- « Poutine m’a vraiment laissé tomber », a concédé Donald Trump jeudi depuis le Royaume-Uni.
 - Un aveu d’impuissance du président américain qui, il y a un mois, espérait obtenir un tête-à-tête entre le président russe et Volodymyr Zelensky.
 
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Ukraine-Russie : des négociations dans l’impasse
Donald Trump déchante. Et il le fait savoir. Après avoir longtemps promis de régler la guerre en Ukraine « en 24 heures », le président américain l’a reconnu jeudi 18 septembre auprès du Premier ministre britannique, Keir Starmer : « Vladimir Poutine m’a vraiment laissé tomber ». Un aveu d’impuissance qui illustre l’étiolement de la stratégie du républicain avec le Kremlin.
Donald Trump n’aurait sûrement jamais cru, il y a encore un mois quand il recevait en grande pompe son homologue en Alaska, que les promesses de ce dernier resteraient lettre morte. Le chef de l’État russe s’était en effet « engagé auprès du président Trump » à rencontrer Volodymyr Zelensky. Très vite, le Kremlin a joué sur les mots, assurant qu’une telle rencontre devait être « préparée avec le plus grand soin ».
Nous avions une super relation
Donald Trump
Une semaine après leur tête-à-tête en Alaska, Donald Trump a commencé à déchanter. « Nous allons voir si Poutine et Zelensky vont travailler ensemble. Vous savez, c’est un peu comme l’huile et le vinaigre. Ils ne s’entendent pas très bien, pour des raisons évidentes », a concédé le 22 août le président américain à des journalistes à Washington. Quelques heures après, Moscou bombardait une usine américaine sur le sol ukrainien. De quoi faire bondir Donald Trump : « Je ne suis pas content de cela et je ne suis pas content de tout ce qui concerne la guerre ».
Interrogé quelques jours plus tard, le locataire de la Maison Blanche assurait continuer à s’entretenir avec Vladimir Poutine… en vain. « Toutes les conversations que j’ai avec lui sont de bonnes conversations, malheureusement le jour suivant une bombe est larguée sur Kiev ou ailleurs et cela me met en colère », lâchait-il le 25 août. Avant d’opérer un changement de ton une semaine plus tard, début septembre : « Nous avions une super relation (…) mais je suis très déçu par le président Poutine. (…) Des milliers de personnes meurent, c’est une guerre qui n’a aucun sens. »
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Après une attaque aérienne d’une ampleur sans précédent contre l’Ukraine qui a touché pour la première fois le siège du gouvernement, Donald Trump change de ton et troque la diplomatie contre les menaces. « 8.000 soldats sont morts cette semaine, dans les deux pays. Un peu plus du côté russe, mais quand on est l’agresseur, on perd davantage », lance le président américain, utilisant pour la première fois le terme d' »agresseur » concernant Moscou. « Je ne suis pas content. Je ne suis pas content de la situation dans son ensemble », assure-t-il à la presse, se disant prêt à prendre de nouvelles sanctions.
Interrogé sur la forme que prendraient ces dernières, le président américain détaille sa pensée : « Cela consistera à les frapper durement avec des sanctions contre les banques et concernant aussi le pétrole et les droits de douane. Mais je l’ai déjà fait, j’ai fait beaucoup. » Washington affirme alors être prêt à imposer des droits de douane supplémentaires sur les acheteurs de pétrole russe comme la Chine et l’Inde, à condition que l’Union européenne fasse de même, afin de gripper l’économie de guerre russe.
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Malgré ces menaces, le dirigeant républicain a semblé ce jeudi admettre être dans l’impasse. Le conflit « que je pensais être le plus facile à résoudre était » la guerre en Ukraine, « en raison de mes relations avec le président Poutine, mais il m’a laissé tomber », a-t-il reconnu depuis le Royaume-Uni. Impuissant, l’hôte de la Maison Blanche a-t-il décidé de déléguer le dossier ukrainien ? Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, et son homologue américain, Marco Rubio, ont annoncé qu’ils allaient s’entretenir la semaine prochaine, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York.
Thomas GUIEN
				
	
