Comme le souligne Inovev dans l’une de ses analyses du marché automobile, les projets d’usines en Europe menés par les constructeurs chinois se multiplient. BYD achève la construction de son usine de Szeged, en Hongrie, dont la mise en production est attendue à l’automne prochain. Quatre modèles destinés au marché européen devraient y être assemblés entre 2026 et 2027, dont la Dolphin Surf, véhicule du segment B. Le constructeur prévoit également une implantation en Turquie et étudie une troisième usine en Italie. Chery utilise depuis fin 2024 l’ex-usine Nissan de Barcelone, où plusieurs modèles sont produits sous les marques Ebro et Omoda. MG, filiale du groupe SAIC et déjà premier vendeur chinois en Europe, cherche activement un site de production, avec l’Espagne comme destination privilégiée. Geely envisage pour sa part d’assembler en Europe ses modèles Smart et Polestar : après avoir étudié plusieurs options en Hongrie, en République Tchèque et en Slovaquie, c’est finalement cette dernière qui aurait été retenue, pour une ouverture prévue en 2028.

 

S’implanter en Europe pour devenir acteur européen

Ces constructeurs ne sont pas les seuls à rechercher une implantation européenne. D’autres acteurs chinois poursuivent leurs démarches. Dongfeng maintient son projet d’implantation en Italie, tout en bénéficiant d’une possible exploitation de l’usine britannique de Nissan. Xpeng, enfin, envisage d’assembler ses véhicules sur le continent et pourrait s’appuyer sur son partenariat avec Volkswagen pour utiliser certaines de ses usines allemandes, en particulier celles d’Osnabrück et de Dresde, menacées de fermeture. Ces projets s’inscrivent dans un contexte de relations commerciales tendues entre Bruxelles et Pékin, l’Union européenne ayant annoncé des surtaxes sur les véhicules électriques importés de Chine. Pour les constructeurs chinois, la production locale permettrait de contourner ces barrières, de réduire les coûts logistiques et d’améliorer leur compétitivité. Pour les pays hôtes, l’arrivée de ces usines représente une source d’investissements et d’emplois, mais elle soulève aussi des inquiétudes quant à l’avenir des constructeurs européens traditionnels. L’ancrage industriel chinois en Europe pourrait ainsi marquer une nouvelle étape pour l’ensemble du marché automobile.