À l’aéroport de Nice, ce jeudi 18 septembre dès 7h du matin, une quinzaine de chauffeurs VTC jouent au chat et à la souris avec les forces de l’ordre, qui veulent à tout prix éviter un blocage. Emmenés par Mehair Bouhlel, secrétaire général FO VTC 06, les manifestants filtrent les VTC non grévistes qui passent, pour ralentir la circulation. Ils avaient envisagé de faire une opération escargot jusqu’à Antibes via l’A8, mais finalement, la mobilisation est moins importante qu’attendue.
« Nous sommes ici pour défendre la dignité et l’avenir de notre métier, explique Mehair Bouhlel. Les chauffeurs VTC subissent une précarisation sans précédent: tarifs au rabais, contrôles abusifs, absence de protection sociale, concurrence déloyale… On en appelle à l’État et aux plateformes: assez de mépris, assez de promesses, nous voulons des actes concrets. Le gouvernement parle du budget 2026: il est temps que ce budget serve à investir dans la régulation, la sécurité et la justice sociale pour les chauffeurs. »
« Je ne sors même pas un Smic »
Les revendications sont toujours les mêmes: moratoire sur les examens VTC, renforcement de la formation, gel des cartes VTC, régulation claire et équitable des plateformes, et un dialogue avec le gouvernement.
Nathalie, une Cannoise de 40 ans d’origine chinoise, est chauffeuse VTC depuis 3 ans. C’est sa première manifestation. « On ne peut plus travailler, on perd de l’argent, se désole-t-elle. Et on a aucun soutien du gouvernement. » Elle adore son métier, mais n’y arrive plus. Et envisage sérieusement de quitter la France, où elle est arrivée il y a 10 ans. « J’ai investi dans une Tesla, je travaille 70 heures par semaine, je paye 500 d’assurance par mois, et je sors même pas un Smic, poursuit-elle. Donc je soutiens le mouvement de grève, mais l’année prochaine j’arrête, c’est plus possible, je préfère faire n’importe quel autre travail. La police ne nous aime pas, les taxis de nous aiment pas, et tous les prix ont explosé, sauf le prix de la course qui a baissé de 20% en moyenne. Les plateformes prennent des milliards et payent zéro taxe en France, et nous, il nous reste que des cacahuètes. »
L’opération s’est globalement déroulée dans le calme, et les manifestants ont levé le camp aux alentours de 11h30.