout le même: « Non à l’austérité, oui à une plus grande répartition des richesses ».
Sur la route
À Toulon, des opérations de blocages d’axes routiers sont prévues dès 6h du matin à plusieurs endroits de la ville. Le syndicat FO appelle à des opérations escargot aux entrées Ouest et Est de la métropole: au départ de Cabesto à Ollioules et depuis l’aire de La Garde sur l’A57. « Deux des trois voies de circulation seront bloquées, et on distribuera des tracts aux automobilistes. »
En dehors des quatre villes de mobilisation, des perturbations sont aussi à prévoir dans certaines communes, comme à Carcès où des grévistes « ont prévu de bloquer le matin avant de se rendre à Brignoles ou Draguignan ».
Les taxis varois ont indiqué qu’ils ne participeront pas à ces opérations.
Dans les transports collectifs
Sur le Réseau Mistral de l’agglomération toulonnaise, aucun mouvement de grève n’est annoncé dans les bus et bateau-bus. En Provence verte, à ce jour, aucune perturbation n’est attendue. Mais faute d’obligation de se déclarer au préalable, difficile d’anticiper…
Rien à signaler non plus du côté de l’aéroport Toulon-Hyères.
Quant au téléphérique de Toulon il sera bien « ouvert le 18 septembre aux heures habituelles », de 10h à 13h et de 13h30à 19h.
Dans les écoles…
Les organisations FSU, UNSA Éducation, FNEC FP FO, CFDT Éducation formation recherche publiques, CGT Educ’action et SUD Éducation soutiennent les mobilisations « pour dénoncer les conditions locales de rentrée, refuser l’austérité et exiger des moyens à la hauteur des besoins ».
En conséquence, « des écoles, collèges et lycées seront bloqués ou fermés dans l’agglomération toulonnaise et la Dracénie », anticipe la FSU. Au lycée Dumont-D’Urville à Toulon, « des élèves organisent eux-mêmes une opération ».
… Et les entreprises
« On fera un blocage à la pause méridienne à l’arsenal de Toulon pour bloquer certaines activités et ramener du monde au rassemblement prévu à 14h place de la Liberté », annonce Didier Quattropani secrétaire général de la CGT dans le Var.
Des mobilisations de salariés dans d’autres établissements privés et publics sont aussi à prévoir, notamment au conseil départemental, à la polyclinique Malartic à Ollioules, à l’hôpital Sainte-Musse à Toulon, ou encore à l’hôpital Renée-Sabran à Hyères.
Les pharmacies fermées?
L’intersyndicale du secteur (Uspo, FSPF, UNPF, Federgy, UDGPO) appelle à « une journée de fermeture nationale des officines ».
« La mobilisation des pharmacies est totale pour le 18 septembre avec une fermeture des officines dans le Var et au national. Et un défilé dans les rues de Toulon au départ de la préfecture à 14h », annonce Patrick Magnetto, représentant de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.
Le président des pharmaciens du Var estime ainsi qu’ »entre 90% et 95% des 367 officines du Var seront fermées ce jeudi ».
Les retraités aussi
L’intersyndicale appelle également les retraités à se mobiliser pour défendre leurs droits et acquis sociaux.
Et rappelle que « 55% des 17 millions de retraités ont une pension inférieure au SMIC, 60% ne partent jamais en vacances, beaucoup sont contraints de faire des choix dans les dépenses de logement, santé, énergie, nourriture… » En résumé: « Les retraités n’ont rien volé! »
Déjà une autre mobilisation dimanche?
Des citoyens non syndiqués feront aussi partie des cortèges ce jeudi. Parmi eux, les membres du collectif Indignons-nous Dracénie qui seront présents « pour soutenir les grèves syndicales ».
Parmi eux, d’anciens Gilets jaunes, qui ont déjà prévu d’organiser une « kermesse » dimanche à 10h sur la place de l’hôtel de ville à Vidauban « pour l’anniversaire de l’abolition de la royauté » et appeler « à la démission du roi Macron ».
Les rassemblements prévus dans le Var
Les salariés seront mobilisés dès 8h30 devant la Bourse du travail à Toulon pour un « café de lutte et d’action ». À 11h30: départ en manifestation de la Bourse du travail vers la place de la Liberté.
Au même moment, un pique-nique est organisé devant la préfecture. À 12h30 un « casse-croûte revendicatif » est prévu place de la Liberté, d’où partira, à 14h, la manifestation intersyndicale.
Le cortège se dirigera vers le Pont-du-Las et finira sa marche devant la préfecture maritime au niveau de la porte d’entrée principale de l’arsenal.
À Draguignan le rendez-vous est donné devant la sous-préfecture à 10h30 avec un « blocage partiel de la ville ». « Nous irons jusque devant l’Union patronale du Var (avenue du Maréchal Juin, Ndlr) afin de dénoncer les puissances d’argent, avec une initiative humoristique, puisque nous remettrons un chèque factice des 211 milliards versés aux entreprises », annonce Gilles Piazzoli (CGT Draguignan).
À Brignoles les syndicats donnent rendez-vous aux manifestants à 15h sur les berges du Caramy.
À Saint-Raphaël, le rond-point Kennedy servira de lieu de rassemblement à partir de 10h30, pour un tour du Vieux-Port et un passage devant le casino de jeux.
« Faire reculer le gouvernement »
L’intersyndicale veut « faire reculer le gouvernement » sur le vote du budget de l’État, avec « comme préalable à la discussion le retrait de la réforme des retraites ». Une mobilisation pour les travailleurs, accompagnée d’un discours très politique.
« Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu en remplacement de François Bayrou ne changera pas grand-chose dans le sens où ce qui va primer, c’est le dogme libéral d’Emmanuel Macron. Ce budget va encore peser sur les classes moyennes, c’est inacceptable », enclenche Jean Innocenzi, secrétaire général CFDT dans le Var. « Ce n’est pas au monde du travail à supporter le poids de la dette », poursuit Didier Quattropani (CGT) en pointant du doigt les « 211 milliards de cadeaux fiscaux faits au grand patronat ».
Même son de cloche à la FSU: « Ce n’est pas aux actifs et aux retraités de payer la dette de la France ». Les syndicalistes affichent leur détermination commune: « Notre solution c’est qu’on arrête l’économie pour qu’on nous entende ».