Si l’Île-de-France est logiquement la région française la plus touchée par le squat, elle est talonnée par ce territoire. Une surprise.
Ces dernières années, le phénomène du squat a connu un essor inquiétant. Si une loi votée en 2023 essaie de faciliter l »expulsion des occupants illégaux, la tendance demeure très forte. Derrière l’Île-de-France, une autre région se distingue dans l’Hexagone.
Île-de-France : un paradis pour les squatteurs
Sans grande surprise, c’est l’Île-de-France qui détient la palme de la région qui subit le plus de squats en France. Près des trois quarts des départements impactés par les occupations illégales de propriétés se situent à Paris et ses alentours. Zone la plus dense de France, mais aussi sujette à la pauvreté, la région francilienne est malheureusement un terreau fertile pour la prolifération de ce phénomène.
L’expansion des squats dans ces territoires est également liée au manque de construction par rapport aux demandes de logement – et ce y compris lorsqu’il s’agit de logements sociaux. L’augmentation substantielle des prix sur le marché de l’immobilier et la baisse générale du pouvoir d’achat sont autant de raisons qui expliquent la flambée des squats. Mais derrière l’Île-de-France, une autre région est marquée par le phénomène. Et ce n’est pas forcément celle à laquelle on pense instinctivement.
La région surprise où les occupations illégales fleurissent
Assez curieusement, c’est la Gironde, et plus particulièrement la zone métropolitaine de Bordeaux, qui est la plus touchée par le fléau des squats. Début 2023, il était ainsi dénombré 150 lieux occupés illégalement, par près de 2000 personnes. Tous, ou presque, se situent dans la métropole bordelaise.
Pour expliquer l’ampleur de ce phénomène local, les autorités bordelaises estiment que l’attractivité économique de la commune pour les populations étrangères joue un rôle important. Mais il y a également d’autres raisons aux chiffres évoqués plus haut : l’abandon de bâtiments appartenant à la ville, dans lesquels des individus sans capacité de se loger se sont installés. On relève ainsi que 20 % des bâtiments publics sont frappés par des occupations illégales. Un chiffre colossal.
Un squatteur dans ma maison : que dit la loi ?
En France, la loi est claire sur la question du squat : occuper le domicile d’autrui sans droit ni titre constitue une infraction pénale. Depuis la loi de décembre 2020, les propriétaires et locataires victimes d’un tel acte disposent d’une procédure accélérée pour récupérer leur logement. Ils peuvent saisir la préfecture, qui doit intervenir sous 48 heures afin d’ordonner l’évacuation forcée des occupants illégaux, sans passer par une longue procédure judiciaire. Cette règle s’applique exclusivement aux résidences principales, protégées de manière renforcée par le Code pénal.
Dans les autres cas, comme une résidence secondaire ou un logement vacant, la procédure est plus complexe. Le propriétaire doit alors saisir le tribunal judiciaire afin d’obtenir une décision d’expulsion. Les délais peuvent s’étendre sur plusieurs mois, le temps que la justice statue, même si la notion de « trouble de jouissance » peut accélérer le dossier. Dans tous les cas, la loi interdit formellement aux propriétaires de procéder eux-mêmes à l’expulsion sous peine de sanctions pénales, car seule la force publique est habilitée à agir.
