Elle a emporté, en l’espace de trois ans, la vie d’au moins 50 000 habitants à Marseille, soit près de la moitié de la population, avant de se propager à travers la région, du Comtat-Venaissin au Languedoc, où plus de 100 000 personnes ont également succombé. Cette épidémie de peste a semé la mort à partir du printemps 1720.

C’est la cargaison du Grand Saint-Antoine, un vaisseau marchand arrivant du Proche-Orient les cales pleines d’étoffes, de soieries et autres tissus porteurs du bacille responsable de la peste, qui a été identifiée comme étant à l’origine de cette hécatombe. Ce voilier trois-mâts a ensuite brûlé dans une calanque de l’île de Jarre où il mouillait.

« Présenter l’épave aux Marseillais, un rêve »

Ce n’est qu’en 1978 que l’épave du Grand Saint-Antoine a été localisée. De manière assez fortuite, ce qui rend son histoire encore plus passionnante. Après avoir repéré des morceaux de bois à une douzaine de mètres de profondeur, au niveau de l’île de Jarron, Daniel Moussynat, plongeur aguerri, avait fait part de sa trouvaille à un ami, Christian Barsacq qui venait de lire Marseille, ville morte, livre de Charles Carrière relatant cet épisode de peste et notamment l’incendie du…