La France vit un moment de bascule dont l’orientation dépend de nous tous et toutes. Elle peut s’enfoncer dans la réaction et la guerre ou ouvrir un nouvel horizon de progrès et de paix.
Jamais ces dernières décennies le divorce entre la France du travail et les élites qui la gouvernent n’a été aussi profond. Après 8 ans de présidence d’Emmanuel Macron, le pouvoir est à l’agonie et le pays en ébullition partagé entre colère et inquiétude.
Le pouvoir macroniste s’acharne à fragiliser la sécurité sociale, à prolonger indéfiniment la vie au travail, à étouffer les salaires, à brader nos industries, à réduire les services publics à l’état de peau de chagrin, à mener une politique belliciste.
La conséquence est que des milliers de salarié·es, de femmes et d’hommes, se sentent invisibles, privés de toute considération, ignorés par le pouvoir.
Cette invisibilité est une blessure démocratique.
Elle nourrit l’extrême droite, comme hier la crise a nourri les fascismes, alors même que ce camp a en commun avec le pouvoir d’être au service exclusif du capital : il ne veut ni de l’augmentation du salaire brut, ni du retour de l’ISF !
Ce 18 septembre, plus d’un million de travailleurs et travailleuses ont relevé la tête par des grèves et manifestations. Écrivons la suite avec courage et audace.
Le moment politique n’est pas seulement une épreuve pour notre nation et pour le monde du travail, il est aussi une opportunité pour le changement.
Nous avons un nouveau chemin à emprunter : rompre collectivement avec la logique de dépossession et construire un grand mouvement d’appropriation sociale dans lequel le monde du travail reprendra au capital la direction du pays pour servir l’intérêt général et non les profits d’une minorité de grands actionnaires.
Imaginons ensemble un pacte d’avenir pour la France. Une France qui sécurise tous les âges de la vie, de la protection de l’enfance à l’autonomie au grand âge en passant par une alternance de périodes de formations et d’emploi dans une continuité de revenu sans l’angoisse du lendemain, 80 ans après la création de la Sécurité sociale par le communiste Ambroise Croizat. Une nation forte de ses travailleurs et travailleuses à égalité professionnelle, de sa jeunesse, qui dispose de nouveaux pouvoirs d’intervention pour engager une nouvelle industrialisation sociale et écologique et la reconquête de ses services publics. Une nation libre et souveraine qui coopère en Europe et dans le monde avec toutes les nations qui veulent agir avec elle pour la paix et la réponse aux grands défis sociaux, écologiques, technologiques du siècle.
L’argent existe pour un tel pacte ! Comment expliquer que 211 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises soient distribués sans critère ? Comment expliquer qu’on trouve l’argent pour doubler le budget de la défense mais pas de la culture, de la santé, de l’éducation, des transports, de la justice ?
Faisons émerger une République nouvelle, pleinement sociale et démocratique, forte d’un principe simple et puissant : la primauté du travail sur le capital.
C’est ainsi que nous barrerons la route à l’extrême droite car le plus sûr moyen de combattre la haine est de répondre aux besoins populaires.
L’histoire nous enseigne que les grands sursauts français sont nés de l’alliance entre le monde du travail et une vision politique émancipatrice. Chaque fois que la France a su faire primer l’égalité sur les privilèges, le travail sur capital, elle a su écrire une nouvelle page. C’est à nous désormais qu’il revient de continuer ce fil.
Pour reprendre les mots de Victor Hugo, « il n’est rien au monde d’aussi puissant qu’une idée dont l’heure est venue ».
L’heure est venue.