18 septembre, en direct : manif, blocages et interpellations, suivez la situation

250 cortèges et 900 000 manifestants sont attendus à travers tout le pays ce jeudi 18 septembre 2025. Alors que les premiers cortèges se sont élancés à Marseille et Nantes, des heurts ont aussi éclaté à Paris.

L’essentiel

  • La journée de grève du jeudi 18 septembre s’annonce historique, près de 900 000 personnes pourraient descendre dans les rues pour manifester leur colère. Au total, 80 000 gendarmes et policiers seront déployés sur tout le territoire.
  • 99 personnes ont été interpellées depuis ce matin, dont 15 en région parisienne, et 33 personnes ont été placées en garde à vue, selon les derniers chiffres de la police et de la gendarmerie. Le ministère de l’Intérieur a recensé 476 actions dont 341 sur la voie publique et 135 blocages.
  •  Les cortèges, près de 250, sont prévus dans les grandes villes françaises à Toulouse, Nice, Lyon ou encore à Nantes. À Paris, il devrait réunir entre 50 000 et 100 000 personnes. À Marseille, un cortège composé de 15 000 manifestants s’est élancé en fin de matinée depuis le Vieux-Port avec à l’intérieur, le leader insoumis, Jean-Luc Mélenchon.
  • Tôt ce matin, la situation s’est rapidement envenimée, policiers et manifestants se sont affrontés dans le 20e arrondissement de Paris, les uns à coups de matraque et de gaz lacrymogène tandis que les contestataires répondent avec des fumigènes, bloquant le dépôt de bus de la rue de Lagny. Des heurts ont également été signalés à Nantes en marge d’un cortège;
  • Le ministre démissionnaire de l’Intérieur Bruno Retailleau a indiqué ce matin que l’Etat sera « intraitable et implacable. Les gendarmes iront au contact et seront très mobiles pour ne supporter aucun désordre, aucune atteinte aux biens ni aux personnes ». Pour l’heure, les actions sont « moins intenses que prévues », assure-t-il.

La carte des manifestations du 18 septembre 2025

13:59 – 14 000 manifestants dont 400 violents à Lyon, selon la préfecture

À la mi-journée, la CGT dresse un premier bilan de la participation à cette journée de mobilisation et de grèves du 18 septembre 2025, à Lyon. 20 000 manifestants ont été dénombrés dans la capitale des Gaules, selon la CGT, selon la préfecture, ils sont 14 000 personnes a avoir déferlé dans les rues pour l’instant, dont 400 individus violents.

13:50 – Des fouilles avant le départ du cortège à Paris

À Paris, le départ de la grande manifestation, place de la Bastille, est prévu à 14 heures. Mais pour se joindre au cortège, il faut d’abord passer le contrôle des forces de l’ordre qui fouillent méticuleusement les sacs des manifestants pour s’assurer que ces derniers ne disposent pas de projectile sou d’objets dangereux dont ils pourraient faire usage. À chacune des rues qui mènent à la colonne de juillet, la police est postée, précise Le Parisien. 

13:26 – Deux ou trois blessés à Lyon

Il y a entre deux et trois blessés à Lyon. Le Parisien évoque un bilan de la préfecture de Lyon faisant état de trois personnes blessées lors des heurts survenus plus tôt dans la matinée : un journaliste, un manifestant et un policier qui aurait été blessé par un tir de mortiers. Le Progrès rapporte un bilan de la préfecture comptant deux blessés, un journaliste et un policier qui aurait perdu une dent. Toutes les personnes touchées ont été prises en charge.

13:21 – Des échanges de tirs et de légers à Nantes

La situation s’est tendue à Nantes et des heurts ont éclaté à la mi-journée selon la préfecture. « Un groupe d’individus à risque s’est formé en tête de manifestation à Nantes et a jeté après sommations des projectiles sur les policiers », indique la préfecture qui ajoute que « les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes ». Les CRS sont présents en nombre autour de la manifestation. Sur les réseaux, un journaliste pour LeMédia évoque aussi une grenade de désencerclement et une « nasse mobile » qui a exacerbé les tensions qui semblent, depuis, être retombées.

