Jimmy Fallon, animateur du Tonight Show

NBC

Jimmy Fallon, animateur du Tonight Show

TALK SHOW – Au(x) suivant(x). Quelques semaines après Stephen Colbert, Jimmy Kimmel a, à son tour, été évincé. Le talk-show Jimmy Kimmel Live diffusé sur ABC a été suspendu après des propos du présentateur sur la mort de Charlie Kirk. Une décision immédiatement saluée par Donald Trump.

Sur son compte du réseau Truth Social, le président américain a réagi avançant qu’il s’agissait d’une « excellente nouvelle pour l’Amérique ». Puis, après avoir évoqué « le courage » de la chaîne d’avoir « enfin fait ce qui devait être fait » et les audiences soi-disant « catastrophiques » de l’émission diffusée depuis 2004, Donald Trump a profité de cette opportunité pour placer une cible très claire sur deux autres animateurs.

« Il reste donc Jimmy (Fallon) et Seth (Meyers), deux gros loosers, sur la fabrique à fake news NBC. Leurs audiences aussi sont désastreuses. Allez-y, NBC ! », a exhorté le président. Jimmy Fallon anime le talk-show de fin de soirée The Tonight Show Staring Jimmy Fallon tous les soirs du lundi au vendredi à 23h30 sur NBC. Immédiatement après, Seth Meyers reprend l’antenne pour le Late Night With Seth Meyers jusqu’à 1h30 du matin.

Si tous deux sont directement nommés et visés par Donald Trump, ce n’est pas pour rien. Le Tonight Show Staring Jimmy Fallon est la deuxième émission la plus regardée par les Américains, après celle de Stephen Colbert, comme le confirment les audiences récentes publiées par le site Latenighter.

Ils font partie des présentateurs de télé les plus populaires outre-Atlantique, mais aussi de ceux qui attaquent régulièrement directement le président, notamment dans leurs monologues quotidiens d’ouverture de leur programme. La chaîne NBC appartient au groupe Comcast (NBC Universal, Sky, DreamWorks), souvent critiquée par Donald Trump pour son traitement de l’actualité politique sur ses différentes chaînes.

La chasse aux Late Night Shows

Parallèlement au commentaire de Donald Trump, le président de la FCC (équivalent de l’Arcom) Brendan Carr a indiqué dans une interview à Fox News que cette décision « totalement inédite » prise contre Jimmy Kimmel marquait un « tournant » et qu’il restait « encore beaucoup de travail », évoquant lui aussi les autres talk-shows à l’antenne. Il s’est félicité que « les diffuseurs américains se décident à penser aux intérêts de leur communauté » et a qualifié les talk-shows comme celui de Jimmy Kimmel de « tribunaux bas de gamme progressistes de New York et Hollywood (…)qui renforcent des idéologies politiques étriquées. »

Jimmy Kimmel est le deuxième présentateur star à être mis en retrait. Officiellement, ABC l’a suspendu « pour une durée indéterminée », comme l’a affirmé la chaîne détenue par Disney. Une décision (que nous analysons ici) qui intervient après des propos tenus le lundi 15 septembre dans lesquels il avait évoqué le récent meurtre de Charlie Kirk, visage de la jeunesse trumpiste tué d’une balle dans le cou par un homme de 22 ans.

D’après le New York Post, l’animateur serait en train de tenter de mettre fin de manière définitive à son contrat avec ABC. Il pourrait d’ailleurs être l’invité de Stephen Colbert ce jeudi 18 septembre pour y revenir sur sa suspension.

Le précédent Colbert

Avant lui, Stephen Colbert était en effet le premier à avoir fait les frais de ce que la presse américaine qualifie de « chasse aux sorcières ». CBS avait annoncé au début de l’été le non-renouvellement de son Late Show, le plus regardé dans cette catégorie, avançant des arguments d’audience et budgétaires. Suite à cette annonce de la chaîne CBS, Jimmy Fallon et Seth Meyers étaient tous deux venus soutenir Stephen Colbert sur le plateau de son émission, ainsi que les animateurs Andy Cohen, Jon Stewart et John Oliver.

Pour rappel, le président avait posté sur les réseaux sociaux en juillet après l’annonce de la suppression de l’émission de Stephen Colbert « Il paraît que Jimmy Kimmel est le prochain sur la liste ». Ni Jimmy Fallon, ni Seth Meyers n’ont pour l’instant réagi sur la suspension de Jimmy Kimmel et les menaces (mal) déguisées de Donald Trump à leur égard.