Vous ne lisez pas le Dauphiné Libéré, mais les infos marquantes vous intéressent ?
Chaque mois, le média ici Grenoble vous propose la »Grevue de presse » : une sélection d’infos courtes et percutantes glanées dans la presse locale ou dans nos réseaux.
Au menu de septembre : les balles perdues du narcotrafic, des ripoux à l’Hôtel de police, ST Micro et l’armée israélienne, le prochain camp climat de Grenoble et plein d’autres infos.
Bonne lecture !
* * *
TOUJOURS PLUS DE BALLES PERDUES
Fusillades, intimidations, assassinats en pleine rue : à Grenoble, rares sont les mois sans une scène tragique rappelant la série Gomorra. Les enjeux de la guerre du deal sont énormes : fournir les 30 000 à 50 000 consommateurs de cannabis et les 15 000 à 20 000 cocaïnomans de l’agglomération rapporterait 25 à 35 millions d’euros de cash par an.
Plus les fusillades s’intensifient, plus le risque de toucher des riverain-e-s augmente. Dernier épisode glaçant : le 5 août, une balle perdue traversait la fenêtre d’un appartement de la galerie de l’Arlequin. Le 6 août, la fenêtre d’un appartement rue Jean Prévost à Fontaine.
Rappelons que le 27 mars à Saint-Martin-d’Hères, une balle traversait la vitre de la chambre d’un bébé, à 30 centimètres du lit. Le 15 novembre 2024 place Saint-Bruno, une balle se fichait dans le double vitrage d’une cuisine, sur la trajectoire d’un couple en train de dîner.
Comment sortir de cette spirale infernale ? Nous vous recommandons notre dossier : Narcotrafic à Grenoble : 5 solutions radicales.
(Dauphiné Libéré, 07/08/25)
* * *
DES RIPOUX À GRENOBLE ?
Les narcotrafiquants ont-ils une ou plusieurs taupes au sein de l’Hôtel de police de Grenoble ?
En octobre 2024, des responsables du point de deal de Saint-Bruno ont été prévenus à l’avance d’une vaste opération de police pour démanteler leur réseau. Des mois d’écoutes, de planques et d’analyses de données pour rien : les principaux suspects ont réussi à prendre la fuite et sécuriser leurs stocks. Une enquête préliminaire est en cours pour identifier le ou les informateurs au sein de la police.
Pour corrompre des policiers, l’argent ne manque pas. Chaque jour, le point de deal de Saint-Bruno générerait 20 000 euros par le trafic de stupéfiants, 15 000 euros par la revente de cigarettes de contrebande.
(Dauphiné Libéré, 27/06/25)
* * *
LA PRISON DE VARCES À 180%
415 détenus pour 232 places théoriques. Moins de 3 mètres carrés par prisonnier dans la plupart des cellules. Des matelas au sol pour dormir. En juin 2025, le Centre pénitentiaire de Grenoble-Varces a battu un nouveau record de densité.
Deux ans après la visite surprise des agents de la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté public, la situation semble encore s’empirer. Le rapport final décrivait pourtant des conditions d’hébergement « abominables » : des bâtiments non isolés et non ventilés, des murs remplis de moisissures, des cellules aux fenêtres qui ne ferment plus ou sans vitres, de nombreux fils électriques apparents et des prises descellées, des « monceaux de déchets sur les toits-terrasses », un « état d’hygiène désastreux », une cuisine « qui ne permet pas de garantir la sécurité sanitaire des aliments », des plats frais « préparés en dessous de murs souillés de moisissures », etc.
Ces observations recoupent les témoignages de détenus sur le marché noir, les rats, la crasse, des organisations parallèles dirigées par les prisonniers « les plus forts ». Cette atmosphère oppressante pourrait expliquer le fort taux de suicides dans la prison de Varces. Et le taux élevé de récidives ?
(Dauphiné Libéré, 28/06/25)
* * *
LA FIN DU JUMELAGE GRENOBLE-REHOVOT
Quelques jours après les attentats du 7 octobre, Eric Piolle annonçait la relance du jumelage entre Grenoble et la ville israélienne de Rehovot, « au nom de la fraternité et de la paix ». Pour éviter un lien institutionnel trop affirmé, il décidait de confier la responsabilité du jumelage à un « comité citoyen ».
Deux ans plus tard, Éric Piolle annonce la fin du jumelage, le comité citoyen refusant tout projet avec Rehovot tant que les massacres continuent à Gaza.