13:12 – Des manifestants quittent le ministère de l’Economie après l’avoir occupé quelques minutes

La tension est montée près du ministère de l’Economie à la mi-journée. Une cinquantaine de manifestants ont pénétré dans l’enceinte du ministère et y sont restés pendant une dizaine de minutes sans que la sécurité, dépassé, ou les forces de l’ordre interviennent. Ils ont occupé le parvis du ministère et y ont allumé un fumigène en scandant des slogans comme « Bercy t’es foutu les travailleurs sont dans la rue » et « Tous ensemble, tous ensemble, grève générale ». Ils sont ensuite repartis selon les informations de RMC. « On a réussi à envahir, c’est bon ! Le but c’est qu’il n’y ait pas 50 mecs en garde à vue donc on va repartir tranquillement », a glissé un responsable syndical au Parisien, tandis qu’un meneur de l’intrusion a lancé un « désolé pour le dérangement » au moment du départ.

13:04 – 94 interpellations dans tout le pays

94 personnes ont été interpellées dans tout le pays, selon les derniers chiffres de la police et de la gendarmerie. Parmi elles, 32 ont été placées en garde à vue. Selon la préfecture de police de Paris, 15 interpellations ont eu lieu à Paris et en petite couronne.

12:58 – Quelques heurts éclatent à Lyon

Des premiers heurts se sont produits à Lyon selon les informations du Progrès et les images de BFMTV. Le journal local rapporte des tirs de mortier et de projectiles de la part des manifestants qui ont entraîné une charge des forces de l’ordre ainsi que des tirs de gaz lacrymogène au niveau de Saxe-Gambetta. Ces mesures ont eu pour effet de disperser les manifestants dans des rues adjacentes. Selon BFMTV, les heurts n’ont pas duré longtemps. La préfecture compte toutefois deux blessés, dont un journaliste d’après les précisions du Progrès.

12:51 – 15 000 manifestants dans les rues de Marseille

Selon le bilan définitif de la préfecture des Bouches-du-Rhône, la manifestation du 18 septembre a réuni 15 000 manifestants à Marseille. Le défilé touche bientôt à sa fin.

12:27 – Nouveau bilan de 79 interpellations

Nouveau bilan de mi-journée. Le nombre d’interpellations grimpe à 79 dans toute la France, selon Le Figaro, après un précédant communiqué à 11 heures par le ministre démissionnaire de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui faisait état de 58 interpellations.

11:56 – Avec Mélenchon, le cortège marseillais s’est élancé

À Marseille, le cortège s’est élancé avec à l’intérieur, le leader historique de LFI, Jean-Luc Mélenchon. Selon la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, 13 000 manifestants sont rassemblés le long d’un grand cortège qui comprend de nombreuses organisations syndicales et politiques comme la CGT, FO, le PCF ou encore le PS et EELV.

11:48 – « Toute la gare (du Nord) est ceinturée de bleu »

Une centaine de manifestants sont réunis à une centaine de mètres de la gare de Lyon (XIIe). « Des cagettes et palettes de bois sont brûlées avant la prise de paroles des syndicalistes lors d’une assemblée générale », précise Le Parisien.

De leur côté, les forces de l’ordre se préparent, Gare du Nord, en cas de débordements. « Elles sont déployées en nombre mais pour l’instant, la situation reste calme », précise Le Figaro. « À la voie 36, les forces de l’ordre refusent l’accès aux personnes n’ayant pas de carte d’agent SNCF. À l’extérieur, toute la gare est ceinturée de bleu », abonde Le Parisien.

11:32 – Le cortège lyonnais prend du retard

« Le rendez-vous de la manifestation a été fixé à 11 heures devant la Manufacture des Tabacs. Les manifestants arrivent doucement ces dernières minutes. Ils sont déjà plusieurs milliers. Mais le gros quart d’heure de retard lyonnais risque de durer un peu plus longtemps que d’habitude », indique Le Progrès. Mathilde Panot (LFI) fait notamment partie du cortège lyonnais et pose avec des soutiens à Gaza sur place.

