L’Union européenne vise à interdire la vente de véhicules neufs à moteur thermique dès 2035. Mais face aux inquiétudes des constructeurs et à la stagnation du marché de l’électrique, plusieurs scénarios sont désormais sur la table.
Alors que l »Union européenne a voté d’interdire la vente de véhicules neufs utilisant un moteur thermique en 2035, les demandes des constructeurs remettent en doute cette date. Les dialogues ont repris sur cette interdiction de l’Union européenne et plusieurs scénarios se dégagent. Voici les principaux scénarios que l’on attend.
Une mesure qui montre ses faiblesses
Cette mesure faisant partie du plan « Fit for 55 » consiste à interdire la vente de véhicules neufs utilisant des moteurs thermiques dès 2035 sur la zone de l’Union européenne. Ce qui exclut également les véhicules hybrides, qu’ils soient rechargeables ou non, mais aussi les véhicules électriques avec un prolongateur d’autonomie.
Cette mesure divisait déjà lors de son adoption en 2022, mais certains constructeurs ont annoncé avoir des calendriers pour devenir 100 % électriques d’ici 2030. Toutefois, face à la stagnation des ventes de voitures électriques en Europe, ayant du mal à dépasser 20 % du marché, les constructeurs tentent d’avoir un assouplissement de la règle.
Face à la demande n’augmentant pas, le réseau de charge ayant encore des manques sur le territoire et l’instabilité économique régnant en Europe, l’industrie automobile a jugé l’objectif de 2035 « irréalisable » et a appelé les décideurs politiques européens à adopter une approche plus pragmatique fondée sur la neutralité technologique. Les dialogues ont été relancés et offrent trois scénarios probables selon nous.
Les trois scénarios possibles : L’interdiction des moteurs thermiques est maintenue
L’un des premiers scénarios serait que l‘Union européenne conserve sa position sur l’interdiction des moteurs thermiques après 2035 dans les véhicules neufs. Cela engendrerait une marche forcée vers les voitures électriques, bien que déjà bien entamée du côté des constructeurs. C’est surtout les consommateurs ne voulant pas passer au tout électrique d’ici 10 ans qui seraient les plus gênés.
Toutefois, les constructeurs internationaux, exerçant à la fois en Europe, aux États-Unis, en Chine, au Japon et dans d’autres pays émergents, devront préparer une gamme spécifique pour l’Europe. En adoptant cette interdiction dès 2035, l’Europe serait la seule région aussi sévère sur les moteurs thermiques. Il serait impossible pour les constructeurs de commercialiser des exemplaires identiques entre tous les marchés rendant encore un peu plus difficile la constitution des gammes.
Maintenir cette interdiction serait le meilleur choix pour les émissions de CO2, améliorant la qualité de vie des Européens, principalement les urbains.
Un report de l’interdiction
L’Europe pourrait aussi entendre les arguments des constructeurs visant à démontrer que le marché ne sera pas prêt pour uniquement de l’électrique en 2035. Elle pourrait choisir de reporter l’interdiction en 2040 mais dans les mêmes conditions. Ce qui peut paraître moins stressant et laisser le temps aux technologies et aux motorisations électriques de se développer naturellement et d’être parfaitement au point en 2040.
Un assouplissement vis-à-vis des moteurs thermiques (E-Fuel)
Un moyen d’assouplir les règles pour les moteurs thermiques serait de tolérer les voitures utilisant des moteurs thermiques après 2035 à condition d’utiliser des carburants dits « E-Fuel ». Il s’agit de carburants de synthèse neutres en CO2 permettant de faire fonctionner des moteurs thermiques compatibles. Cela permettrait aux passionnés de ne pas voir le moteur thermique disparaître.
Les E-Fuel sont portés par un constructeur comme Porsche qui a développé son carburant de synthèse permettant de faire vivre le plus longtemps possible son fameux Flat 6.