Des images rares dans des endroits habituellement bondés. Certaines stations étaient complètement désertes aux heures de pointe ce jeudi matin, jour de mobilisation sociale nationale, selon les journalistes du Parisien présents sur place. Au global, la situation est « perturbée », mais pas « bloquée » dans les transports parisiens.

Gare de Lyon par exemple, notre reporter décrivait à 8 heures une « ambiance de jour férié ». Même sur la ligne 1 du métro parisien – l’une des 3 lignes automatiques qui fonctionnent normalement ce jeudi – l’affluence était bien en deçà de la normale.

Paris, France, le 18 septembre 2025. Grève SNCF Gare de Lyon
photo : LP / Olivier CorsanParis, France, le 18 septembre 2025. Grève SNCF Gare de Lyon
photo : LP / Olivier Corsan Un quai du métro à la gare de Lyon le 18 septembre. LP/Olivier CorsanUn quai du métro à la gare de Lyon le 18 septembre. LP/Olivier Corsan

À la Gare du Nord, constat similaire. Des voyageurs étaient présents dans la matinée, mais en bien moins grand nombre qu’habituellement.

Selon nos reporters, il y a une forte présence policière à la Gare du Nord, avec des CRS surveillant les entrées et des patrouilles de la sûreté ferroviaire. Un important dispositif de forces de l’ordre a aussi été signalé dans et autour de la gare de Lyon. Des policiers sont postés devant certains portillons permettant d’accéder aux quais afin d’éviter toute intrusion. Ils procèdent aux fouilles de sacs des personnes soupçonnées d’être des activistes, selon nos reporters sur place.

La SNCF a indiqué à l’AFP jeudi matin que le « plan de transport » était « conforme aux attentes », avec neuf TGV sur dix en circulation, un Intercités sur deux et trois TER sur cinq.

La situation n’est « pas bloquée »

De manière plus générale, les transports en commun franciliens sont comme prévu très perturbés jeudi matin, mais la situation est globalement calme dans le reste de la France, tandis que plusieurs blocages de dépôts de bus ont été rapidement levés. La situation est « perturbée », mais « pas bloquée », a observé le ministre des Transports démissionnaire, Philippe Tabarot, jeudi matin.

Dans le métro parisien, la couleur avait été annoncée dès mardi : à l’exception des trois lignes automatiques, les rames ne circuleront qu’aux heures de pointe, entre 6h30 et 9h30 puis entre 16h30 et 19h30, et moins fréquemment que d’habitude. Mais la situation est finalement meilleure que prévu sur certaines lignes, a affirmé à l’AFP un porte-parole du transporteur.

À Châtelet – Les Halles, dans le grand hall qui relie RER et métros de la plus grande gare souterraine d’Europe, à 7h30, une annonce conseillait aux voyageurs de limiter leurs déplacements ce jeudi. Le message a été partiellement entendu : à 8 heures, les quais étaient bondés, et le temps d’attente non affiché, a constaté une journaliste de l’AFP.

Gare Saint-Lazare, sur le quai du RER E, Sandra Da Veiga, femme de ménage de 47 ans, a pris son train à 5h30 (contre 5h07 d’habitude). « Beaucoup de monde, plus que d’habitude, mais ça allait ».

À Paris, elle devait se rendre à plusieurs endroits jusqu’à 16h00 pour faire le ménage dans des bureaux ou chez des particuliers, mais ses rendez-vous suivants ont été annulés à cause des transports qui ne lui permettent pas de sillonner la ville. « Je me dépêche de rentrer chez moi avant que les transports s’arrêtent à partir de 9h30 », explique-t-elle.

70 % des bus RATP fonctionnent normalement

À Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise), vers 7 heures, le RER D circulait toutes les 6 à 12 minutes, permettant aux usagers de ne pas accumuler trop de retard, au prix de rames un peu plus remplies que d’habitude, a observé un journaliste de l’AFP. Côté autobus, 70 % des lignes de bus exploitées par la RATP doivent fonctionner normalement ou presque, selon la régie.

« Quelques piquets de grèves » étaient dressés devant des dépôts tôt ce matin mais « les bus sortent », a assuré le porte-parole de la RATP. Le trafic sera donc là aussi « conforme aux attentes », selon le transporteur public.

Vidéo18 septembre : blocage d’un dépôt RATP à Paris

Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a affirmé ce jeudi matin qu’un « certain nombre de blocages », notamment de dépôts de bus autour de Paris, avaient été levés par les forces de l’ordre, assurant que ces dernières débloqueraient « les dépôts partout en France ».

Concernant le secteur aérien, Philippe Tabarot a affirmé qu’il n’y avait « pas de grande difficulté », à « l’exception de Bâle Mulhouse ». « En raison de la grève en France, des annulations et des retards de vols sont à prévoir », prévient cet aéroport frontalier sur son site Internet.

Sur les routes, la circulation est également faible. Au pic de bouchons ce jeudi matin vers 8 heures, Bison futé observait 571,5 km d’embouteillages à l’échelle nationale, contre 800 km en moyenne et 952 km la semaine dernière. À 10h45, il y avait 132,1 km d’embouteillages, deux fois moins que la semaine dernière à la même heure.