11:23 – « Aucune perturbation sur les réseaux de transport » à Toulouse

À Toulouse, la préfecture de la Haute-Garonne fait un premier bilan de cette journée de mobilisation et observe que « depuis 6 heures ce matin, des tentatives de blocages ont été constatées devant plusieurs lycées, facultés ainsi que sur certaines voies de circulation », relaye Actu Toulouse. Toutefois, « aucune perturbation n’est signalée au niveau des péages autoroutiers ni sur les réseaux de transport », apprend-on.

11:18 – Des « actions moins intenses que prévues », dit Retailleau

Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, fait état de 230 actions à 10 heures sur la voie publique dans toute la France dont 95 tentatives de blocages de site. Il évoque des « actions moins intenses que prévues, sans doute déstabilisées par la présence massive des forces de l’ordre » et recense 58 interpellations dont 11 à Paris. Des propos relayés par Le Parisien.

11:08 – Partout en France, des universités bloquées

Selon Le Parisien, le campus de la fac de sciences de Montpellier (Hérault) est totalement bloqué par une cinquantaine de personnes, comme la faculté Jean Jaurès de Toulouse (Haute-Garonne). A la faculté de droit d’Amiens (Somme), « des barrières et des chaînes sont installées mais les accès ont été réouverts ». « D’autres actions du genre sont à noter à Nantes (Loire-Atlantique), Poitiers (Vienne), Brest (Finistère) ou Caen (Calvados) », précise le quotidien francilien.

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Manifestations du 18 septembre : à Paris et en France, où sont les cortèges ? CARTE

Des grèves dans plusieurs secteurs le 18 septembre

En plus des manifestations, des grèves ont lieu dans de nombreux secteurs, à commencer par celui des transports. La SNCF et la RATP sont particulièrement touchées. Les perturbations sont notables, notamment en Île-de-France.

L’Education nationale est également au rendez-vous, des écoles primaires aux universités. Enseignants, étudiants et lycéens entendent dénoncer la baisse des moyens et des conditions de travail jugées intenables. Du côté des professions de santé et paramédicales, pharmaciens et kinésithérapeutes ont fermé leurs établissements pour alerter sur l’érosion de leurs revenus et la fragilisation du système de remboursement. Le secteur de l’énergie, très mobilisé, réclame pour sa part des augmentations salariales et une réduction de la TVA sur l’électricité et le gaz. Les actions promises ne se limitent pas aux arrêts de travail. Le collectif « Bloquons tout » a annoncé des blocages routiers et des actions de désobéissance civile, destinés à compléter les cortèges syndicaux.

Au-delà des modalités pratiques, les revendications convergent autour de quelques priorités : l’abandon des mesures les plus dures du budget, la défense des retraites, une fiscalité plus juste, le renforcement des services publics et une hausse générale des salaires et des pensions. Pour les syndicats, il s’agit de faire reculer un gouvernement accusé de privilégier l’équilibre comptable au détriment de la cohésion sociale.

Cette mobilisation constitue également un test politique. Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, hérite d’un budget largement préparé sous François Bayrou. Quelques concessions ont déjà été annoncées, comme le retrait de la suppression des jours fériés, mais elle ce recul est considéré comme insuffisant par les manifestants. Si le 18 septembre 2025 rassemble massivement, la pression pourrait s’accentuer sur l’exécutif pour amender plus largement son projet.

La réussite de cette journée dépendra toutefois de l’ampleur réelle de la mobilisation. Le 10 septembre, la colère s’était exprimée de manière disparate, avec des actions citoyennes parfois difficiles à évaluer. Les syndicats espèrent cette fois fédérer et donner une cohérence à la contestation. Le gouvernement, lui, observe attentivement. Entre menace de paralysie et nécessité de composer avec l’opinion, le rapport de force qui se jouera ce jour-là pourrait bien donner le ton des prochains mois sociaux en France.