Par

Enzo Legros

Publié le

17 sept. 2025 à 7h12

Dans les rangs du syndicat d’enseignants FSU-SNUipp 31, « personne n’avait vu ça depuis 15 ans ». Sept classes fermées, trois semaines après la rentrée, alors que les élèves prennent leurs marques aux côtés de leurs camarades. Pourtant, la réalité est bien celle-ci sur la carte scolaire de Haute-Garonne. Christian Mendivé, directeur académique du département, a annoncé vouloir procéder à ces 7 fermetures, pour contrebalancer les 13 ouvertures qu’il prévoit également pour cette fin de mois de septembre 2025. Pourquoi un tel choix ?

« On s’est encore trompé »

Lors de sa conférence de presse de rentrée, lundi 15 septembre, le nouveau directeur académique des services de l’Éducation nationale (DASEN) a évidemment communiqué sur la situation, qui a motivé le matin même le boycott de l’ensemble des syndicats lors du conseil départemental d’ajustement de la carte scolaire (repoussé en conséquence au mardi 23 septembre).

Christian Mendivé a décidé, au regard « des besoins qui se présentent sur le terrain », de réajuster le nombre de classes, en créant 13 nouvelles classes. Pour expliquer son choix, le DASEN expose l’argument de la baisse démographique dans le premier degré, difficile à chiffrer d’une année sur l’autre. Les prévisions établies en fin d’année dernière ne correspondent pas à la réalité qui s’est opérée à la rentrée. « On s’est encore trompé », constate-t-il aujourd’hui.

Des ouvertures de nouvelles classes

Dans certaines écoles, les classes débordent et dépassent les 30 élèves en cours. Les conditions d’enseignement s’en retrouvent dégradées. L’intérêt d’ouvrir de nouvelles classes est de mieux répartir l’effectif d’écoliers et améliorer les conditions de travail des enseignants.

Pour financer cela, c’est autant de fermetures de postes en regard, là où justement les capacités d’accueil sont encore très fortes, et où le déplacement de l’enseignant ne compromet pas la qualité de l’enseignement.

Christian Mendivé
DASEN de Haute-Garonne

C’est là où ça grince pour l’intersyndicale d’enseignants et représentants d’élèves, contestataire au point d’avoir boycotté le CDEN et d’avoir manifesté vendredi 12 septembre devant le rectorat.

Des enseignants ont manifesté devant le rectorat vendredi 12 septembre contre les fermetures de classes prévues après la rentrée 2025.
Des enseignants ont manifesté devant le rectorat vendredi 12 septembre contre les fermetures de classes prévues après la rentrée 2025 et les conditions de travail des professeurs. (©Enzo Legros / Actu Toulouse)

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« C’est inhumain »

« Normalement, en septembre, on ne fait que réguler les ouvertures qui doivent se faire sur le département. Il n’y a pas de fermeture, parce qu’on ne réorganise pas une école avec une fermeture après la rentrée », dénonce Agnès Hennion, membre du syndicat FSU-SNUipp. À la CGT 31, on estime que ce choix est « inhumain ».

« Si jamais le DASEN ne revient pas sur sa décision, tous les élèves avec lesquels je construis une relation depuis le 1er septembre vont être redispatchés dans d’autres classes », complète Agnès Hennion, directrice d’école. Dans son communiqué annonçant le boycott du CDEN, l’intersyndicale accuse Christian Mendivé de « faire le choix délibéré de mettre en difficulté élèves et enseignants ».

Un choix nécessaire pour le rectorat

Même si l’intersyndicale a acté sa présence dans le cortège qui partira de la place Saint-Cyprien jeudi 18 septembre, la manifestation et la grève massive dans l’éducation ne devraient pas changer la donne. « J’annoncerai ce que je devais annoncer [lundi matin] mardi », affirme Christian Mendivé. Pour les opposants, il n’y aura plus la possibilité de repousser le vote, conformément au règlement du conseil départemental de l’Éducation nationale.

Le DASEN certifie qu’environ « 80 postes d’enseignants » auraient pu être sur la sellette en se fiant mathématiquement à la baisse démographique observée depuis le jour de la rentrée 2025. Huit fermetures étaient envisagées au départ, Christian Mendivé est descendu à sept suite aux discussions avec les syndicats. Selon ses déclarations, il ne devrait pas revoir sa copie d’ici mardi, ultime rendez-vous avec les syndicats et vote définitif de la carte scolaire.

Voici les écoles concernées par les ouvertures et fermetures de classes en septembre

Pour les ouvertures :

– L’école élémentaire d’Auriac-sur-Vendinelle
– L’école maternelle Jean Dargassiès, à Eaunes
– L’école maternelle de Lasserre
– L’école maternelle Belbeze, à l’Union
– L’école élémentaire de Couffinal, à Revel
– L’école maternelle Jean Jaurès, à Saint-Alban
– Le groupe scolaire Marie-Louise Dussard, à Saint-Jean
– L’école maternelle Crayons Couleurs, à Tournefeuille
– L’école maternelle Chaubet, l’école maternelle Lovelace, l’école élémentaire Gournay, l’école élémentaire de Jolimont et l’école élémentaire Canto Lauzeto, toutes les cinq à Toulouse

Pour les fermetures :

– L’école élémentaire de Marie Laurencin, à Balma
– L’école maternelle Jean Moulin, à Lévignac
– L’école maternelle de Pins-Justaret
– L’école maternelle de Vernet
– L’école élémentaire Georges Lapierre, à Tournefeuille
– La grande section de l’école élémentaire Buffon et l’école élémentaire Guilhermy, toutes les deux à Toulouse

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