Quelques mois à peine avant la fin de l’année, il était temps : l’Allemagne a adopté, jeudi 18 septembre, le budget du pays pour l’année 2025. Finalement, malgré les difficultés et les débats en France, Paris en est quand même à la préparation de son budget 2026.
**>>Allemagne : les premiers pas compliqués du chancelier Merz
**Cette adoption tardive est vraiment le signe que la première économie européenne, présentée comme le moteur de la zone euro, est en grande difficulté, et visiblement bien plus que la France. Ce lourd retard, s’explique par plusieurs raisons. D’abord, il y a des désaccords politiques internes avec de nombreux points d’achoppement entre les conservateurs du chancelier Friedrich Merz et leurs alliés sociaux-démocrates. Et puis, il y a le contexte économique qui est vraiment très loin d’être au beau fixe.
En récession depuis trois ans
Actuellement, l’Allemagne est en panne de croissance, alors que la France devrait connaître cette année une progression de son PIB, sa richesse nationale, certes très modeste, de 0,7%. L’Allemagne est en récession depuis trois ans avec une croissance négative, PIB en repli de 0,1% en 2023, moins 0,2% l’année dernière, et à zéro cette année. S’ajoute à cela le contexte international, avec les tensions géopolitiques croissantes. Quant à la situation politique intérieure, elle n’a vraiment rien arrangé. Les élections législatives anticipées de février ont tout simplement retardé le calendrier d’élaboration du budget.
En quelques chiffres, ce nouveau budget adopté par le Bundestag, l’Assemblée parlementaire allemande, compte 502 milliards d’euros de dépenses, soit 25 milliards d’euros de plus par rapport à 2024, avec un endettement de 82 milliards d’euros pour financer le déficit du pays. Résultat, Berlin doit emprunter cette année un peu plus de 140 milliards d’euros.
Dans les priorités, la défense et la croissance
Ce budget relève plusieurs priorités. Un gros effort va être fourni dans le secteur de la défense, sur fond de guerre en Ukraine et de menace russe grandissante. Berlin table également sur le retour de la croissance avec une politique de grands travaux pour rafraîchir les infrastructures existantes comme les routes, les ponts, les réseaux de transport…
Pour l’instant, l’Allemagne reste confrontée au lourd poids de sa dette et au creusement de son déficit, mais continue de bénéficier du soutien des marchés financiers. Malgré ces difficultés, l’Allemagne conserve sa note Fitch triple A, et reste ainsi, parmi les trois pays européens jugés les plus vertueux, après le Danemark et la Suède.