Dans un communiqué de presse cinglant, plusieurs organisations dont Urgence Palestine Grenoble se félicitent de cette première victoire, mais dénoncent le flou des décisions prises, l’absence de vote du Conseil municipal, le manque d’actes politiques forts de la mairie de Grenoble pour lutter contre le génocide en Palestine.
(Dauphiné Libéré, 24/06/25)
* * *
COMMENT ST MICRO SOUTIENT ISRAËL
Selon une nouvelle étude de l’Observatoire des Armements, l’entreprise ST Microelectronics coopère avec Israël pour concevoir des technologies militaires high tech, en particulier des capteurs de reconnaissance thermiques capables de localiser des cibles à 200 mètres.
Initialement destinés à l’automobile, ces capteurs sont implantés dans des missiles de l’armée israélienne et auraient été testés à Gaza. Pour l’Observatoire des Armements, « il est cruellement ironique de concevoir qu’une technologie développée aujourd’hui pour éviter des piétons aurait été perfectionnée au fil des bombardements de la population palestinienne. »
ST Micro vendrait également des puces à la société israélienne Semi-Conductor Device, spécialisée dans la production de drones militaires.
(ADES, 12/09/25)
* * *
LES STAGES D’AUTODÉFENSE FÉMINISTE
Dans une France qui compte désormais 10 à 12 millions d’électeurs d’extrême droite, 144 députés et plus de 3 000 militants fachos organisés, l’autodéfense féministe est plus que recommandée.
De septembre à décembre 2025, l’association Ancrage propose des stages d’autodéfense à Grenoble, pour toutes les femmes cis, mais aussi les femmes trans, les personnes non-binaires et intersexes à partir de 17 ans. Ces stages durent deux jours et sont à prix libre.
Pour plus d’infos et s’inscrire, c’est ici.
* * *
QUI FABRIQUE DES CANCERS EN ISÈRE ?
La Direction régionale de l’environnement vient de mettre à jour les résultats d’analyse des rejets industriels de PFAS en Isère. L’usine Vencorex de Pont-de-Claix bât tous les records avec plus de 5 kilos de rejets par jour. L’usine ST Micro de Crolles est également dans le collimateur, comme de très nombreux sites industriels du département.
Ces résultats confirment l’enquête cartographique choc du journal Le Monde sur la contamination généralisée du territoire et des corps humains par les substances per- et polyfluoroalkylées ultratoxiques employées pour fabriquer des plastiques, des peintures, des pesticides, des textiles imperméables ou des poêles anti-adhésives.
Les zones les plus touchées de l’agglomération grenobloise sont consultables sur une carte interactive.
(Dauphiné Libéré, 17/07/25)
* * *
BAYER-MONSANTO, PAS VU PAS PRIS
Si les PFAS étaient roses fluo. Si le glyphosate était phosphorescent. Si les molécules industrielles toxiques étaient visibles et traçables. Si le capitalisme industriel ne pouvait pas masquer ses désastres sanitaires par la dispersion et la dilution.
Après 7 ans de procédures, le tribunal judiciaire de Vienne ne reconnaît pas la responsabilité de Bayer-Monsanto dans les graves malformations de Théo Grataloup, né en 2007 avec une atrésie de l’oesophage.
Spécialisée dans les voyages équestres, Sabine Grataloup utilisait régulièrement du glyphosate pour désherber la carrière de ses chevaux. Elle est convaincue que son fils a été contaminé un jour où elle effectuait un désherbage chimique, lorsqu’elle était enceinte de 3 à 4 semaines, au moment où l’oesophage et la trachée du foetus se forment.
Les avocats de la multinationale ont su exploiter les moindres failles du dossier, en particulier l’impossibilité de prouver à 100% que le pesticide utilisé par la famille Grataloup contenait du glyphosate produit par Monsanto. Pas vu, pas pris.
Théo a subi 54 opérations chirurgicales depuis sa naissance. Il a adressé un message poignant au président de la République : Combien faudra-t-il de victimes encore pour que vous interdisiez cet herbicide ?
Depuis que l’industrie chimique existe, jamais un produit n’a été autant répandu dans l’environnement, et donc dans nos corps. Le taux de contamination est tel que nos urines contiennent généralement plus d’un nanogramme par millilitre. Ce taux est généralement plus faible pour les personnes consommant des produits bio.
Et alors ? Est-ce si grave ? Le glyphosate est-il réellement toxique, oui ou non ? Pour une réponse claire, nous vous recommandons une interview de Stéphane Foucart : Un scandale planétaire digne d’un thriller.
