Publié le
19 sept. 2025 à 6h08
Elle a lancé son activité depuis 6 ans, et c’est la première fois qu’elle lance une collection lors d’un événement public. Nous avons rencontré Maïté Bailleul, créatrice de robes de mariée personnalisées sur mesure, lors de la présentation de sa nouvelle collection, dans une galerie d’art à Lille. Ses « show-room » et atelier se situent à Lys-lez-Lannoy, près de Roubaix (Nord).

Maïté Bailleul n’utilise que des matières de haute qualité, à majorité française : soies de Lyon, dentelle de Calais… ©Anne-Sophie Hourdeaux/Croix du NordDes robes exceptionnelles créées à deux pas de Lille
« Aurora », c’est le nom de la nouvelle collection toute en blancheur de Maïté Bailleul, créatrice. « Cela évoque le conte ‘La Belle au bois dormant’, une jeune fille qui s’éveille. Je voulais proposer une parenthèse poétique, de l’obscurité à la lumière, entre tradition et mode ». Chaque robe porte un nom : Eléanore, Flora, Esmée… Certaines sont très épurées, simples, d’autres très travaillées avec beaucoup de dentelles… « les plus simples sont souvent celles qui demandent le plus de temps, car elles doivent être parfaites, le moindre défaut se voit ».
Le style « Maïté Bailleul » : féminin jusqu’au bout de la dentelle
Maïté Bailleul fait partie du tout petit cercle des créatrices de robes de mariée personnalisées sur mesure, elles sont une dizaine dans le Nord, « chacune avec son style ». Mais justement, c’est quoi, le style Maïté Bailleul ? « Ce sont les belles matières, la soie, la dentelle. Mon style est féminin, avec beaucoup de transparence, de fentes, de dos nus. J’habille plutôt des femmes qui s’assument, des 30-35 ans ».
Ses modèles évoquent toujours l’élégance, le souci du détail, et le blanc. « J’aime la tradition. Je fais un peu de couleur rosée, crème, mais je reviens toujours au blanc ! »

Modèle Eléanore en dentelle de Calais. ©Anne-Sophie Hourdeaux/Croix du NordSon parcours : une belle expérience à Paris
Maïté, originaire d’Hem, a créé son entreprise en 2020. Elle avait déjà une belle expérience derrière elle. « J’ai étudié à Esmod Roubaix, puis j’ai réalisé un stage à Paris chez une créatrice de robes de mariée. C’est un peu le hasard, je n’avais pas forcément l’idée de me tourner vers ce milieu. Mais cela m’a plu ! Alors, j’ai continué chez différentes marques de haute couture à Paris pendant 10 ans. »
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C’est beau dans son métier de voir des gens heureux tous les jours ! je veux que les femmes se sentent belles, qu’elles dépassent leurs complexes.
Mais l’envie de revenir dans le Nord se fait sentir. Mais difficile de trouver une maison de luxe adaptée au talent de Maïté du côté de Lille. Elle décide alors de se lancer ! Elle s’installe à Lys-lez-Lannoy, entre Roubaix et Willems.
Les débuts n’ont pas été faciles, car elle a débuté avec… le COVID et l’interdiction de se marier pendant plusieurs mois ! Après le confinement, les restrictions pour se marier ont duré un an. « C’était compliqué de débuter ainsi, mais cela m’a permis de travailler ma communication sur les réseaux sociaux, qui n’ont cessé de se développer depuis 2020 ! »

Détail d’une robe de mariée en dentelle de Calais. ©Anne-Sophie Hourdeaux/Croix du Nord20 robes par an, 100 % personnalisées
Aujourd’hui, elle crée environ 15 à 20 robes par an, soit 80 mariées en 6 ans. « Le maximum, ce serait 25 par an. Il faut environ un an de préparation, avec 4 essayages. Tout est fait à la main et choisi en fonction des attentes de la future mariée ». Car si la créatrice présente une collection par an, c’est pour montrer l’étendue de son talent, mais chaque robe est personnalisée. « Si on me contacte, c’est qu’on aime mon univers. Certaines femmes viennent avec une idée précise, je leur fais essayer quelques robes qui rejoignent leur envie, elles peuvent assembler tel élément d’une robe à tel détail d’une autre… D’autres ont un coup de cœur pour une robe existante, qu’on réajuste ».

La nouvelle collection de Maïté Bailleul. ©Anne-Sophie Hourdeaux/Croix du Nord
Six ans après la création de sa marque, pour la première fois, elle a choisi de présenter sa nouvelle collection lors d’un événement public. Il lui fallait pour cela un lieu propice. « Je me suis dit qu’une galerie d’art pourrait me convenir, avec un côté épuré. J’ai cherché sur le net, j’ai trouvé la galerie Renard Hacker de Lille. Cela convenait parfaitement à mon projet, avec des murs neutres ».
Elle y a retrouvé des clientes, comme Charlotte, qui vient de se marier cet été. « J’ai trouvé Maïté grâce aux réseaux sociaux ! J’avais une idée précise de ce que je voulais, je ne pensais pas trouver à Lille, j’étais prête à aller jusque Paris. J’ai choisi une robe avec fleurs brodées sur tulle, j’ai juste fait modifier le dos d’une robe existante. J’ai adoré, je n’aurais jamais imaginé ça ! Je me suis jamais sentie aussi à l’aise dans une robe ! Je voudrais réutiliser des éléments, comme la jupe. Le voile pourrait devenir voile de lit… Je vais revoir Maïté pour en parler » précise la jeune mariée.

Modèle Flora en tulle brodé. ©Anne-Sophie Hourdeaux/Croix du NordS’adapter à tout, ou presque !
Maïté Bailleul se souvient de demandes particulières : « Je m’adapte au maximum. Certaines mariées sont enceintes par exemple. Une d’elles voulait un bustier travaillé avec une multitude de perles. Ce n’est pas mon domaine alors j’ai collaboré avec une brodeuse de Wambrechies. J’aime les challenges ! » Mais il y a une demande qu’elle n’a pas pu satisfaire : « Une cliente voulait que je lui crée une robe version Hunger Games, quand l’héroïne est dans l’arène et que sa robe se transforme en vraies flammes ! Mais ça, je ne sais pas faire » rit-elle.
Comment fait une créatrice de robe de mariée pour envisager sa propre robe ? « J’ai dessiné ma robe de mariée, mais je n’ai pas voulu la créer moi-même, j’ai confié cette mission à une amie qui est aussi créatrice. Je n’ai jamais recréé une robe qui lui ressemblait, je veux que cela reste unique aussi pour moi ! »

La nouvelle collection 2026 de Maïté Bailleul : Aurora. ©Anne-Sophie Hourdeaux/Croix du Nord
Bien sûr, ce type de créations haut de gamme a un coût, ce n’est pas pour toutes les bourses. Il faut compter entre 3 000 et 7 000 € la robe.
Recyclage de robes ?
Mettre autant dans une robe qu’on ne portera qu’une fois, c’est dommage. Maïté le sait bien, alors elle a deux parades. La première, c’est d’aider à « recycler » sa robe pour la réutiliser autrement. « Certaines robes sont facilement ‘démontables’, le bustier par exemple, ou la jupe peut être réutilisée. Ou alors, transformer son voile en ciel de lit de bébé… »
Elle a une autre idée : « J’aimerais réunir plusieurs anciennes de mes mariées, que chacune remette sa robe pour une journée exceptionnelle… »
Contact : 06 45 31 42 32. Site : maitebailleul.com ; compte instagram
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