“Donald Trump a eu droit aux fastes royaux – cortèges, cadeaux et défilé aérien – lors de la première journée de sa deuxième visite d’État au Royaume-Uni”, une journée qui s’est achevée par un banquet d’État, bien loin “de ses détracteurs”, rapporte The Guardian.

Car après avoir atterri en hélicoptère dans le parc du château de Windsor mercredi matin, “Trump a rejoint le roi Charles en calèche, mais le cortège est resté dans le domaine royal et hors de portée du public”, alors que des milliers de personnes “exprimaient leur colère à Londres lors d’une manifestation de la Coalition Stop Trump”, note le quotidien britannique.

Mais pour le New York Times, il y a fort à parier que le président américain n’était guère préoccupé par les défilés londoniens, “plus heureux que jamais” à la table du banquet, traité “comme un roi par un vrai roi” et entouré de “quelques-unes des personnes les plus riches, les plus influentes et les mieux connectées au monde” – parmi lesquelles le patron d’Apple, Tim Cook, et le magnat de la presse Rupert Murdoch.

Cette soirée “semblait être un nouveau sommet pour M. Trump”, ajoute le quotidien new-yorkais, “une démonstration éclatante des puissants de ce monde se surpassant pour s’attirer (ou conserver) les bonnes grâces d’un président dont le second mandat a été marqué par des démonstrations de force brute”.

Trump “n’est pas le bienvenu”

Le roi Charles III a prononcé le premier discours. “Le lien qui unit nos deux nations est véritablement remarquable”, a déclaré le souverain. “En renouant ce lien ce soir, nous le faisons avec une confiance inébranlable en notre amitié et en notre engagement commun pour l’indépendance et la liberté”.

Donald Trump, lui non plus, n’a guère lésiné sur les compliments et les superlatifs, déclarant notamment que “depuis des décennies, Sa Majesté le Roi a incarné la force d’âme, la noblesse et l’esprit de la monarchie et du peuple britanniques”.

Le Daily Telegraph reconnaît avoir apprécié le ton adopté mercredi par le président américain, souvent imprévisible. “Tantôt bonimenteur de foire, tantôt dirigeant à la mâchoire de granit, tantôt commentateur de Fox News”, c’est pour une fois “l’homme d’État” qui s’est exprimé mercredi soir à Windsor, estime le quotidien conservateur. “Il a joué la bonne partition dans la bonne tonalité”.

Les milliers de personnes manifestant à Londres pendant ces agapes étaient loin de partager cet avis et tenaient à faire passer le message que Donald Trump “n’était pas le bienvenu”, observe la BBC. “Certains manifestants portaient des pancartes sur lesquelles étaient inscrits des slogans tels que ‘non au racisme’, ‘non à Trump’ et ‘arrêtez d’armer Israël’”.

“D’autres portaient des versions plus petites du dirigeable Baby Trump de 6 mètres qui avait survolé la foule lors des manifestations contre la première visite d’État du président en 2019”, ajoute le diffuseur britannique.

“Flatter l’ego” de Trump

Et si le président américain “ne s’adressera à aucun moment à la foule ni ne se déplacera dans le centre de Londres” lors de sa visite, les manifestations “espèrent qu’il les verra au moins à la télévision et souhaitent que les dirigeants britanniques ressentent leur colère face à l’octroi à Trump d’une deuxième visite d’État sans précédent”, remarque le Washington Post.

Pour les détracteurs de Donald Trump, cette deuxième visite est “largement perçue comme une manière de flatter l’ego du président et de tenter de limiter ses menaces de droits de douane sur les produits britanniques et de l’empêcher de couper l’aide à l’Ukraine”, souligne le quotidien américain.

Jeudi, le locataire de la Maison-Blanche s’entretiendra avec le Premier ministre britannique Keir Starmer et “il est probable que plusieurs points de divergence potentiels surgissent, notamment sur Israël” mais “Starmer espère que la visite sera axée sur les investissements au Royaume-Uni”, observe The Times.

“Le gouvernement a déclaré que le Royaume-Uni avait obtenu 150 milliards de livres (173 milliards d’euros) d’investissements de la part d’entreprises américaines, dont 90 milliards (104 milliards d’euros) du gestionnaire d’actifs Blackstone, ainsi que d’importants investissements technologiques”, ajoute le titre britannique.