Plus qu’un succès, un plébiscite. En 2023, la Nuit du Droit avait attiré 650 participants au palais de justice de Saint-Etienne. Il faut dire que les organisateurs avaient mis le paquet : un clown dans le box des accusés, un cadavre crucifié au centre de la salle des pas perdus. Et, partout, des joueurs arpentant les couloirs pour résoudre les énigmes et « libérer Sébastien ».
Le plus difficile, en fait, c’était de choisir. Deux jeux, deux histoires dans un même lieu. Soit une enquête, qui avait conduit les participants jusqu’à la Maison des avocats. Soit un procès, pour lequel la grande salle des assises n’avait pas fait le poids : il a fallu retransmettre les débats simultanément dans d’autres salles d’audience.
Une enquête plus vraie que nature
À l’origine de cette proposition inédite, un quatuor d’organisateurs innovants : Faculté de droit, Tribunal judiciaire, Conseil départemental de l’accès au droit, Barreau. Les inscriptions ont été closes en à peine quinze jours, la soirée est restée dans les annales.
L’an dernier, le choix s’est porté sur les grandes plaidoiries qui ont marqué l’histoire de la justice française. Les textes de Robert Badinter ou Gisèle Halimi, lus par l’école de la Comédie de Saint-Étienne. Un grand moment.
Cette année, retour au jeu et à l’immersif. C’est à l’excellente équipe de Garance Damart (1909 Escape Game) qu’a été confié le soin de nouer l’intrigue du jeudi 2 octobre. Avec une mécanique complètement différente : pas de clowns en arme dans les salles d’audience, pas de happening dans les couloirs. Mais du plus vrai que nature. « On ne sera pas dans le spectaculaire comme il y a deux ans , explique la créatrice. L’idée est de travailler autour de la recherche de la preuve en invitant le public à résoudre une enquête. Ça va être Les Experts non pas à Miami, mais à Saint-Étienne ! ».
Avec les vrais « TIC » de la gendarmerie
Le pitch est prometteur : Sophie Parquet est accusée d’avoir blessé un policier lors de l’évasion du chef de gang Clément Barreau. Chaque session durera deux heures, avec une heure et demie d’enquête suivie d’une demi-heure de procès animée par des étudiants en droit. Il y aura des interrogatoires à écouter, des tapissages à surveiller, des véhicules ou images de vidéosurveillance à examiner, un médecin légiste à décrypter. Et des scènes de crime décortiquées par les vrais TIC (techniciens en identification criminelle) de la gendarmerie de la Loire. ADN, empreintes et suspense.
Pour le côté pédagogique, les quatre organisateurs de la Nuit du Droit rappellent que « depuis maintenant six ans, cette soirée anniversaire de notre Constitution est consacrée au droit, discipline encore trop méconnue de nos concitoyens. Le droit régit tous les aspects de notre vie et ceux de la société dans laquelle nous évoluons. Il protège les libertés, permet le règlement pacifique des conflits et assure le bon fonctionnement de la vie économique et sociale ».
La Nuit du Droit est « une occasion unique de rencontrer sans barrière les professionnels du droit, ceux qui le créent, l’enseignent et l’appliquent. Les manifestations organisées pour cette soirée ont pour objectif de mieux faire connaître le droit, ses principes, ses institutions et ses métiers ». Et, à Saint-Etienne, d’offrir au public le plaisir d’emporter en fin de soirée l’image d’une Justice audacieuse et moderne.
Le jeudi 2 octobre, trois sessions de jeu (18 h, 19 h et 20 h 30), chacune limitée à 200 participants ou quarante équipes de trois à six joueurs maximum. Présentation trente minutes avant le début de la session, fermeture des portes cinq minutes avant le lancement du jeu.
Le nombre maximal de participants ayant déjà été atteint, les inscriptions sont closes.