(Dauphiné Libéré, 01/08/25)
* * *
NEYRPIC SUR LE TITANIC
Déjà 3,5 millions de client-e-s depuis janvier, probablement 5 millions d’ici la fin de l’année. Moins d’un an après son ouverture controversée, le succès du centre commercial Neyrpic est redoutable. Une grande partie de la population raffole clairement du concept de Shopping Center à l’américaine, un parc d’attraction capitaliste avec plein d’activités pour les enfants.
En plein désastre climatique et social, le consumérisme poursuit sa course infernale. À quel moment les boutiques du Titanic vont-elles commencer à désemplir ?
(Dauphiné Libéré, 11/07/25)
* * *
LE CAMP CLIMAT GRENOBLE
Le méga-feu dans l’Aude vous a sidéré ? Le dernier rapport du GIEC et ses scénarios d’emballement climatique vous donnent l’impression de vivre un cauchemar au ralenti ?
Pour s’organiser face à l’inaction climatique, Alternatiba et ANV-COP21 Grenoble préparent un nouveau Camp Climat du 26 au 28 septembre aux Jardins de Malissoles (Varces). Venez tisser des liens, élaborer des stratégies et vous former entre personnes conscientes du désastre en cours.
Pour plus d’infos et s’inscrire, c’est ici.
* * *
QUI RESPECTE L‘ENCADREMENT DES LOYERS ?
Depuis le 20 janvier, un système d’encadrement des loyers est expérimenté dans 21 communes de l’agglomération grenobloise : Le Fontanil-Cornillon, La Tronche, Meylan, Domène, Murianette, Venon, Gières, Seyssins, Eybens, Poisat, Bresson, Claix, Varces-Allières-et-Riset, Saint-Egrève, Sassenage, Fontaine, Grenoble, Saint-Martin-d’Hères, Seyssinet-Pariset, Le Pont-de-Claix et Echirolles. Au total, plus de 65 000 locataires sont concerné-e-s.
Dans ces communes, les loyers ne doivent pas excéder 20% du loyer de référence fixé par l’Observatoire des loyers de la région grenobloise. Ce loyer avoisine actuellement les 11 euros par mètre carré.
Cette loi est-elle respectée ? Selon la Fondation pour le logement, 45% des loyers du parc immobilier privé dépassent encore les prix établis par la préfecture. Si un propriétaire ne respecte pas l’encadrement des loyers, il est censé payer une amende de 5 000 euros.
Pour une critique constructive de l’encadrement des loyers, nous vous recommandons l’analyse du DAL Isère : Encadrement des loyers, une avancée en trompe l’oeil !
(ADES, 12/09/25)
* * *
LE NOMBRE ET LA RADICALITÉ
Terminons par la belle surprise politique de la Rentrée : le mouvement Bloquons tout.
Le 10 septembre, le blocage du pays n’a pas eu lieu, mais une marée humaine a envahi les rues de Grenoble. Quelle foule ! 11 000 manifestant-e-s selon la police, 30 000 selon certaines organisations. Le matin, les barrages filtrants ont réuni plusieurs centaines de personnes, avec un niveau élevé de répression.
Est-ce le début d’un puissant mouvement social ? Face à ce gouvernement de vieux riches et leur déferlante de mesures inégalitaires, liberticides et climaticides, nous savons désormais que le nombre ne suffit pas. Il nous faut aussi de la radicalité. La force du mouvement Bloquons tout est de mettre en avant ce qui terrorise clairement le patronat : le blocage économique du pays. Réussirons-nous à construire ce rapport de forces ?
Prochaine action : une grande manifestation interluttes et intersyndicale jeudi 18 septembre à 10h au départ de la gare de Grenoble.
* * *
Cette revue de presse vous a intéressé ?
Nous vous recommandons la revue de presse de l’été 2025 sur les futures réquisitions à Grenoble, une cartographie locale de l’extrême droite, les révélations sur le cadmium et plein d’autres infos.
N’hésitez pas à consulter aussi la revue de presse de mail 2025 sur une bombe chimique à retardement à Vencorex, un Grenoblois dans l’Affaire du Siècle, la fin du Thé à coudre, le sabotage d’une station-service et plein d’autres infos.
Enfin, vous trouverez dans la revue de presse d’avril 2025 des infos sur une victoire du collectif « Bouge ta Pref », l’effet des bibliothèques gratuites, le lancement de la Sécurité sociale de l’alimentation et plein d’autres actualités.